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Ramadan

La philosophie du jeûne du ramadan

Rédigé par | Vendredi 21 Juin 2013 à 10:25

           

Le jeûne du ramadan est désormais un événement planétaire. Dans le village mondialisé, diplomates et chefs d’entreprise avisés l’ont déjà intégré à leurs agendas. Mois d’ascèse pour les uns, mois de bonnes affaires pour les autres, le ramadan impose un rythme nouveau qui dépasse le bouleversement des habitudes alimentaires.



La philosophie du jeûne du ramadan
C’est un verset du Coran qui institue le ramadan, neuvième mois du calendrier hégirien, en mois de jeûne : « Ô vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Peut- être serez-vous pieux ? »

Mais comme l’indique ce verset, le jeûne religieux est une pratique antérieure à l’islam. Les fidèles d’Abraham jeûnaient aux éclipses, aux équinoxes et aux solstices. La religion israélite prévoit des jeûnes périodiques, dont le Yom Kippour est le plus célèbre. Le carême est une période de 40 jours, où le chrétien se prépare chaque année à vivre les Pâques en jeûnant. Les Sabéens jeûnaient 30 jours par an ; les plus pieux jeûnaient le dimanche et le lundi. Zoroastriens, totémistes, prêtres indiens d’Amérique jeûnent à diverses occasions.

Selon les exégèses du Coran, la raison essentielle de ce jeûne est exprimée dans le verset : « Peut-être serez-vous pieux ? » La piété, l’investissement au service de Dieu, est donc l’objectif recherché par le jeûneur musulman.

De la nature de l’Homme en islam

Le jeûne est en rapport avec la nature de l’humain qu’enseigne le Coran. L’être humain, dans le Coran, est constitué d’une entité d’essence matérielle et d’une entité d’essence spirituelle. À l’image d’une statue, faite d’un matériau et de formes, l’être humain est la conjonction des cellules de son corps et des valeurs en son âme.

À la manière des animaux, le projet de l’entité génétique est de satisfaire ses besoins pour continuer à fonctionner. Dans ses réflexes, il penche inexorablement vers les conditions qui entretiennent sa survie, son bien-être, son confort. Fait de cellules matérielles, le corps se nourrit d’autres cellules matérielles. Il est localisé dans l’espace et le temps, où il se déplace et vieillit.

Il en est autrement pour l’âme. La quête de conscience est projet essentiel de l’âme. Par nature, elle est porteuse de valeurs et se nourrit d’éthique. Dans son « association » avec l’entité corporelle, l’âme humaine est comparable à un cavalier sur sa monture. Le cavalier n’est pas la monture. Mais qu’est-ce qu’un cavalier sans monture ? Le fait est que nos cinq sens sont continuellement sollicités par les besoins naturels de l’entité génétique. Cette demande est pressante et continue. Elle est capable de remplir une existence humaine avec le risque d’endormir l’âme, de la détourner de son projet.

Le dispositif islamique instaure cinq moments de répit quotidiens appelé la salât, la prière musulmane. C’est un exercice spirituel au rituel codé, dont le but est de rappeler l’âme à son projet spirituel. Le jeûne du mois de ramadan est un exercice qui s’inscrit dans cette optique.

Un training spirituel intensif

En s’abstenant de manger, de boire et de volupté, du lever au coucher du soleil, le jeûneur musulman contrecarre des penchants naturels de son corps. En réfrénant discours et initiatives superflus, il s’exerce à discipliner son mental. Il raffermit sa volonté, car il voit poindre ses pulsions et se dispose à les appréhender pour les canaliser.

Certains besoins physiques étant sublimés, contenus et reportés dans le temps, le jeûneur échappe à leur emprise et devient mieux disponible à l’expérience spirituelle. Durant ce mois sacré, le musulman intensifie ses exercices spirituels. Méditation, recueillement, charité sont ses priorités.

L’heure du repas, l’iftar, sonne alors une victoire, dont la saveur est profondément intime. Ni régime diététique ni ramdam nocturne, le jeûne du ramadan n’est pas une mortification du corps. Il se veut un mois de training intensif, où l’entité génétique est affaiblie, coupée de ses sources d’énergie, et l’entité spirituelle est revigorée, nourrie d’actes de piété.

C’est pourquoi la symbolique coranique cite ar-Rayyân, une des portes du Paradis spécialement réservée aux jeûneurs !


La philosophie du jeûne du ramadan
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Diplômé d'histoire et anthropologie, Amara Bamba est enseignant de mathématiques. Passionné de... En savoir plus sur cet auteur


Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Harcourt le Normand le 21/06/2013 15:35 | Alerter
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Marre que vous rattachiez constamment le jeûne à la bouffe du Maghreb... Comme si le couscous, le thé, la chorba, le msemen etc étaient des dogmes absolus en Islam... C'est ridicule. En tant que Musulman Européen, je ne mange pas tout ça car j'aime ma culture et ma gastronomie régionale. Vous entretenez le caractère exogène de l'Islam qui n'a pas lieu d'être car cette religion, de par sa nature intrinsèque, n'est nullement rattachée à la culture maghrébine.

Je suis musulman, européen et fier de ma culture. Je n'ai pas à me "maghrébiniser" pour être musulman. Pas de babouches, pas de burnous, pas de couscous, pas de "zerma".

2.Posté par Onclesab le 21/06/2013 15:36 | Alerter
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Selem arlecoum, qu'est ce qu'on peut pas lire sérieux.
Le ramadan n'a un seul et unique but l'adoration que le divin récompensera en fonction de chacun !! Le ramadan la seule et unique adoration dédiée au divin.
Le reste c'est un plus pour l'homme.

3.Posté par TT le 01/07/2013 22:31 | Alerter
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Pour moi c'est une datte de la chorba et un morceau de galettes .

Le jeune de ramadan repose l'estomac,renforce le systéme organique de lui même .En ces temps de matérialisme,le mieux éviter l'internet quelque temps,la presse la tv on trouve trop de choses malsains favoriser les endroits calmes reposant comme la forêt ,la nature les parcs .

4.Posté par Melki le 07/07/2013 23:26 | Alerter
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Salam aleïkoum,

Qu'est ce que tu a contre la culture et la cuisine maghrébine, Harcourt le normand. Je te rappelle que se sont les média qui donne cette image folklorique de la période de Ramadan.
Ensuite, tu fais preuve d'une grande intolérance vis à vis de tes frères musulmans maghrébins, ce n'est pas parce que tu es européen que tu dois te sentir supérieur. Tu dois surement connaître ce Hadith du prophète (Paix et prière de Allah soit sur lui) qui dit que aucun musulman n'est supérieur à un autre musulman sauf en piété. Seul Dieu est plus savant. Si tu aime ta culture et ta gastronomie régionale, tant mieux pour toi. Ce n'est pas une raison pour dénigrer celle des autres. D'autant plus que personne ne t'a rien demandé. Tu te fais des films tout seul. Que Allah te vienne en aide, InshAllah.


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