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Sur le vif

Occupation de la mosquée de Poitiers : un raté des RG

Rédigé par La Rédaction | Mardi 18 Juin 2013 à 13:26

           


Le 20 octobre 2012, la mosquée de Poitiers en chantier avait été envahie par plus de 70 membres du groupuscule d'extrême droite Génération Identitaire.

Cette opération, menée pour protester contre « l’islamisation » de la France, avait choqué les musulmans. Plus choquant encore est l'attitude des services de renseignement, qui auraient pu empêcher l’occupation du lieu de culte qui dura sept heures.

Un rapport d’une mission parlementaire rendu public mi-mai affirme, en effet, qu’il s’agit d’un « raté » pour les services de renseignement. Titré « Ce que l’affaire de l’occupation de la mosquée de Poitiers révèle comme carences », ce rapport émanant d’une mission présidée par les députés Jean-Jacques Urvoas (PS) et Patrice Verchère (UMP) montrent que les services de renseignement intérieur avaient les clés pour empêcher le groupe des Identitaires d’occuper le lieu de culte musulman en construction.

Les députés font ainsi savoir que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avait « détecté » à l’époque une éventuelle action de ce groupuscule mais qu’elle « a considéré » qu’il « ne relevait pas de son cœur de métier » et qu’elle « n’a pas mis tous les dispositifs nécessaires » pour y parer. L’autre service de renseignement, la sous-direction de l’information générale (Sdig), n’a pas non plus suivi le dossier, faute de moyens, font également remarquer les rapporteurs.

Conséquence : « une partie de l’activité des mouvements subversifs échappe à une surveillance étroite », constatent-ils alors que les « militants incriminés étaient fort bien connus des services de police ».

Au final, c’est la police municipale qui a alerté « son homologue national de l’occupation du chantier », note-t-il. Ce n’est pas la première fois que les failles du renseignement français sont pointées du doigt, l’exemple le plus frappant étant le cas de Mohammed Merah.

En réponse, Manuel Valls a présenté, lundi 17 juin, sa réforme du renseignement intérieur pour renforcer la coordination entre les services. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) devient la Direction générale de la sécurité intérieure, la DGSI, et sera à présent placé sous l’autorité directe du ministre de l’Intérieur et non plus sous celle du directeur général de la police nationale.

Ce service sera doté de moyens techniques et humains plus nombreux. La DGSI pourra ainsi plus facilement recruter des « éléments extérieurs » : linguistes, analystes, informaticiens, hackers, ingénieurs et contractuels issus du privé. Au total, 430 nouvelles recrues sont attendues en cinq ans et viendront s'ajouter aux 3 200 fonctionnaires déjà présents, a précisé le ministre.

Cependant, la communauté musulmane réclame une autre réponse, plus ferme, du ministère et du gouvernement pour lutter concrètement contre les actions islamophobes dirigées contre les mosquées et les individus qui se multiplient en France.

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