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Monde

Les dynamiques d’étatisation de l'État islamique à l'étude

Rédigé par Olivier Moos | Mardi 13 Octobre 2015 à 08:05

           

Depuis sa soudaine irruption sur la scène moyen-orientale en 2014, l’État islamique représente un incongru par excellence, prêtant le flanc à tous les biais et spéculations qui accompagnent souvent le regard médiatique posé sur les phénomènes politiques et religieux de la région. Cet essai d'Olivier Moos apporte un éclairage sur les dynamiques d’étatisation au service d’un grand récit millénariste à l’œuvre derrière d'apparentes contradictions.



Les dynamiques d’étatisation de l'État islamique à l'étude
Cette analyse présente une approche critique et non exhaustive des principaux éléments composant l’ADN de ce qu’il est convenu d’appeler l’« État islamique », une organisation politico-religieuse qui a conquis un vaste territoire à cheval entre la Syrie et l’Irak. Également connu sous son appellation précédente d’« État islamique d’Irak et du Levant » (EIIL) ou encore Daesh, un acronyme arabe à connotation péjorative, le phénomène est au centre de débats quant à son identité, ses pratiques et ses objectifs, controverses alimentées par son caractère récent, spectaculaire et encore insuffisamment documenté.

L’État islamique (EI) désigne une organisation centralisée de type révolutionnaire, en phase d’étatisation, et contrôlant un large territoire à cheval entre l’est de la Syrie et l’ouest de l’Irak. Il présente à la fois des ressemblances avec des mouvements salafistes-jihadistes concurrents, milieu dont il est issu, et des utopies politiques extérieures au champ islamique.

Ces voisinages théoriques et pratiques en font un objet à la fois familier et singulier : d’un côté, l’État islamique évolue bien dans le champ des militances sunnites fondamentalistes contemporaines et suit une trajectoire en écho à celles d’autres mouvements insurrectionnels dans le monde; de l’autre, ses efforts d’étatisation, profitant d’un environnement révolutionnaire et transitionnel particulièrement conducteur, connaissent un rare succès : un pragmatique caliphate building au service d’un grand récit millénariste qui séduit un nombre conséquent d’individus.

La structure de ce proto-État a été influencée par la rencontre, dans le creuset insurrectionnel irakien, entre le militantisme salafiste-jihadiste de type al-Qaïda et des cercles baathistes. L’ADN de l’État islamique est un mélange éminemment moderne de motifs révolutionnaires, de revanchisme baathiste, et de violentes pratiques purificatrices encouragées par une idéologie apocalyptique.

Outre le fait que le phénomène est encore en cours de déchiffrement et donc ouvert à un certain degré de spéculation, c’est cet assemblage même qui favorise la diversité des angles d’analyse et produit un effet de nouveauté qui ne se justifie que partiellement.

L'étude d'Olivier Moos constitue le N° 13 des Cahiers de l'Institut Religioscope. Pour télécharger le texte dans son intégralité, cliquer ici.

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