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Sur le vif

Nicolas Sarkozy sur tous les fronts pour reconquérir l'opinion

| Mardi 27 Mai 2008 à 17:06

           


Nicolas Sarkozy s'est de nouveau montré sur tous les fronts pour tenter de reconquérir une opinion publique qui continue de le bouder. Après une visite au petit matin au marché de gros de Rungis, près de Paris, avec son épouse Carla, pour voir la "France qui se lève tôt", le chef de l'Etat a défendu pendant soixante minutes sa politique sur RTL à une heure de grande écoute.
Il s'est longuement étendu sur des sujets grand public comme la vie "trop chère", la taxe audiovisuelle, la flambée des prix des carburants ou la vétusté de la ligne A du RER, emprunté par près d'un million et demi de passagers franciliens par jour.
Il a ainsi annoncé la création d'un fonds alimenté par les surplus de TVA sur les produits pétroliers pour financer les aides aux professions et aux ménages les plus touchés par la flambée des prix du pétrole. Il a précisé que la prime à la cuve de fioul serait pérennisée et portée de 150 à 200 euros.
Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il n'était pas question de remettre en cause la durée hebdomadaire légale de travail de 35 heures mais défendu la décision du gouvernement de sanctionner les chômeurs qui refuseront deux offres d'emploi "raisonnables".
Pas question non plus d'accepter la proposition du Medef de prolonger jusqu'à 63 ans et demi l'âge légal du départ à la retraite - "Ce n'est pas un engagement que j'ai pris devant les Français". Mais le chef de l'Etat a réaffirmé qu'il faudrait allonger la durée de cotisation à 41 ans.
"Il n'y aura pas de politique de rigueur", a de nouveau promis Nicolas Sarkozy, qui a cependant déclaré que l'objectif de non remplacement de deux fonctionnaires partant à la retraite sur deux n'était pas négociable.
"La solution pour répondre au malaise de la fonction publique c'est de payer mieux les fonctionnaires", a souligné le président, qui a réaffirmé que la moitié des économies réalisées sur les effectifs y serait consacrée.
La redevance télé ne sera pas augmentée, a-t-il encore promis, prenant ainsi le contrepied de la commission Copé qui a envisagé entre autres une hausse de cette taxe pour compenser la suppression de la publicité sur l'audiovisuel public.
SARKOZY "EN TANDEM" AVEC FILLON
Il a par ailleurs annoncé que l'Etat mettrait la main à la poche pour financer, avec la RATP et la Région Ile-de-France, la rénovation de la ligne A du RER. Une décision prise lundi à la suite d'une réunion au Palais de l'Elysée, a-t-il précisé.
"La ligne RER A est la ligne la plus fréquentée du monde (...) Ça fait 15 ans que j'entends dire qu'elle est vétuste, que les gens sont entassés comme des sardines et que ça ne va pas", a-t-il expliqué. "Le président de la République doit s'occuper de la principale ligne de transports en commun."
Nicolas Sarkozy s'est enfin attaché à récuser les informations publiées par la presse faisant état de tensions avec le Premier ministre François Fillon : "On travaille en tandem (...) Tout se passe bien", a-t-il déclaré.
Il a ainsi assuré que la décision d'organiser "pour quelques semaines" le petit déjeuner hebdomadaire des chefs de file de la majorité à l'Elysée et non plus à Matignon avait été prise de concert, après le vote d'une motion de procédure de l'opposition contre le projet de loi sur les OGM à l'Assemblée nationale.
"Et puis l'avantage de ces petits déjeuners (...) c'est qu'au moins personne ne peut mettre un coin entre le Premier ministre et moi puisque nous sommes ensemble", a-t-il dit.
Il y a un mois, le 24 avril, au plus bas dans les sondages, il avait fait une première tentative de reconquête de l'opinion lors de l'émission "En direct de l'Elysée", sur TF1 et France 2.
La popularité du chef de l'Etat ne s'est cependant guère redressée, elle était même encore en baisse d'un point à 35% dans le dernier sondage Ifop-Journal du Dimanche.
Nicolas Sarkozy multiplie pourtant de nouveau les déplacements sur le terrain, en province et dans les usines, comme aux plus beaux jours de sa campagne présidentielle.
Il était ainsi lundi dans l'Oise pour présenter les grandes lignes de la réforme de l'intéressement des salariés aux résultats des entreprises, sur laquelle il mise pour améliorer le pouvoir d'achat des Français.




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