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Politique

Manuel Valls revient à la charge sur l’interdiction du voile à l’université

Rédigé par | Mercredi 13 Avril 2016 à 20:45

           

Le chef du gouvernement a de nouveau fait savoir son désir d'interdire le voile à l'université lors d'une interview au journal Libération. Des propos très vite décriés par le milieu universitaire.



Manuel Valls revient à la charge sur l’interdiction du voile à l’université
Le Premier ministre a accordé un entretien à Libération paru mercredi 13 avril. Parmi les sujets abordés figurait le thème de la pratique de l’islam en France. A cette occasion, Manuel Valls a exprimé son opposition au port du voile dans les universités. « Je pense que ce voile identitaire, politique, revendiqué comme tel, en cachant la femme, vise à la nier », déclare-t-il.

Il a par ailleurs regretté de ne pouvoir légiférer à ce sujet. « Il faudrait le faire, mais il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile. Il faut donc être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur », déclare celui là même qui avait dit non à une telle législation en mars 2015.

Le chef du gouvernement voit à travers le voile, un instrument politique, à l’instar de la ministre des Droits des Femmes, Laurence Rossignol, qui considère les femmes voilées comme des « militantes de l’islam politique ». « je les affronte sur le plan des idées et je dénonce le projet de société qu’elles portent », précisait-elle fin mars.

Les présidents d'université s'opposent à l'interdiction

La Conférence des présidents d’universités (CPU) a réagi dans la matinée via son compte Twitter, déclarant que « la communauté universitaire est pour la liberté religieuse, politique, syndicale et opposée à l'interdiction du port du voile à l'université ».

L'organisation a aussi rappelé le texte adopté par le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) en mai 2015 réaffirmant le non à l'interdiction du voile dans les facultés. La motion stipule que « l’interdiction du port du voile ou tout autre signe religieux visible par des étudiant-e-s à l’Université n’a pas de base légale (à l’exception de cas concernant la sécurité ou l’hygiène). Y voir une menace contre l’institution universitaire relève d’une défiance à l’encontre des universitaires qui seraient jugés inaptes à former des esprits libres et à ouvrir de nouveaux champs de connaissances ».

Le secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur Thierry Mandon est également allé dans ce sens lors d'une interview sur RTL mercredi 13 avril : « Ce que je vois sur le terrain, ce que me disent tous les présidents d’université c’est qu’il n’y a pas de problème et que ce n’est pas utile de créer un problème là où il n’y en a pas. » Un art dont le Premier ministre a fait usage. Celui-ci a aussi été rabroué par la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. « Je me réfère au principe de liberté à l’université parce qu’on a affaire à des jeunes majeurs », a-t-elle signifié. L'on sait au moins que la mesure n'est pas prête d'être instaurée.

Une énième sortie contre les femmes voilées

Manuel Valls a également exprimé, dans les colonnes de Libération, son désir de prouver que l’islam est compatible avec la République. « Je crois en mon pays, à son message et à ses valeurs universelles. J'aimerais que nous soyons capables de faire la démonstration que l'islam, grande religion dans le monde et deuxième religion de France, est fondamentalement compatible avec la République, la démocratie, nos valeurs, l'égalité entre les hommes et les femmes », dit-il.

Le Premier ministre explique cependant qu’une majorité des Français doutent que cela soit possible et qu’en conséquence il faut « protéger - pro-té-ger- nos compatriotes de confession ou de culture musulmane de la stigmatisation, des actes antimusulmans ». Pourtant, c'est bien de stigmatisation dont il fait preuve à l'égard des femmes musulmanes voilées. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #VraisProblemesUniversité tourne en dérision l’acharnement de Manuel Valls autour de l’islam.

Mise à jour vendredi 15 avril : François Hollande a indiqué son opposition à une loi d'interdiction du voile à l'université. En savoir plus.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par melen le 14/04/2016 14:34 | Alerter
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Dans un pays laique je ne comprends pas la notion de compatibilité de l'islam avec la république.
D'ailleurs pourquoi l'islam.
Ca sous entend que les autres religions seraient compatibles avec la république.
Stigmatiser tout en ne stigmatisant pas.
Je le dis mais je ne le dis pas.
Je pense que, mais d'autres pensent aussi que.
Ce n'est pas moi qui le dit. Ce sont les autres.
L'art de la rethorique de Gorgias.

2.Posté par melen le 14/04/2016 14:43 | Alerter
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Politique. Il pense sans doute à l'islamisme. Comment un système politique qui n'existe pas chez nous pourrait-il etre élu. C'est Soumission de Houellebecq. Des musulmans qui prendrait le pouvoir via la politique. Comment un pays laique pourrait-il élire des religieux. Il se croit au Moyen Orient.

3.Posté par melen le 14/04/2016 15:04 | Alerter
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Pourquoi les universités. Pourquoi ce lieu en particulier.
Pourquoi pas le centre des impot ou la CAF.
Autrement c'est incohérent.
Ce serait un signe politique quand on va à l'université et ça ne le serait plus quand on va au centre des impots ou à une réunion de la mairie. Bizarre comme approche.
Comment porter un signe extérieur de foi pourrait-il donner du pouvoir.
Comment une liberté de conscience peut-elle etre en meme temps une non liberté de conscience. C'est impossible.
Vraiment je ne comprends pas.

4.Posté par melen le 14/04/2016 17:57 | Alerter
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Si l'islam n'est pas compatible avec la République c'est qu'il faut l'interdire. Il n'y a pas trente six solutions. Mais qui va faire la démonstration que l'islam est compatible avec la République ou qu'il ne l'est pas. Et comment, ça il ne le dit pas.

5.Posté par melen le 14/04/2016 18:55 | Alerter
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Islamisme et salafisme sont contradictoires.
Il n'existe pas de partis politique musulman chez nous.
Il ne risque donc pas d'y avoir d'islamistes.
Salafiste et politique ça ne rime pas ensemble. Ils sont contraires.
Les islamistes et les salafistes se disputent la meme clientèle, mais il n'est pas question de passer par les urnes pour les salafistes. Ils sont des ultra orthodoxes qui ne veulent pas etre contaminé par ce système politique démocratique. Ils détestent la Confrérie. Ils ne veulent pas d'élu, de représentant.

6.Posté par paris le 18/04/2016 11:36 | Alerter
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Valls pose vraiment un problème particulier.


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