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Sur le vif

Mickaël Dos Santos, bourreau de l’EI ? La crédibilité des autorités en cause (vidéo)

Rédigé par Christelle Gence et H. Ben Rhouma | Vendredi 21 Novembre 2014 à 16:23

           


Mickaël Dos Santos (à g.) déclaré par les services de renseignement comme étant un des bourreaux de l'EI (à dr.).
Mickaël Dos Santos (à g.) déclaré par les services de renseignement comme étant un des bourreaux de l'EI (à dr.).
Après la mise en doute de plusieurs experts, c’est au tour de la mère de Mickael Dos Santos de démentir la présence de son fils sur une vidéo de l’Etat islamique revendiquant la mort de prisonniers syriens. « Ce n’est pas mon fils, je ne le reconnais pas », a assuré Ana Dos Santos devant les caméras de BFM TV jeudi 20 novembre, commentant une capture d’écran de l’exécution de Peter Kassig et de 18 Syriens.

Ana Dos Santos a ensuite expliqué pourquoi elle revient sur ce qu’elle a dit aux services de renseignement lors d’un interrogatoire long de six heures. « Ils m'ont fait répéter pendant très longtemps, très longtemps. Arrivé à un moment donné, j'ai cru que j'avais des doutes, et je leur ai dit : "Je sais plus, je sais plus si c'est mon fils ou pas". Mais plus je regarde, plus je me dis que c'est pas mon fils », poursuit, en sanglots, la mère de Mickaël, connu sous le nom d’Abu Uthman, parti en Syrie en août 2013.

Depuis deux jours, Mickaël Dos Santos, 22 ans, originaire de Champigny-sur-Marne, était présenté comme le deuxième bourreau français de l’EI. Des sources judiciaires, contactées par la chaîne d’information continue vendredi 21 novembre, ont démenti avoir des « certitudes absolues ». « Il n'a jamais été dit qu'il y avait des certitudes absolues, mais des indices précis et concordants. L'enquête se poursuit, des vérifications sont en cours », rapporte BFM TV.

Emballement judiciaire et médiatique

Au lendemain de la diffusion de la vidéo de l’exécution, le procureur de Paris François de Molins a ouvert une enquête, lundi 17 novembre, pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste, en raison de la présence de Maxime Hauchard, un Normand de 22 ans converti à l’islam.

Il révèle en même temps qu’un autre Français est soupçonné d’apparaître dans la vidéo, précisant simplement qu’« il pourrait s'agir, compte tenu des éléments de ressemblance, d'un jeune converti né en 1992 et parti rejoindre les rangs de l'Etat islamique en août 2013 » et qu’il « fait l’objet un mandat d’arrêt » depuis octobre 2013.

Les médias s'emballent lorsque France 2 affirme, mercredi 19 novembre, que le deuxième Français a été identifié et qu’il serait Mickaël. D’autres médias, s’appuyant sur différentes sources, livrent le même nom. Mercredi soir, le parquet évoque dans un communiqué « des indices précis et concordants » pour confirmer l’identité du jeune homme.

Des experts s'expriment

Or, deux spécialistes des mouvements jihadistes – le chercheur Romain Caillet et le journaliste à RFI David Thomson, auteur de Les Français djihadistes – ont très tôt affirmé que l’homme, présenté par les médias comme Mickaël Dos Santos, est en fait originaire de la région. Son accent notamment laisse penser que l’individu est Syrien. Une identité également mise en doute par Wassim Nasr, journaliste à France 24, qui s'en explique en vidéo, informant au passage que Mickaël a démenti lui-même, jeudi, sur les réseaux sociaux sa présence parmi les bourreaux de l'EI.

Après les révélations de la mère, visiblement mise sous pression par la DGSI, et les doutes des experts, l'heure est à l'embarras du côté des autorités françaises. Elles n'ont pas réagi à ces révélations à ce jour.





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