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Sur le vif

'Le Vent se lève' de Ken Loach remporte la Palme d'or au 59e Festival de Cannes

| Dimanche 28 Mai 2006 à 22:33

           


"Nous avons tous été émus par ce film et notre décision sur la Palme a été unanime", a révélé le président du jury, le réalisateur hongkongais Wong Kar-wai, lors de la cérémonie de clôture du 59e Festival de Cannes.


Dans un palmarès où la dénonciation des guerres apparaît comme un fil rouge, le Grand Prix du jury, la plus importante distinction après la Palme, revient au film Flandres du Français Bruno Dumont, un oeuvre brute sans musique et aux dialogues réduits au strict minimum. Viols, émasculations, exécutions sommaires sont traités frontalement par un cinéaste aux options radicales et ancien professeur de philosophie qui estime que "(son) travail n'est pas de faire un objet joli" et qui avait déjà reçu le Grand Prix du Jury en 1999 pour L'Humanité.
Cinéaste engagé et très marqué à gauche, Ken Loach, qui fêtera ses 70 ans le 17 juin, obtient pour la première fois la récompense suprême avec son film sur la guerre d'indépendance irlandaise. Déjà lauréat de deux Prix du jury en 1990 et en 1993, il en était à sa huitième participation à la compétition officielle.

A travers l'histoire de deux frères, Le Vent se lève raconte la lutte de républicains irlandais contre les troupes d'occupation anglaises, les féroces Black and Tans. La dernière partie du film traite de la guerre civile qui a ensuite opposé les Irlandais favorables au traité de 1921 donnant à l'Irlande du Sud une autonomie partielle sous domination britannique et ceux qui réclamaient une indépendance totale.

Le prix d'interprétation masculine va collectivement aux acteurs du film Indigènes du Français Rachid Bouchareb : Jamel Debbouze, Samy Naceri, Sami Bouajila, Roschdy Zem et Bernard Blancan. Le film, longuement applaudi lors de sa projection jeudi 25 mai, rend hommage au rôle joué par les soldats de l'Armée d'Afrique dans la libération de la France à la fin de la seconde guerre mondiale.

Le prix d'interprétation féminine a également été remis à titre collectif, une grande première à Cannes, aux six actrices espagnoles qui incarnent les principaux rôles du film Volver de Pedro Almodovar : Penélope Cruz, donnée jusqu'au bout grande favorite pour ce prix, mais aussi Carmen Maura, Lola Duenas, Blanca Portillo, Yohana Cobo et Chus Lampreave.


Cité longtemps comme le mieux placé pour décrocher la Palme d'Or, Pedro Almodovar, quant à lui, a finalement obtenu le prix du scénario.

Le prix de la mise en scène est allé au Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu, déjà auteur de 21 grammes et Amours chiennes pour le très remarqué Babel.

Parmi les grands perdants de cette 59e édition figure tout d'abord l'Américaine Sofia Coppola, qui n'a rien obtenu pour son film Marie-Antoinette, pourtant l'un des événements les plus attendus de la compétition. Rien non plus pour Le Labyrinthe de Pan, une des très bonnes surprises du Festival, signé par le Mexicain Guillermo del Toro.





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