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Sur le vif

La lutte contre les inégalités sociales, un des remèdes au cancer

Rédigé par Imane Youssfi | Mardi 7 Février 2017 à 13:24

           


La lutte contre les inégalités sociales, un des remèdes au cancer
L'annonce fait par l'agence sanitaire Santé publique France fait froid dans le dos. À travers une étude publiée mardi 7 février dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire, il a été constaté que l’environnement socio-économique influe sur la guérison des patients. Ainsi, 15 000 cas de cancer peuvent être évités en améliorant les conditions de vie des populations les plus défavorisées.

C’est la première analyse en France qui s’intéresse à l’influence socio-économique des malades. L'étude a été réalisé auprès de 189 144 personnes, dont 78 845 femmes qui ont eu un cancer entre 2006 et 2009 et vivant dans l'un des 16 départements français disposant d'un registre des cancers.

Des maladies en fonction du milieu social

L’étude démontre que les risques plus élevés de cancers des voies respiratoires et digestives sont très élevés dans les milieux défavorisés. Hommes et femmes pauvres sont aussi les plus exposés à des cancers de l’estomac, du foie, des lèvres-bouche-pharynx, du larynx, de l’œsophage, du pancréas. Avec une particularité, le cancer de la vessie chez les hommes et du cancer du col chez les femmes.

Chacune de ces maladies a une part plus ou moins importante dans ces milieux défavorisés : cancers du larynx (30 %), des lèvres-bouche-pharynx (26,6 %), du poumon (19,9 %) et de l’œsophage (16,7 %) chez les hommes, et, chez les femmes, pour les cancers des lèvres-bouche-pharynx (22,7 %) et du col de l'utérus (21 %) et de l'estomac (16,4 %).

A contrario, les milieux aisés sont plus exposés au mélanome, aux cancers de la prostate, des testicules, des ovaires et du sein. Selon le professeur Guy Launoy, de l'Inserm-Caen et du Réseau national des registres des cancers (Francim), co-auteur de l'étude, « la surreprésentation du cancer de la prostate dans les milieux les plus favorisés, et dans une moindre mesure pour le cancer du sein, est sans doute très liée aux pratiques de dépistage plus fréquentes dans ces milieux et, pour la prostate, au sur-diagnostic très important constaté pour ce cancer qui évolue extrêmement lentement ».

Selon les chercheurs, le seul moyen d'agir en profondeur sur ces tendances est la lutte contre les inégalités, qui passe notamment par des politiques dédiées en matière d'éducation, d'urbanisation, de transports et d'emploi.

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