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Sur le vif

La RATP refuse de s'associer à la lutte contre l’islamophobie

Rédigé par La Rédaction | Mardi 13 Novembre 2012 à 06:00

           


Près de deux semaines après le lancement de la campagne nationale contre l’islamophobie, à l’initiative du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), on apprend, par le site de Bakchich, que la RATP s’est catégoriquement opposée aux affiches, dont le but est de sensibiliser les Français à la lutte contre l’islamophobie.

Des discussions avaient été entamées avec le CCIF pour que soient placardées les affiches, actuellement présentes dans les régions parisienne et lyonnaise, dans les couloirs du métro parisien.

Cependant, « l’identité de l’annonceur et l’examen de ces trois visuels nous ont conduit à considérer qu’ils revêtaient un caractère politique et confessionnel, contraire aux disposition du contrat par lequel la RATP nous a confié l’exploitation publicitaire de ses espaces », a fait savoir Gérard Unger, PDG de Métrobus, dans un courrier adressé au CCIF.

Ainsi, selon M. Unger, les affiches de la campagne ont un « caractère confessionnel » car on y voit « des signes religieux tels que le voile » mais aussi « les péotes, la soutane, et la croix chrétienne », et un « caractère politique » de par l’utilisation du slogan « Nous sommes la Nation » et « l’utilisation d’un emblème de la nation française qu’est le drapeau français » qui relève « d’une revendication politique ». Drapeau que « la RATP pavoise (pourtant) aux jours de fête ses autobus » rappelle Bakchich, sans que cela ne pose aucun problème.

Pour le PDG de Métrobus, il aurait donc fallu que les personnes représentées dans les affiches n’affichent pas leur identité religieuse. Or par définition, l’islamophobie regroupe l'ensemble des actes de discrimination et de violence commis à l'encontre de personnes ou d'institutions en raison de leur appartenance supposée à l'islam. Les effacer totalement n’aurait pas eu de sens... sauf pour la RATP.

« La RATP, en sa qualité d’exploitante du service public des transports, a souhaité réglementer la publicité en ce qui concerne l’expression des opinions politiques et religieuses pour répondre à l’obligation de neutralité et de respect de la laïcité qui s’opposent à elle », se justifie M. Unger. La laïcité a encore bon dos pour justifier son refus de s'associer à la lutte contre l'islamophobie.

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