Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

Présidentielle: Bové se voit en candidat d'une gauche de la gauche à construire

| Lundi 29 Mai 2006 à 22:48

           


José Bové a rappelé qu'il était prêt à être le candidat en 2007 de la gauche anti-libérale unitaire, une place convoitée alors même que cette gauche de la gauche est à ce jour loin d'être construite.

Le leader syndicaliste, qui s'est dit dimanche "disponible pour conduire, collectivement, une campagne capable de créer une dynamique analogue à celle du +non+ au référendum sur la Constitution européenne", a précisé lundi qu'il était "prêt" à mener campagne pour la présidentielle à "n'importe quel poste", que ce soit porte-parole, "avec d'autres", ou "candidat".

"Il faudra qu'à un moment ou un autre, l'ensemble des partis politiques qui travaillent avec nous depuis un an se déterminent pour savoir si clairement ils veulent participer à une dynamique collective ou s'ils veulent présenter leur propre candidat", a-t-il insisté.

Or c'est là que le bât blesse.

"L'essentiel ce n'est pas le casting, c'est le scénario, et pour le scénario pour l'instant le compte n'y est pas", a souligné lundi Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, notant qu'il y a "un problème politique à discuter" et que "c'est difficile".

Pour lui, un des points essentiels reste l'indépendance qu'il veut "totale" vis-à-vis de la direction du Parti socialiste. Faute de quoi, il sera difficile qu'il y ait "un film commun". Il pourrait alors être le candidat de la LCR, quitte à se retirer ultérieurement, en cas d'accord sur un "contenu".

Lundi, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a aussi admis que "tout est à faire" et que la situation est "difficile". "La dynamique est là, mais elle est à concrétiser pour que la gauche soit majoritaire sur un programme".

Elle a rejeté à "après" la présidentielle la décision "d'être ou non dans une majorité". Ce qui ne peut satisfaire M. Besancenot.

Mme Buffet semble enfin considérer avec circonspection la "disponibilité" de M. Bové. "Tout le monde est disponible, nous aussi, laissons les gens choisir", a-t-elle indiqué, précisant que les collectifs mis en place dans la lancée de ceux du 29 mai "discuteront de cette proposition, parmi d'autres".

Interrogée sur l'éventualité qu'elle se mette en retrait pour favoriser un candidat d'union, elle a rétorqué : "pourquoi nous ?".

Spectateurs de ces débats, les socialistes se sont insurgés lundi contre le "clivage figé" entre gauches du oui et du non que ce projet de candidature semble promouvoir.

"Notre objectif, c'est de rassembler la gauche, ce n'est pas la revanche des uns ou des autres", a souligné le porte-parole Julien Dray, estimant que "s'il y avait une gauche du oui et une gauche du non dans la campagne, le résultat serait un échec pour la gauche tout entière".

Et il suggère à M. Bové, s'il veut "participer à la discussion d'un contrat de gouvernement à partir de 2007", d'aller "faire des propositions" aux forums de la gauche, qui se tiennent jusqu'au 10 juin.

Enfin le référendum que voulaient organiser des militants Verts sur un soutien à une éventuelle candidature Bové semble passé au second plan avec le choix, mardi, du candidat du parti à la présidentielle. L'idée pourrait éventuellement resurgir lors des Journées d'été.




SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !