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Société

La RAMF 2017 à l’heure présidentielle, le temps du bilan de l’UOIF version Amar Lasfar

Rédigé par | Lundi 3 Avril 2017 à 08:00

           

L’Union des organisations islamiques de France (UOIF) – bientôt officiellement renommée « Musulmans de France » (MdF) – organise son 34e Salon du Bourget du 14 au 17 avril, qui battra son plein en pleine campagne présidentielle. L’occasion pour son président Amar Lasfar, qui vit le dernier Bourget de son premier (et seul ?) mandat, de livrer ses réactions mais aussi de faire le point sur son action.



Amar Lasfar, président de l'UOIF, entouré de Makhlouf Mamèche, présent de la Fédération nationale de l'enseignement privé musulman (FNEM) et du secrétaire général de l'UOIF Okacha Ben Ahmed (à droite).
Amar Lasfar, président de l'UOIF, entouré de Makhlouf Mamèche, présent de la Fédération nationale de l'enseignement privé musulman (FNEM) et du secrétaire général de l'UOIF Okacha Ben Ahmed (à droite).
Le 34e Rassemblement des musulmans de France (RAMF), qui se tiendra du vendredi 14 au lundi 17 avril, n’aura jamais autant bien porté son nom depuis que l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a décidé, en février, de changer sa dénomination. Comme le dévoilait alors Saphirnews, la fédération s’est choisi pour nom « Musulmans de France ». Dans la même veine, la branche européenne de l’UOIF, la FOIE, a aussi pris le nom de « Musulmans d’Europe », selon nos informations. Mais la présidence de l’UOIF le dit et le répète : ces changements de forme s’accompagnent d’un renouvellement en profondeur de la structure.

Un second mandat pour Amar Lasfar ?

Une révision statutaire de l’UOIF a en effet été adoptée en novembre 2016 lors d’une assemblée générale extraordinaire. Parmi les changements signalés, le nombre de membres du conseil d’administration est passé de 34 à 43 et a été porté à 50 % issus des régions pour une meilleure représentation. Aussi, « on a rattrapé notre retard sur la parité avec 20 % de femmes » dans le CA, déclare-t-on.

L’étendue des autres changements vantés reste encore abstraite mais une chose est certaine : l’UOIF espère se défaire de l’étiquette « Frères musulmans », cause en partie de sa mauvaise image qu’elle traîne en France. « On récuse le projet politique et l’appartenance à un mouvement international », martèle Amar Lasfar. « Vous persistez à nous associer aux Frères musulmans » mais « mon école de pensée est l’islam de France », signifie-t-il.

Le 34e Salon du Bourget est le dernier du mandat de l’actuel président de l’UOIF. A moins que celui-ci, à la tête de la Ligue islamique du Nord depuis de nombreuses années, rempile pour quatre ans. Amar Lasfar se refuse à répondre aux questions des journalistes invités, jeudi 30 mars, à un point presse deux semaines avant la RAMF. « Ce n’est pas dans la tradition » de l’UOIF de déclarer sa candidature, indique-t-il. Le prochain président de l’organisation sera désigné mi-mai lors d’une AG élective organisée après un congrès fin avril à l’issue duquel cinq candidats seront désignés.

Le non de l’UOIF au contrôle administratif du culte musulman

2017 est « une année de grand chamboulement », lance Amar Lasfar, qui relève les élections présidentielles et législatives. Ambitionnant d’« éclairer » ceux parmi les électeurs qui passeront au Bourget cette année, il appelle les musulmans à « réagir en tant que citoyens » aux déclarations et programmes des candidats.

Mais il se désole dans le même temps de la méconnaissance, voire de l’ignorance, de la plupart des candidats s'agissant de l’islam et de ses fidèles. Aussi, c’est en tant que représentant d’une fédération musulmane qu’il déclare être choqué de la proposition, prônée par François Fillon, visant au contrôle administratif du culte musulman. « On se permet des choses qu’on ne fait pas avec d’autres » communautés, indique un Amar Lasfar qui ne paraissait convaincu par aucun prétendant à l'Elysée, ne les estimant « pas à la hauteur du poste suprême » souhaité. Quant à Marine Le Pen qui souhaite la dissolution de son organisation, il dit ne pas être « inquiet » de l'issue des élections pour elle, à savoir la défaite.

Un retour vers le CFCM non sans critiques

Amar Lasfar préfère s’attarder sur le bilan de l’UOIF. « Nous avons accompagné le processus de l’islam de France à travers des outils », déclare-t-il, citant la création du Conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR) en 1994 et, 20 ans plus tard, de la Fédération nationale de l’enseignement musulman (FNEM), présidée par Makhlouf Mamèche, « une des réalisations majeures » du mandat d’Amar Lasfar, lui-même à la tête du lycée Averroès.

La seconde partie du mandat d’Amar Lasfar marque aussi un rapprochement progressif de l’UOIF vers le Conseil français du culte musulman (CFCM) quatre ans après l'avoir boycotté. Une volonté qui correspond à la nécessité pour la fédération, malmenée sous l'ère Valls, de ne pas être exclue du jeu institutionnel avec l'Etat, qui l’a écartée du montage de la Fondation de l’islam de France. « Ce n’est pas l’UOIF qui a tourné le dos à la Fondation mais c’est l’Etat », signale Amar Lasfar.

La présidence de l’UOIF, qui ne cache pas sa grande proximité avec la Grande Mosquée de Paris, ne manque toutefois pas d’égratigner le CFCM quant à la teneur de sa lettre aux candidats à la présidentielle et à son initiative de rendre publique la charte de l’imam, « morte-née ». Outre le mauvais timing, elle dénonce « un islam à deux vitesses » promu à ses yeux par le document, qui ne s’appliquerait pas aux imams détachés, fonctionnaires de pays étrangers.

Mais l’UOIF reconnaît la dynamique insufflée par Anouar Kbibech depuis 2015, et entend respecter la décision prise sur la présidence tournante, qui doit être attribuée, en vertu des statuts, à Ahmet Ogras, président du CCMTF (proche de la Turquie), au 1er juillet.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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1.Posté par Michelle le 03/04/2017 15:09 | Alerter
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J'adore les bouteilles de vin, en arrière plan...

Absence de professionnalisme ou préfiguration de l'islam de France 3.0 ?

Mdr.

2.Posté par kirat le 12/04/2017 00:58 | Alerter
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C'est tout de même incroyable l'entêtement de ces toujours mêmes anciens affilés à leurs consulats d'origine qui se maintiennent depuis de très nombreuses années à la tête de ces structures défaillantes que ce soit ceux de luoif que ceux du cfcm ou les prétendus "recteurs".
La médiocrité de leur bilan et l'échec de pouvoir bien représenter le culte musulman devraient les amener à se retirer pour faire place à d'autres compétences c'est urgent.
D'autre part, cette "foire musulmane du Bourget" n'a que plus d'intérêt sauf sur le plan commercial.
Il est temps d'arrêter toutes ces mascarades teintées de religion. L'opinion publique dans sa très grande majorité est dans le rejet et elle ne supporte plus ce genre de rassemblement qui au demeurant apparaît bien inutile.
Quant à ce Monsieur Lasfar il peut adopter toutes les reculades possibles, changer le nom de son association (ce qui est un peu tard) et prendre une attitude de plus en plus servile, il ne sera jamais rétabli et d'ailleurs même le cfcm n'en veut pas. Pauvre Uoif...mal gérée et mal représentée par ces personnes rémunérées venues du bled pour la plupart et vivant en marge de la société.


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