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Psycho

Latifa : « Je suis dans une impasse, je ne sais plus quoi faire »

Rédigé par Lalla Chams En Nour | Mardi 31 Décembre 2013 à 00:19

           


As salam alaykum. Je me permets de vous contacter car je suis dans une impasse, je ne sais plus quoi faire.

Je suis mariée depuis 3 ans et j’ai un enfant âgé d’un an. J’aime mon mari, il est très respectueux, attentionné et compréhensif, on ne s’est jamais disputé, al hamdullilah.

Le problème est que, avant que je me marie avec lui, j’ai connu un converti. Mais mes parents n’ont pas voulu entendre parler de lui ; mon père a même eu une crise cardiaque par ma faute.

Ma mère me mettait la pression pour me marier, mais elle ne voulait pas non plus de ce converti. Alors je me suis mariée avec mon mari.

Maintenant, je n’arrête pas de penser à ce qu’aurait pu être ma vie avec ce converti. Il est devenu très pratiquant, machaAllah, et défend une noble cause. Je suis admirative devant son travail. Le problème c’est qu’il est « connu », alors je peux accéder à ses vidéos ou à ses conférences.

Il m’arrive de pleurer pendant des heures car j’ai encore des sentiments envers lui et je sais qu’ils ne s’en iront jamais, il m’arrive même de rêver de lui, il me hante et moralement je vais exploser, je déprime...

Bien entendu, je suis une fille de bonne famille avec un minimum de foi, jamais je ne quitterai mon mari ni ferais quelque chose qui n’est pas autorisé en religion.

Je souhaiterai savoir si vous avez une solution à mon problème parce que je sens bien que je garderai ce secret toute ma vie et je l’emporterai dans ma tombe.

Lalla Chams En Nour, psychanalyste

Chère Latifa,

En écrivant à Saphirnews, vous éventez votre secret. C’est sans doute qu’il est trop lourd, n’est-ce pas ? Vous le dites vous-même, vous êtes dans une impasse.

Que faire dans ce cas-là ? Regarder les choses en face, faire le tri entre les préjugés, les pressions, les influences intéressées et ce que vous, dans le fond du cœur, vous souhaitez ardemment. Vos raisons sont-elles de bonnes raisons ? Quel est votre désir, car toute la question est là.

Le poète libanais Khalil Gibran le dit fort bien : vos enfants ne vous appartiennent pas, ils vous sont confiés. Donc se pose déjà pour vous la question de votre opinion. Vous vous sentez responsable de la crise cardiaque de votre père, permettez-moi de vous dire que la culpabilité, elle, est une vraie impasse.

Voyez les choses en face, vos parents vous ont contrainte à un mariage de raison, d’où l’amour, pour l’instant, semble absent. Je trouve qu’il y a en effet de quoi déprimer. Mais demandez-vous quand même si l’amour ne peut pas naître de l’estime que vous portez à votre mari ? Si vous n’êtes pas en train de rêver une autre vie par secrète déception, que vous n’osez pas vous avouer ? À vous de voir.

Et votre choix à vous ? L’avenir, la relation, à laquelle vous aspiriez, pour honorer, comme le disait récemment en public le cheikh Khaled Bentounès, la confiance divine qui vous a été confiée à votre naissance. Face à Lui, vous serez seule à faire votre bilan, le bilan, justement, de vos choix. Cela vaut le coup d’y réfléchir.

La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?

Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com





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