La fondatrice de Babelbusiness, Mariame Tighanimine. (14 septembre 2017, Paris.) © Saphirnews.com / Juliette Messikat
« Pour moi, nous avons tous en nous un capital business, il suffit de se lancer et de croire en soi », constate Mariame Tighanimine, auteur du livre « Différente comme tout le monde ». Un discours plein d’entrain et de détermination que ses cheveux courts et des vêtements à l'allure graphique amplifient. Mais entreprendre n’est pas chose aisée, reconnaît Mariame Tighanimine. Surtout quand on vient des quartiers populaires ou que l’on est une femme. Dans les deux cas, on se sent souvent illégitime dans le monde de l’entrepreneuriat.
C’est un fait que les chiffres ne contredisent pas. On ne compte que 5 % d’entreprises créées dans les quartiers les plus pauvres (Think Tank Terra Nova, Lab de la banque d’investissement Bpifrance, 2016). 42 % des femmes éprouvent une difficulté à convaincre les investisseurs et 56 % d’entre elles éprouvent un manque de crédibilité dans les affaires à cause de leur sexe (OpinionWay, 2012). C’est pour cela que Mariame Tighanimine a créé Babelbusiness, une méthode qui, selon elle, permet à n’importe qui d’acquérir les outils et donc la confiance en soi pour se lancer dans l’entrepreneuriat en 24 heures et avec très peu de moyens. Pour comprendre comment l’idée de ce programme est venu à sa fondatrice, il faut regarder son parcours.
C’est un fait que les chiffres ne contredisent pas. On ne compte que 5 % d’entreprises créées dans les quartiers les plus pauvres (Think Tank Terra Nova, Lab de la banque d’investissement Bpifrance, 2016). 42 % des femmes éprouvent une difficulté à convaincre les investisseurs et 56 % d’entre elles éprouvent un manque de crédibilité dans les affaires à cause de leur sexe (OpinionWay, 2012). C’est pour cela que Mariame Tighanimine a créé Babelbusiness, une méthode qui, selon elle, permet à n’importe qui d’acquérir les outils et donc la confiance en soi pour se lancer dans l’entrepreneuriat en 24 heures et avec très peu de moyens. Pour comprendre comment l’idée de ce programme est venu à sa fondatrice, il faut regarder son parcours.
Plus que de créer un produit, il faut faire du business
« Je suis fille d’ouvrier issue de l’immigration, de confession musulmane et vivant en banlieue, retrace-t-elle avec fierté. J’ai dû déjouer les préjugés sexistes et racistes quand j’ai créé avec ma soeur Hijab and the City en 2007. » Quatre ans plus tard, Hijab and the City s’arrête car il était difficile pour les deux créatrices de parvenir à un modèle économique qui leur permettait une rémunération suffisamment correcte pour vivre. Pourtant, le webzine était loin d’être un échec puisqu’il réunissait jusqu'à 350 000 visiteurs uniques par mois, ainsi qu'une trentaine de contributrices. Mais c’est sans regret.
Sans cette expérience Mariame Tighanimine n’aurait jamais échangé avec ses lectrices et constaté que de nombreuses femmes ont besoin d'un revenu ou d’un complément de revenu pour mieux vivre et s'épanouir. C’est pour cela qu’elle lance avec Redha Abdelmoumen, son mentor et actuel co-traitant, Babelbag, un business collaboratif qui a consisté en la co-création d’un premier produit, un sac à main, et à la promotion ainsi qu’à la distribution de celui-ci par le bouche-à-oreille et le main-à-main. C’est à cette période que la jeune femme a un déclic : plus que de créer un produit, ce qui importe c’est d’apprendre à faire du business. En 2015, elle décide de créer Babelbusiness.
Sans cette expérience Mariame Tighanimine n’aurait jamais échangé avec ses lectrices et constaté que de nombreuses femmes ont besoin d'un revenu ou d’un complément de revenu pour mieux vivre et s'épanouir. C’est pour cela qu’elle lance avec Redha Abdelmoumen, son mentor et actuel co-traitant, Babelbag, un business collaboratif qui a consisté en la co-création d’un premier produit, un sac à main, et à la promotion ainsi qu’à la distribution de celui-ci par le bouche-à-oreille et le main-à-main. C’est à cette période que la jeune femme a un déclic : plus que de créer un produit, ce qui importe c’est d’apprendre à faire du business. En 2015, elle décide de créer Babelbusiness.
L’entrepreneuriat est une discipline « comme le sport »
La méthode mise en place par Babelbusiness se veut intuitive. Une fois inscrit, l'élève a accès à des cours en ligne ainsi qu’une grille d’objectifs à atteindre comme bien définir son projet. En 2015, la méthode est d’abord testée sur 500 personnes, puis avec des associations d’insertion économique pour les jeunes et les femmes dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines, des allocataires du RSA. Des grands groupes comme Danone s'intéressent aussi à la méthode pour former leurs distributeurs...
En 2016, Mariame Tighanimine devient chargée d’enseignement au centre pour l'entrepreneuriat de Sciences Po. Le cours est pris d’assaut. « L’entrepreneuriat inné est une supercherie collective, une fable », revendique Mariame Tighanimine. « Mes étudiants l’ont rapidement compris. L’entrepreneuriat est une discipline comme le sport ou les mathématiques, explique-t-elle. Si on veut les pratiquer correctement, il faut en apprendre les bases. Ceux qui prétendent le contraire n’ont pas pour but de créer une entreprise pérenne. » Pour preuve, 50 % des entreprises créées disparaissent avant d’atteindre leur sixième année d’existence... Cette forte « mortalité » intervient en général dans les « années charnières » de l’entreprise, entre deux et cinq ans, selon l’Insee.
En 2016, Mariame Tighanimine devient chargée d’enseignement au centre pour l'entrepreneuriat de Sciences Po. Le cours est pris d’assaut. « L’entrepreneuriat inné est une supercherie collective, une fable », revendique Mariame Tighanimine. « Mes étudiants l’ont rapidement compris. L’entrepreneuriat est une discipline comme le sport ou les mathématiques, explique-t-elle. Si on veut les pratiquer correctement, il faut en apprendre les bases. Ceux qui prétendent le contraire n’ont pas pour but de créer une entreprise pérenne. » Pour preuve, 50 % des entreprises créées disparaissent avant d’atteindre leur sixième année d’existence... Cette forte « mortalité » intervient en général dans les « années charnières » de l’entreprise, entre deux et cinq ans, selon l’Insee.
L’entrepreneuriat, un ascenseur social
Mariame Tighanimine aurait pu s'arrêter là, mais c’est mal connaître cette passionnée. « En octobre, sur le site de Babelbusiness va être mis en place une plateforme sur laquelle tous nos outils et programmes seront proposés en ligne, que la personne soit à Paris, à Lagos, à Rio ou à Singapour, qu’elle soit étudiante, retraitée, sans activité ou salariée », fait-elle savoir.
Avec une réelle envie de démocratiser l’enseignement de l'entrepreneuriat, Mariame Tighanimine proposera un abonnement mensuel de 9,90 € qui donnera accès à toutes les étapes de la méthode, sachant que « nous sommes aussi en train de réfléchir à la gratuité du programme aux étudiants et aux demandeurs d’emploi ». Pour Mariame Tighanimine, aucun doute, l'entrepreneuriat est un ascenseur social qu’il faut exploiter. À condition d’en avoir les clés.
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