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Sur le vif

Pour Lagarde, « l’omniprésence religieuse » à la source de la fermeture de PSA Aulnay

Rédigé par Imane Youssfi | Mardi 3 Janvier 2017 à 17:13

           


Pour Lagarde, « l’omniprésence religieuse » à la source de la fermeture de PSA Aulnay
Intox. Invité de France Info ce mardi 3 janvier, le député-maire de Drancy et président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde a lié la fermeture de l’usine PSA à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à des revendications religieuses. « On ne l’a jamais dit, mais une partie de la fermeture de PSA était liée aussi à l’omniprésence religieuse et au fait qu’il y avait des exigences religieuses au travail, d’arrêt de travail, de baisse de productivité, et dans le choix de PSA de fermer Aulnay, il y a eu aussi cet aspect-là », affirme-t-il face à un Jean-Michel Apathie qui n'a pas relevé cette déclaration folle que la fachosphère se fait une joie de relayer à grande échelle.

Faudrait-il aussi mettre le chômage sur la faute des musulmans ? Contacté par Marianne, le porte-parole du groupe automobile réfute ses arguments : « Je n’ai aucun commentaire à faire sur ce point. Cette affirmation ne relève que de la responsabilité de celui qui l’a formulée. »

En juillet 2012, la direction de PSA Peugeot Citroën avait décidé de fermer le site de production d'Aulnay-sous-Bois. L'usine comptait à l’époque près de 3 000 salariés. La direction automobile justifiait cette fermeture pour des raisons économiques : chute du marché automobile et arrêt de la production de la C3 sur le site de la Seine-Saint-Denis.

L’usine ouvrait ses portes en 1973, une période où de nombreux travailleurs maghrébins et d’Afrique subsaharienne avaient été embauchés pour des besoins de main-d'œuvre. De nombreuses nationalités se côtoyaient et pas seulement africaines. Une salle de prière était effectivement installée dans les locaux de l’usine d'Aulnay, mais le lieu de culte n’avait jamais suscité d’indignations publiques, ni été évoqué comme un facteur lié à la fermeture.

« Les principaux aménagements du temps de travail étaient prévus pour les fêtes chrétiennes (Pâques, Noël…) », explique le délégué syndical de la CGT, Jean-Pierre Mercier. « Seule la rupture du jeûne pour le Ramadan était prise en compte avec une pause plus longue pour tous les employés… et rattrapé ensuite sur le temps de travail », a-t-il ajouté.

Aujourd'hui, les salariés de l'entreprise ont soit quitté le groupe, soit été reclassés dans d'autres sites comme celui de Poissy (Yvelines), ou bien été recrutés dans des entreprises installées récemment sur le site telles que la société de VTC Lecab. La Société du Grand Paris et Carrefour ont montré leur intérêt pour s'y installer prochainement. La résindustrialisation de cet immense terrain de 160 hectares devrait se concrétiser en 2017.

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