Saddam Hussein sera inculpé jeudi pour 'crimes contre l'humanité, génocide et crimes de guerre'. Il risque la peine de mort, qui vient d'être rétablie
Saddam Hussein et onze autres anciens hauts dirigeants
dont l'ancien vice-premier ministre, Tarek Aziz devraient être inculpés jeudi par le tribunal spécial irakien chargés de les juger.Un ' procès ' rapide et chaotique
Officiellement placés mercredi sous le contrôle administratif du gouvernement intérimaire irakien Saddam Hussein et onze autres anciens hauts dirigeant resteront cependant sous la garde de l'armée américaine.
Le nouveau premier ministre irakien, Iyad Allaoui, a annoncé mardi lors d'une conférence de presse que 'ces membres de l'ancien régime seront jugés pour crimes contre l'humanité, génocide et crimes de guerre'.
Le procès de Saddam Hussein, dont un responsable des nouvelles autorités irakiennes a annoncé qu'il serait retransmis en direct à la télévision, ne devrait pas se tenir avant un an. Les avocats réunis par la femme de Saddam Hussein pour assurer sa défense ont contesté la légitimité du tribunal spécial chargé de le juger.
Le général Ricardo Sanchez, le plus haut gradé américain en Irak, a quitté jeudi son poste. Il est remplacé par le général George Casey à la tête de la force multinationale
Ce remplacement n'a rien à voir avec le scandale des tortures dans la prison d'Abou Ghraib, selon les responsables du Pentagone, il s'agit d'une simple rotation qui n’a rien de commun.Par ailleurs l'armée de terre américaine envisage de rappeler 4 000 réservistes supplémentaires pour servir en Irak et en Afghanistan, portant le total à près de 10 000 hommes, en prévision des difficultés à ' maintenir ' l’ordre en Irak selon eux.
Le ' sort ' de Saddam Hussein déjà programmé
Saddam Hussein, passé hier sous la responsabilité juridique du gouvernement irakien, perd son statut de prisonnier de guerre, et ne bénéficie plus de la protection du droit international, ni des visites du Comité international de la Croix-Rouge.
L'ensemble de la procédure n'a duré que trois ou quatre minutes. Elle se serait déroulée dans l'enceinte de l'aéroport de Bagdad où il est détenu. Aucun haut responsable irakien ne l'a rencontré.
La ' justice ' qui l'a pris sous son autorité, la procédure devant mener à son jugement. , Jusqu’à hier, Saddam était prisonnier de guerre (PG). Mais à présent il sera mis en accusation par le tribunal.
Parmi les onze autres dirigeants se trouvent Ali Hassan al-Majid, Tareq Aziz, ancien ministre des Affaires étrangères, et deux demi-frères de Saddam, Barzan, son banquier en Suisse pendant de longues années, et Watban
Pour le ministre de la Justice, Malek Dohane al-Hassan, Saddam Hussein sera condamné à mort s'il est reconnu coupable des crimes dont il est accusé. Les autorités ayant annoncé en effet hier le rétablissement de la peine de mort, suspendue par les Américains peu après le début de la guerre qui avait renversé l'ancien régime en avril 2003.
Les accusations contre Saddam Hussein portent notamment sur les fosses communes découvertes après la chute de la dictature, les milliers de disparus, et les attaques contre les Kurdes.
.Saddam Hussein ne devrait pas passer devant les juges avant un ou deux ans, en revanche, des membres de la nomenklatura baasistes pourraient être jugés dès l'an prochain.