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Monde

Peut-on prêter serment sur le Coran ?

Rédigé par | Mardi 5 Décembre 2006 à 08:50

           

En janvier, Keith Ellison sera le premier musulman de l'Histoire à siéger au Congrès. Le représentant démocrate a déclaré qu'il voulait prêter serment sur le Coran, et non la Bible, lors de la cérémonie d’intronisation. Une déclaration qui fait déjà polémique.



Peut-on prêter serment sur le Coran ?
En janvier, Keith Ellison sera le premier musulman de l'Histoire à siéger au Congrès américain. Lors de la cérémonie d’intronisation, le représentant démocrate à déclarer qu'il voulait prêter serment sur le Coran, et non la Bible.

« La Constitution garantit à tout le monde le droit de prêter serment sur le livre qu'il préfère. C'est cela, la liberté de culte », a-t-il déclaré le 30 novembre au Minnesota Monitor. Une déclaration qui déclenche une polémique aux Etats-Unis.

Des opposants haussent le ton

« C'est l'Amérique, pas Keith Ellison, qui décide sur quel livre les membres du Congrès prêtent serment », a réagi l'éditorialiste Dennis Prager, sur le site Web Townhall.com, tandis que la conservatrice American Family Association lançait une pétition allant dans ce sens.

Remplacer la Bible par le livre saint de l'Islam « sape(rait) la civilisation américaine », lâche encore Dennis Prager. « Si vous n'êtes pas capable de prêter serment sur ce livre, n'entrez pas au Congrès », poursuit-il.

Pourtant, la Librairie du Congrès mentionne sur son site Web que Theodore Roosevelt a été le 14 septembre 1901 « le seul président (qui n'ait pas été) assermenté sur une Bible » mais la main levée, et que le 20 janvier 1961, John F. Kennedy avait prêté serment sur une version catholique du Livre.

Aucune profession de foi particulière exigée comme condition

Kari Moe, futur directrice de cabinet de Keith Ellison, qui a travaillé pendant dix ans avec le sénateur démocrate Paul Wellstone, aujourd'hui décédé, souligne pour sa part, dans un entretien à l’Associated Press, que la tradition veut que tous les membres du Congrès élus en novembre (un tiers des 100 sénateurs et les 435 représentants) prêtent serment ensemble à la Chambre des représentants et que ce n'est que lors de la photo officielle que la Bible est utilisée. Pour elle, la polémique relève d'une « politique de division ».

Mais Dennis Prager n'en démord pas : « C'est précisément parce que c'est cérémonial que cela compte pour moi. Les cérémonies sont excessivement importantes. C'est de cette façon qu'une société pose ce qui lui paraît le plus significatif. » Il ne s'agit pas de religion, estime-t-il. « Je veux que les juifs comme moi prêtent serment sur la Bible bien que le Nouveau Testament ne soit pas notre Bible », dit-il. C'est « la Bible de ce pays ». Il ne souhaite toutefois pas que l'on interdise au représentant de prendre ses fonctions s'il refuse la Bible.

L'article VI de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique dispose qu'« aucune profession de foi religieuse ne sera exigée comme condition d'aptitude à quelque fonction ou charge publique dépendant des Etats-Unis que ce soit ». Pendant la cérémonie au Congrès, les élus déclarent seulement: « Je jure (ou affirme) solennellement de soutenir et défendre la Constitution des Etats-Unis (...) avec l'aide de Dieu. »


Journaliste à Saphirnews.com ; rédactrice en chef de Salamnews En savoir plus sur cet auteur


Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par elham le 05/12/2006 13:01 | Alerter
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prêter serement relève d'une conviction religieuse, prêter serment sur un livre ne portant pas cette conviction n'est pas un acte sincère, mais seulement de façade.

2.Posté par xan le 31/10/2007 18:25 | Alerter
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c'est un reel travaille

3.Posté par Pierre DOYEN le 07/08/2008 11:27 | Alerter
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Demander une prestation de serment pour l'exercice d'un mandat public, constitue un viol de la liberté de conscience.
Cette pratique est une transgression de l'article VI de la Constitution, selon lequel aucune profession de foi religieuse ne sera exigée comme condition d'aptitude à quelque fonction ou charge publique dépendant des Etats- Unis que ce soit.

Si l'élu est athée,il est contraint au mépris de sa propre conviction d'affirmer solennellement soutenir et défendre la Constitution des Etats -Unis avec l'aide de Dieu.

L'option offerte à l'élu de jurer ou d'affirmer, selon ses prescriptions religieuses, contraint l'assermenté à éventuellement dévoiler, fût-ce partiellement, sa non appartenance à la religion dominante.
Ce qui constitue précisément un viol de la liberté de conscience.
En effet si la liberté de conscience confère le droit au citoyen de pratiquer librement son culte, elle emporte également le droit pour l'intéressé de n'avoir point à décliner à quiconque ses convictions religieuses ou son absence de conviction en la matière.

Par delà la croyance ou l'incroyance, l'obligation de prêter serment préjuge de l'intégrité morale du citoyen, considéré comme ignoble. Et ledit citoyen ne peut être relevé de sa bassesse originelle qu'en prêtant le serment requis, qui le fait alors passer à l' état de noble représentant des Etats-Unis, présumé remplir scrupuleusement sa mission de soutien et de défenseur de la Constitution.
Ce cérémonial est moralement blessant pour la dign...  


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