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Religions

La Fondation des œuvres de l’islam relancée pour mieux couler ?

Rédigé par | Mardi 29 Janvier 2013 à 07:00

           

A peine les membres fondateurs de la Fondation des œuvres de l’islam de France (FOIF) ont-ils annoncé publiquement de la relance de leur institution, que des dissensions font déjà place.



La Fondation des œuvres de l’islam relancée pour mieux couler ?
La Fondation des œuvres de l’islam de France (FOIF) va-t-elle bien être relancée ? C’est sans compter l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui aurait refusé de désigner ses représentants dans le nouveau Conseil d’administration de l’institution, apprend-t-on lundi 28 janvier à l’issue de la réunion de relance de la FOIF qui s’est tenue dans la Grande Mosquée de Paris.

« Ayant constaté le refus opiniâtre de l’UOIF, membre fondateur, de désigner ses représentants, le Président, malgré tous ses efforts pour aboutir, déclare ce jour son impossibilité d’aller au-delà. De fait, il est dans l’obligation de faire un constat de carence de la mission de redynamiser la FOIF que lui a confié le Ministre de l’Intérieur chargé des cultes le 18 décembre 2012 », fait savoir la FOIF dans un communiqué.

L’UOIF sans représentants… pour le moment

L'UOIF est en effet la seule des quatre fédérations fondatrices de la FOIF à ne pas avoir encore désigné, ce jour, de personnes pour siéger dans le Collège des membres fondateurs. La Grande Mosquée de Paris (GMP) et la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) ont chacun désigné leurs deux représentants : Dalil Boubakeur, l’actuel président de la FOIF, et Chems-eddine Hafiz pour la GMP ; Mohamed Bechari et Miloud Chehlafi pour la FNMF. De même pour le Comité de Coordination des Musulmans Turcs de France (CCMTF), qui n’a le droit qu’à un siège, dont le président du CCMTF, Ahmet Ogras, a choisi de l'occuper.

A ces désignations, s’ajoutent, dans le Collège des personnalités, huit autres personnes, dont un commissaire d’Etat nommé par le ministère de l’Intérieur et deux représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), dont la FOIF attend désormais les noms qui doivent être préalablement examinés.

Simple report ou réel refus ?

Le « refus » de l’UOIF, tel que décrit par la FOIF, tranche avec la bonne volonté qui était la sienne lors de l’annonce de la relance de la Fondation le 7 janvier.

« L’UOIF a le choix de rester et donc de désigner ses représentants, ou bien de s’en aller si elle n’est pas satisfaite de la Fondation. Mais je ne pense pas que ce soit son état d’esprit. Elle a demandé un délai mais nous avons choisi de ne pas attendre pour communiquer les suites de notre réunion », qui devait se tenir initialement le 21 janvier, nous explique M. Bechari, président de la FNMF.

Contacté par nos soins, Ahmed Jaballah nous fait part de son étonnement de la diffusion, par la GMP, du communiqué dont le président de l’UOIF dit n'avoir pas pris connaissance. Il s’est aussi montré surpris de sa teneur puisqu'il était présent lors de la réunion du 28 janvier. Il affirme ainsi ne pas avoir refusé de désigner des représentants mais seulement avoir demandé « un délai d’une semaine » car l’UOIF n’a pas encore eu « le temps d’en discuter » bien que trois semaines se sont écoulées depuis la réunion du 7 janvier. Entre-temps, l’UOIF a annoncé son retour au CFCM.

Le communiqué de la zizanie

Alors que les présidents de la GMP, la FNMF et le CCMTF se sont désignés pour participer activement à la relance de la FOIF, Ahmed Jaballah dit avoir encore « besoin de discuter avec (son) bureau » de sa participation. « Je ne comprends pas leur précipitation. On nous met la pression pour prendre des décisions. Mais cela fait plusieurs années que la Fondation ne fonctionne pas, ils auraient pu attendre une semaine », fait-il remarquer.

Le ministère de l’Intérieur y serait-il pour quelque chose ? Rappelons que c’est Manuel Valls qui a incité les fédérations musulmanes à relancer la FOIF sous peine de dissolution. Le renouvellement du Conseil d’administration de la fondation est une des conditions pour que celle-ci puisse garder son statut de structure d'utilité publique, octroyé à sa création par le Conseil d’Etat. Une condition qui doit être remplie d’ici au printemps 2013, selon nos sources. L'impatience de la GMP face au manque d'empressement de l'UOIF : la publication du communiqué révèle bien la difficulté des fédérations à travailler ensemble.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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