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Sur le vif

La circoncision recommandée par des pédiatres américains

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 31 Août 2012 à 10:50

           


Il est plus sain pour les jeunes garçons de se faire circonscrire. C’est la thèse avancée par l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) dans un rapport publié lundi 27 août et rapporté par la revue scientifique Nature, mardi 28 août.

Le groupe de travail qui s’est penché sur cette question explique, en effet, que la circoncision réduit le risque d’infection par le virus du sida dans les rapports sexuels hommes-femmes s’appuyant sur des études antérieures menées en Afrique du Sud, au Kenya et en Ouganda. Elles mettent en évidence une diminution de 50 à 60 % du risque de transmission du VIH chez les hommes circoncis.

« Nous pouvons affirmer que les bénéfices médicaux de la procédure compensent ses risques », assure Douglas Diekema, spécialiste en éthique biomédicale et pédiatre de l’université de Washington.

Les résultats des études menées au Kenya et en Ouganda montrent aussi une diminution du risque d’infection par le papillomavirus humain (VPH) et par l’herpès. Une grande compensation pour la santé, car les complications de la circoncision (saignements, infections…) n’arrivent que dans 2 % des cas et sont facilement prises en charge, estime l’AAP. Pour cela, elle recommande le remboursement de la circoncision par l’assurance maladie.

Argument scientifique : également, citée par Nature, une étude menée par des chercheurs de l’université de Baltimore, révélée la semaine dernière, démontre d’ailleurs que chaque circoncision non pratiquée aux Etats-Unis fait perdre 313 dollars au système de santé américain.

Avec un taux de 55 % de la population masculine qui est circoncise, les Etats-Unis sont déjà l’un des pays développés où la circoncision est le plus pratiquée.

A l’inverse, dans toute l’Europe, la circoncision ne dépasse pas 20 %. Elle y est très souvent pratiquée pour des raisons religieuses par des personnes de confession musulmane ou juive. Cette pratique est même parfois décriée.

A l’annonce des recommandations de l’AAP, des experts européens n’ont pas hésité à montrer leur désapprobation. Gert van Dijk, un spécialiste de l'éthique biomédicale néerlandais, estime que l’Académie sous-estime les risques liés à la circoncision et pense qu’elle ne devrait être pratiquée que sur des adultes consentants.

Au Royaume-Uni, Rowena Hitchcock, la présidente de l’Association des pédiatres urologues se dit même déçue de voir que l’AAP recommande « une intervention mutilatrice et irréversible ».

Sa vision de la circoncision est proche de celle qui fait actuellement débat en Allemagne, où la justice a interdit la circoncision pour des motifs religieux estimant qu’elle porte atteinte à l’intégrité physique de l’enfant.

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