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Sur le vif

Mali : les islamistes saccagent le patrimoine musulman

Rédigé par La Rédaction | Lundi 2 Juillet 2012 à 16:01

           


A Tombouctou, les islamistes, qui contrôlent le nord du Mali depuis fin mars, continuent leur saccage de biens religieux. Après la démolition de plusieurs mausolées de saints musulmans le week-end du 30 juin et 1er juillet, ils ont brisé la porte sacrée d’une mosquée du XVème siècle, lundi 2 juillet.

Le groupe Ansar Dine, allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), serait bien à l’origine de cet acte de vandalisme. Ces membres auraient arraché la porte en bois située côté sud de la mosquée de Sidi Yayia car « certains disaient que le jour où on ouvrirait cette porte, ce serait la fin du monde et ils ont voulu montrer que ce n’est pas la fin du monde », rapporte un témoin cité par l’AFP.

Les islamistes ont voulu protester contre cette superstition. Ils souhaitent détruire tous les biens religieux qu’ils jugent « haram » (interdit) comme les mausolées qui recouvrent les tombes de saints soufis vénérés par une partie des Maliens.

Les hommes armés ont auparavant détruit au total sept mausolées sur les seize que compte la ville inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. Ils ont commencé par le mausolée de Sidi Mahmoud Ben Amar qu’ils avaient déjà saccagé début mai puis s’en sont pris à ceux de Sidi Moctar et d’Alpha Moya avant de poursuivre le lendemain en démolissant quatre autres mausolées.

Le gouvernement malien a dénoncé une « furie destructrice assimilable à des crimes de guerre » et menacé les auteurs de ces faits de poursuites au Mali et à l’étranger. Par ces destructions, Ansar Dine souhaitait notamment protester contre la décision de l’Unesco qui a choisi jeudi 28 juin de classer Tombouctou au patrimoine mondial en péril pour alerter la communauté internationale sur les dangers pesant sur la ville. La dégradation de la mosquée de Sidi Yayia montre que les islamistes ne comptent pas s’arrêter là.

Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), a tenu à les mettre en garde. « Mon message à ceux qui sont impliqués dans cet acte criminel est clair : arrêtez la destruction de biens religieux maintenant. C’est un crime de guerre pour lequel mes services sont pleinement autorisés à enquêter », a-t-elle déclaré.

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