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Sur le vif

Racisme/Israël : 30 000 sans-papiers africains dans les rues

Rédigé par La Rédaction | Lundi 6 Janvier 2014 à 12:03

           


Plus de 30 000 migrants africains, un record, ont défilé dans les rues de Tel-Aviv, dimanche 5 janvier. Les manifestants étaient mobilisés pour protester contre une loi autorisant le placement en rétention des immigrés clandestins jusqu'à un an sans jugement. Depuis cette loi votée le 10 décembre, la protestation s’amplifie chez les migrants qui n’étaient que 200 à participer à un premier rassemblement organisé le 16 décembre.

Dimanche, ce sont donc des dizaines de milliers de sans-papiers venus majoritairement d’Erythrée et du Soudan qui ont dénoncé le refus des autorités israéliennes d'examiner leurs demandes d'obtenir un statut de réfugié. « Nous sommes tous des réfugiés ! Oui à la liberté, non à la prison ! », ont-ils scandé en anglais. Ils ont également décrété une grève de trois jours sur leurs lieux de travail.

En 2012, ces migrants africains, parqués dans les quartiers défavorisés du sud de Tel-Aviv, sont régulièrement la cible de violences racistes de la part d’habitants.

Le gouvernement les avait également pris en chasse sous l’impulsion d’Elie Yishaï, à l’époque ministre de l’Intérieur. Ce dernier, député du parti religieux ultraorthodoxe Shass, a jugé que la manifestation de dimanche « était un signal d'alarme pour agir contre les clandestins », et que Tel-Aviv était devenue une « ville africaine ». « L'Etat d'Israël et les autorités judiciaires et policières doivent utiliser tous les moyens à leur disposition pour renvoyer les clandestins dans leur pays », a-t-il prôné, selon le quotidien israélien Maariv.

En 2012, la campagne menée par les autorités israéliennes avait abouti à l’expulsion de 3 920 Africains sur 60 000 clandestins entrés en Israël depuis trois ans. Le gouvernement israélien ne compte pas changer de cap. Sa nouvelle loi permettant la détention des migrants illégaux jusqu’à un an sans jugement dans des centres fermés remplace celle permettant une incarcération de trois ans que la Cour suprême a jugé inconstitutionnelle, en septembre 2013. En parallèle, la nouvelle loi prévoit la détention des sans papiers, dans des centres « ouverts », où les détenus devront pointer trois fois dans la journée et y passer la nuit.

Le racisme en Israël est structurel. Les non-juifs et les Noirs en font les frais. Dernièrement, une députée d'origine éthiopienne s'est vue refusée le don du sang. Mais les migrants, qui ont rejoint Israël bien souvent pour des raisons économiques, ne lâchent rien. Ils doivent continuer à manifester lundi 6 janvier à Tel-Aviv.

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