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Points de vue

Nous sommes ensemble : pourquoi la « guerre civile » n’aura pas lieu

Rédigé par #NousSommesEnsemble | Samedi 10 Janvier 2015 à 16:40

           

« Soyons responsables, femmes et hommes politiques, journalistes, intellectuels, responsables associatifs et citoyens de France en évitant tout appel à la haine ou injonction, sommation péremptoire à l’endroit de parties de la population. » Cet appel, paru ce jour sur Mediapart et auquel s’est associé Saphirnews, a été lancé par des responsables de collectifs citoyens et d’associations de lutte contre les discriminations afin d’appeler à l’unité face à la terreur, à l’intolérance et au racisme après les terribles événements qui ont secoué la France depuis le 7 janvier. Tribune.



Nous ne pourrions commencer cette tribune sans rappeler que nous sommes bouleversés par les événements tragiques qui agitent notre pays depuis ce mercredi 7 janvier 2015 et l’exécution de 17 personnes. Nous tenons à exprimer toutes nos condoléances aux familles et aux proches des victimes. Nous tenons également à témoigner de notre solidarité envers celles et ceux qui, dommages collatéraux de cette effroyable tragédie, ont le cœur serré et foulent désormais le sol avec crainte et dépit. #NousSommesEnsemble

Rien ne justifie cette attaque. Rien ne justifie l’assassinat d’hommes et de femmes en raison de leurs opinions - quand bien même elles nous semblent insultantes - ou dans l’exercice de leur fonction de sûreté nationale. Les désaccords, même les plus profonds, ne se règlent jamais à coups de feu. Jamais au nom de Dieu. #NousSommesEnsemble

Devant de tels faits et face à des nouvelles toujours plus sordides (fusillade à porte de Châtillon, prise d’otages à Dammartin et à porte de Vincennes), la majorité des musulman-e-s savait, sait, qu’elle sera(it) associée, accusée et condamnée, sans autre procès, pour ces ignominies. Elle le sait d’autant mieux qu’elle subit, depuis quelques années déjà, les rapprochements douteux, les tentatives de discrédit, la haine décomplexée et ce, dans un silence assez généralisé.

Cette présomption de culpabilité établit un lien tacite, une « filiation » entre tout citoyen musulman et tout déséquilibré aux intérêts néfastes. Une infime minorité prétend agir au nom de l’Islam et c’est la majorité que l’on condamne sans crier gare aux risques que cela lui fait courir. Une infime minorité prétend agir au nom de l’Islam et c’est l’ensemble de la communauté qui est invité à s’excuser, se désolidariser, montrer patte blanche pour espérer ne pas être traité comme les traîtres de la République. Comment les musulmans pourraient-ils se dissocier d’actes auxquels ils ne se sont jamais associés ? Pourquoi les musulmans auraient-ils à se dissocier de leurs bourreaux ? Quel que soit la religion ou le prétexte utilisé par celles et ceux qui souhaitent faire régner la terreur, la présence d’esprit de tout un chacun doit nous élever contre les amalgames et les injonctions insensées, offensantes.
Nous sommes ensemble : pourquoi la « guerre civile » n’aura pas lieu

Nous sommes ensemble : pourquoi la « guerre civile » n’aura pas lieu

#NousSommesEnsemble

Aujourd’hui, plus que jamais, face au risque de voir la République se prendre davantage de coups, les mots d’ordre de la classe politique, médiatique et citoyenne doivent être : unité, responsabilité et solidarité.

L’unité derrière les familles des victimes meurtries vers lesquelles les pensées doivent être dirigées. La responsabilité dans le maintien de la sécurité, la liberté et la dignité des Français.e.s de toute confession. Le bon sens, la poursuite de l’intérêt général doivent animer les pensées et les actes, dans un esprit de cohésion fort, car oui, c’est une cohésion nationale authentique qui doit transparaître et non un simulacre d’unité nationale où certains s’engouffreront pour distiller leur haine et mépris des citoyens de confession musulmane. Quelle meilleure réponse que la solidarité, car nous sommes tous ensembles unis face à l’intolérance et pour la liberté de la presse alliant éthique et déontologie.

C’est pourquoi, nous le réaffirmons, nous sommes ensemble contre la peur, les uns avec les autres, par l’expression d’un témoignage de paix qui passe par une ténacité et une extrême vigilance. La mort des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly ne doit pas nous faire perdre de vue les défis imposés par cette épreuve. Soyons responsables, femmes et hommes politiques, journalistes, intellectuels, responsables associatifs et citoyens de France en évitant tout appel à la haine ou injonction, sommation péremptoire à l’endroit de parties de la population. Chacun doit remplir ses obligations devant le plus grand nombre. Il en va du destin de notre pays. Soyons unis, car plus que jamais #NousSommesEnsemble face à la terreur, l’intolérance et les tentatives nauséabondes de récupération politique aux relents racistes. Ne laissons pas les criminels gagner, ne les laissons pas nous diviser.

Premiers signataires :

Adnane AKABLI, élu à l’égalité des droits à Creil, Leila ALAOUF, étudiante en lettres modernes Islam AWAD-ABDOU, président de Citoyenneté Active, Leila BELGHITI, journaliste, Rida BENNEDJIMA, adjoint au Maire de Pantin, Hanan BEN RHOUMA, rédactrice en chef de Saphirnews.com, Karima BERKOUKI, juriste, citoyenne engagée, Mathilde-Rania BOIS, consultante en communication et relations publiques, Karima BOUACHE, responsable associative, Karim BOUAZIZ, membre du Collectif Citoyens, Mourad BOUDABBOUZ, vidéaste, Mohamed-Ali BOUHARB, consultant en communication publique, Hicham BOULAMANE, président de Génération Creil, Mehdi BOUTEGHMES, conseiller municipal de La Courneuve, Zishan BUTT, médecin, président de 100% Aubervilliers, Abdelaziz CHAAMBI, président de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie, Seyfeddine CHERRABEN, maire adjoint de La Courneuve, Rasheed DACI, artiste, Jaouad DAHMANI, citoyen engagé, Omer DEMIREL, conseiller municipal de Nantes, Rokhaya DIALLO, journaliste, Kamel DJELLAL, président du Collectif Citoyens, Haikel DRINE, adjoint au Maire du Blanc-Mesnil, Nadia DRISSA, fondatrice de Oummawork, Marine EL FAKIR MORNET, militante politique, Leila EL HADDOUCHI, citoyenne engagée, Jamel EL HAMRI, enseignant, chercheur à l’EPHE, Adil EL OUADEHE, responsable associatif, Nabil ENNASRI, président du Collectif des musulmans français, Bilel FOURATI, président Jeunes Musulmans de France, Mourad GHAZLI, adjoint au Maire de Thiais, Samuel GRZYBOWSKI, Président fondateur de Coexister, Rashid HAMDAOUI, directeur Islamic Financial Times, Nadia HATHROUBI SAF-SAF, journaliste et élue, Nadia HENNI-MOULAI, journaliste, fondatrice du MeltingBook, Yacine HILMI, responsable associatif, Dawari HORSFALL, adjoint au Maire de Massy, Mohamed HOUICHE, militant associatif, Amadou KA, président Les Indivisibles, Mohamed KAMLI, membre du Collectif Citoyens, Hanane KARIMI, doctorante en sociologie, porte-parole des "Femmes dans la mosquée", Fatima KHEMILAT, chercheuse Science Po Aix, Nassim LACHELACHE, adjoint au maire de Fontenay-sous-Bois, Nasser LAJILI, conseiller municipal de Gennevilliers, Aziz LASRI, responsable associatif, Jehan LAZRAK-TOUB, journaliste, Régis LECLERQ, conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine, Rami LIMAN, militant associatif, Rachid MAALEM, responsable associatif, Hayatte MAAZOUZA, conseillère municipale de Trappes, Yanis MAHIL, conférencier, diplômé en Islamologie, Mohamed MECHMACHE, président de l’association ACLEFEU, Yacine MEDJAHED, responsable associatif, Ahcen MEHARGA, conseiller municipal de Gennevilliers, Nadia MOUJANE, citoyenne engagée, Assia NAIT-BAHLOUL, conseillère municipale de Fontenay-sous-bois, Huê Trinh NGUYEN, rédactrice en chef de Salamnews, Zora OUSSEDRAT, responsable associative Banlieue +, Elsa RAY, porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France, Kadhafi SACI, président de l'association Stains Espoir, Marlène SCHIAPPA, adjointe au Maire du Mans, Elyamine SETTOUL, maître de conférences à Sciences Po, Riad TERKI, responsable associatif, Emira ZAAG, architecte, Smina ZEKRINI, citoyenne engagée, Beya ZERGUINE, cheffe d’entreprise





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