Générosité égyptienne
Un Égyptien dans la rue avait un gros carton rempli de petits livres d’invocations extraites du Coran. Je m’approchai et lui demandai, tout naturellement, le prix. Étonné par ma question, il me dit : « C’est gratuit mon frère ! » Et m’en passa 5. À son tour, il me demanda où allait atterrir ces livres. Je lui répondis : « À Paris. » Et il m’en redonna une bonne dizaine. Je ne pus m’empêcher de le prendre dans mes bras. « BarakaAllah fik », lui répétai-je ! Masha Allah ! Qu’Allah lui donne le Firdaws ainsi qu’à sa famille.

Irish Spirit
J’ai rencontré un Irlandais de Dublin de 19 ans, d’origine pakistanaise, avec sa mère. Masha Allah, elle était très fière de lui. Nous avons discuté des musulmans de France, de l’Irlande, de l’Europe... Il me plaignait de la situation difficile des sœurs voilées de France. Je ne pouvais qu’acquiescer. Mais je lui affirmai que cette situation développait non pas des sœurs victimes du système, mais des sœurs encore plus entreprenantes et plus fortes avec une personnalité bien trempée ! SubhanAllah ! Nous conclûmes qu’il fallait faire chaque chose dans le sentier d’Allah. Qu’Allah lui donne le Firdaws ainsi qu’à sa mère et sa famille.

Mohamed le Bijoutier
Les Arabes sont connus pour être d’excellents commerçants. Ce que je ne déments absolument pas. Bien au contraire. Ainsi, je fis la connaissance de Mohamed Bukhari, un Médinois ayant de lointaines origines avec le peuple ouzbek. Il vendait des bijoux en argent et des parures en pierres précieuses. Ma mère et moi fûmes agréablement surpris de sa gentillesse, de sa disponibilité et de la souplesse de négociations. Nous achetâmes beaucoup de bagues (les moins lourds des souvenirs et très appréciées par les proches à qui l’on donne des « petits quelques choses » pour la baraka).
Il nous a montré une très belle image de Médine, une image d’apaisement, malgré la difficulté de tenir un commerce, largement compensé par le cadre religieux de la Ville sainte. Masha Allah. Qu’Allah lui donne le Firdaws ainsi qu’à sa famille.

Abdallah, l’hospitalité mecquoise
Sans doute la plus belle de mes rencontres. Abdallah, un Maroco-Algérien, de mon âge, né à La Mecque et rencontré à la Mosquée sacrée. Il était l’imam d’une petite mosquée de la proche banlieue de la Cité bénie (3 km), à Al Aziziah. Il m’accueillit chez lui lors de l’Aid al-Fitr. Nous fîmes longuement connaissance. Nous parlions de religion, des études et de... mariage bien sûr !
Il me disait qu’il était aisé de se marier car ici c’est une culture. Un homme de 25 ans ou une femme de 20 ans toujours pas mariés étaient des cas très exceptionnels. SubhanAllah.

Les Mecquois sont accueillants et chaleureux. Grands et petits ! Parce que l’Aid, c’est aussi la fête des enfants qui portent des habits nouvellement achetés et courant partout avec. Masha Allah. Abdallah m’invita également à aller me joindre dans une tente installée pour fêter l’Aid avec tous les voisins du quartier. Des plats traditionnels étaient à disposition de tous. Masha Allah. C’était d’ailleurs très bon.

Il m’invita également au mariage d’un de ses amis. Je ne pus que constater la simplicité du banquet, toutefois excellent. Au Maghreb, c’est le couscous. Ici, c’est le riz. Rien que d’y penser, j’en ai l’eau à la bouche. C’est avec lui que je fis la visite du mont Nour. Il me montra et m’expliqua l’histoire de La Mecque, de la création de l’Arabie Saoudite au projet d’agrandissement de la Mosquée sacrée. J’ai énormément appris, tant au niveau de la tradition ancestrale de l’hospitalité arabe qu’au niveau de la culture. J’ai passé avec ce frère dix jours d’exception. Qu’Allah lui donne le Firdaws ainsi qu’à sa mère et sa famille.

Abdallah de Jeddah, ou la fatale remise en question
Je fis la connaissance d’un autre Abdallah. Celui-ci est chauffeur de taxi d’une quarantaine d’années et est un Arabe de Jeddah. Selon la légende, la cité fut nommée ainsi car Ève − que Dieu l’agrée − y est enterrée. Étant la première femme de l’humanité, elle est surnommée grand-mère (jeddah en arabe).
À notre demande, Abdallah nous fit visiter sa ville et le bord de mer, puis nous ramena à La Mecque. Il avait passé quelques années aux États-Unis, d’où sa grande joie lorsque je lui appris que nous étions des Franco-Algériens, c’était la première fois qu’il en transportait, m’a t-il dit.

On discutait de tout, de la religion, de Dieu, de la beauté du pays des deux Mosquées sacrées... Et de notre umma. Et de sa difficulté à faire un seul bloc, à apprendre à se connaître et à s’apprécier à sa juste valeur. Les musulmans adorent leur Dieu, respectent les piliers de l’islam et les rites de la 'umra et du hajj. Mais n’ont-ils pas oublié qu’ils étaient une famille ?

« Et le musulman est le frère du musulman. » Muhammad [PBSL] ne nous a-t-il pas expressément signifié que les personnes qui suivraient après sa mort son message, sans pour autant l’avoir vu, étaient ses frères ?

Quel terrible constat ! Pourtant, le remède est fort simple : c’est à nous d’affronter ce grand malheur par de petits gestes. En apprenant à connaître son prochain, en faisant preuve d’empathie, en faisant un sourire. Car en islam, même le sourire est récompensé ! SubhanAllah. Masha Allah ! Qu’Allah lui donne le Firdaws ainsi qu’à sa famille.


Rédigé par Mohamed Salah le Mercredi 17 Novembre 2010 à 00:01 | Commentaires (0)

Profil
Mohamed Salah
Le Prophète − paix et bénédiction d’Allah sur lui − avait dit un jour : « Me sera-t-il donné de voir mes frères ? »« Mais nous sommes là, Ô Prophète ! », répondirent ses compagnons. − « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Mes frères sont ceux à venir qui m’aimeront et croiront en Allah et en Son Messager sans m’avoir jamais vu. » Qu’Allah fasse que l’on soit parmi ses frères et qu’on puisse le voir au Paradis. Amine.

Je suis Mohamed Salah, 25 ans, né à Paris. Musulman depuis ma naissance, j’espère l’être à ma mort. Il y a un an, presque jour pour jour, j’eus l’opportunité d’accomplir une 'umra pendant le mois de Ramadhan 1430 (en septembre 2009). Ce projet n’a été ni le fruit du hasard, ni un départ sur un coup de tête. C’était préparé. J’avais économisé, pendant quelque temps, pas mal de sous, pour payer mon voyage, l’hébergement, ainsi que celui de ma mère. Jusque-là, rien de bien méchant !

Avant de réserver ma place, je fis un benchmark (veille concurrentielle) de toutes les agences parisiennes qui proposaient le meilleur rapport qualité-prix. Le but était de m’assurer une logistique d’excellence. Ne pas se retrouver, par exemple, avec un hôtel délabré, pis encore, loin des mosquées sacrées (et quand je dis loin, c’est sur la base de 3, 5 ou 10 kilomètres...).

En somme, un voyage à La Mecque, qui plus est un pèlerinage, c’est comme un voyage au bled, ça se prépare longtemps à l’avance, sans aucune négligence ! Comme dirait mon oncle : « Pas de confiance dans le pays de la confiance ! »

Pourquoi ce voyage ?

Parce que j’étais arrivé à un moment de ma vie où j’avais besoin de renforcer ma foi, de voir certaines choses et de les ressentir. Parce que j’avais besoin de me retrouver. Parce que j’avais besoin de prendre du recul. Parce que j’avais besoin d’aller à la rencontre de cette terre qui a été foulée par des messagers qui ont, eux-mêmes, changé le cours de l’Histoire. Parce que j’avais sûrement voulu me rassurer et ancrer cette Histoire dans la mienne.

Pourquoi le raconter ?

Parce que je voulais partager à la Terre entière (rien que ça !), les deux semaines passées au pays des deux mosquées sacrées : la mosquée du Prophète, à Médine, l’Illuminée, et à La Mecque bénie. Mon but était de retranscrire ce que j'y ai ressenti, ma rencontre avec ces lieux chargés d’Histoire. Mais également les rencontres avec mes semblables, mes frères et sœurs en islam des quatre coins du monde. Je remercie d’ailleurs Saphirnews qui me permet de vous le faire partager.

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