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Sur le vif

Migrants déplacés au Maroc : une « crise humanitaire » pour les ONG

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 27 Mars 2014 à 12:51

           


Au Maroc, 10 ONG ont réclamé, mardi 25 mars, l'envoi d'observateurs internationaux dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla pour enquêter sur le respect des droits des migrants. « Nous demandons au Conseil national des droits de l'Homme (officiel) au Maroc et à l'ONU de missionner des observateurs internationaux, de part et d'autre des frontières de Ceuta et Melilla, afin de relever les violences et violations graves de droit dont les migrants sont l'objet », écrivent-elles dans un communiqué.

Elles dénoncent les refoulements des migrants subsahariens qui tentent de rejoindre l'Europe en passant par le Maroc. Elles fustigent notamment « les déplacements forcés » de migrants « en provenance des régions environnant les enclaves espagnoles de Sebta (Ceuta) et Melilla » vers la capitale Rabat qui sont organisés « depuis le début du mois de décembre 2013 ».

Les cas de migrants maltraités par les forces de l'ordre les ont particulièrement mis en alerte. « Parmi ces personnes, laissées sans-abri sur Rabat, nous portons assistance à un nombre croissant de blessés présentant des fractures et divers traumatismes qu’ils attribuent en grande partie à des violences exercées par les Forces Auxiliaires Marocaines ou la Guardia civil lors de l’arrestation », indiquent ainsi les ONG.

Ces refoulements compliquent leur travail d'assistance au migrants. Ainsi, l'une des ONG, Caritas Maroc, indique avoir dû fermer ses portes « durablement » lundi à cause de la « surfréquentation inégalée » de son centre et de « situations médicales dont la prise en charge dépasse ses capacités ». « Les actions d'accompagnement mises en œuvre par nos associations sont inadaptées à ce que nous considérons comme une crise humanitaire », déplorent-elles.

Elles demandent aux autorités marocaines « de mettre un terme aux violences lors des interpellations, de garantir le respect des procédures individuelles et d’interrompre ces "déplacements forcés" à l’intérieur du pays ». Les autorités espagnoles sont également exhorté à « mettre un terme aux expulsions illégales vers le Maroc des migrants entrés dans les enclaves » et aux « violences et violations graves de droit » dont ils sont victimes. Début février, 15 d'entre eux sont morts noyés en tentant de gagner à la nage le littoral de Ceuta.

L'appel des ONG intervient au moment où le Maroc est engagé depuis septembre 2013 dans une campagne de régularisation de sans-papiers suite à la parution de rapports dénonçant le mauvais traitement subi par les migrants subsahariens dans le royaume. Ceux qui choisissent le Maroc comme terre d'accueil doivent faire face à un racisme quotidien que les ONG essayent d'endiguer tout autant.

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