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L’armée française se retire partiellement d’Afghanistan

| Lundi 18 Décembre 2006 à 10:17

           

Michèle Alliot Marie a déclarée hier, lors de sa visite en Afghanistan, que La France retirerai ses forces spéciales mobilisées en Afghanistan, dans quelques semaines. Les 220 militaires français, postés dans l’est du pays devraient donc rentrer en France incessamment sous peu. La ministre de la défense française est en visite de trois jours en Afghanistan.



Michèle Alliot Marie, en visite de trois jours en Afghanistan, a annoncé le retrait des forces françaises au cours de son entretien, dimanche, avec le ministre afghan de la Défense Abdul Rahim Wardak. Mme Alliot-Marie a commencé une visite de trois jours en Afghanistan samedi, durant laquelle elle a aussi rencontré le président Hamid Karzai. C’est à son retour de Jalalabad, où elle s'était rendue pour rencontrer à huis clos les 220 membres des forces spéciales basés dans cette région de l'est de l'Afghanistan, que la ministre de la défense a fait son annonce de retrait.

Les forces spéciales françaises vont, semble t il, se retirer d'Afghanistan courant janvier. « Elles sont encore utiles de façon ponctuelle mais sans doute moins qu'auparavant puisque l'Otan dispose maintenant d'un certain nombre de contributions dans ce domaine», a-t-on fait valoir dans l'entourage de la ministre. Un départ symbolique de la volonté de la France de passer le relais à l'armée afghane, mais qui intervient au moment où le pays est confronté à une recrudescence des attaques des talibans.

Réorganisation

La France ne se désengage pas, a assuré Mme Alliot Marie, mais entreprend plutôt « une réorganisation générale » de son dispositif en Afghanistan, nécessaire depuis que l'OTAN a étendu sa présence à l'ensemble du territoire afghan en juillet. Selon la ministre de la défense, « la réorganisation de l'ensemble du dispositif vise à permettre aux forces afghanes d'assurer elles-mêmes la stabilisation et la sécurité de leur propre pays ».
Ainsi, trente à cinquante membres des forces spéciales resteront en Afghanistan pour entamer, dès le début de l'année 2007, la formation de leurs homologues afghans. A terme, ceux-ci devront, selon Mme Alliot-Marie, « faire une partie du travail qui était accompli depuis quatre ans par les éléments français ».

L'armée de l'air maintiendra, de plus, tout au long de l'année, son dispositif de soutien aux forces de l'OTAN qui n'était déployé jusqu'à présent qu'en été. Elle a également dépêché deux hélicoptères supplémentaires. De la même manière, les force françaises qui assurent le commandement de la force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN dans la région de Kaboul pourront prêter main forte à d'autres forces de l'Alliance, notamment dans le sud du pays, région où l'insurrection est la plus forte.

L'armée afghane dispose de quelque 36.000 hommes, formés par des instructeurs français, américains et britanniques. L’effectif de cette armée devrait atteindre les 70.000 hommes d'ici à 2009. Cependant, le manque d'équipement est omniprésent. A l'issue d'une rencontre avec son homologue Abdoul Rahim Wardak, Mme Alliot-Marie a reconnu que « l'OTAN avait eu tendance ces dernières années à équiper l'armée afghane de matériel russe» alors que les Afghans réclament un matériel occidental jugé plus performant. « Il faut veiller à la qualité de l'armement remis à l'armée afghane parce que dans un certain nombre de cas, elle s'est trouvée confrontée à un ennemi, et notamment les talibans, qui avait un armement meilleur que le sien», a souligné la ministre.

Le retrait des forces spéciales françaises intervient alors que l'Afghanistan a été le théâtre cette année des affrontements et attentats les plus meurtriers, avec près de 4.000 morts, depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir fin 2001. Le commandement de la force de l'OTAN a notamment réclamé plus de troupes pour lutter contre cette insurrection.
Le porte-parole de la Coalition, Marcelo Carelo, a indiqué qu’il est trop tôt pour commenter la conséquence de l’éventuel retrait des troupes françaises. « L’engagement de la Coalition pour ses opération antiterroristes en Afghanistan ne serait pas affecté par le possible redéploiement des forces », a-t-il affirmé.


Intervention française

La France a déployé au total plus de 2.000 hommes sur le théâtre d'opérations afghan, dont 1.100 soldats à la Force Internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) de l’OTAN, qui assure le commandement de la région de Kaboul depuis août.

10% des effectifs des forces spéciales françaises étaient engagés en permanence en Afghanistan. Ces 220 hommes ont été déployés dans la province de Nangahar, dans l’est de l’Afghanistan, à partir de juillet 2003 dans le cadre de l'opération « Liberté immuable» ("Enduring freedom"), lancée par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, officiellement, pour chasser les talibans du pouvoir et traquer les membres d'Al-Qaïda.

Dix militaires français ont été tués en Afghanistan, dont sept membres des forces spéciales, depuis 2001. 10.000 hommes, en majorité américains, ont donc participé à cette opération de la coalition, essentiellement déployés dans l’est de l’Afghanistan.










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