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Monde

L’accueil d’Al-Sissi en France dénoncée pour ses violations des droits humains

Rédigé par Samba Doucouré et H. Ben Rhouma | Mardi 24 Octobre 2017 à 18:50

           

A l’occasion de la visite d’Etat d’Abdelfattah Al-Sissi en France, Emmanuel Macron a indiqué qu'il ne veut « pas donner de leçons » à l’Egypte en matière des droits de l’homme, estimant qu’il faut considérer « le contexte sécuritaire » auquel la présidence égyptienne est confrontée. Une position qui irrite les ONG de défense des droits humains qui dénoncent depuis plusieurs années la répression au pays des Pharaons.



L’accueil d’Al-Sissi en France dénoncée pour ses violations des droits humains
Après François Hollande en 2014, c'est au tour d'Emmanuel Macron d'accueillir Abdel Fattah Al-Sissi à l'Elysée. La venue du président égyptien à Paris, mardi 24 octobre, n'a pas manqué de susciter des réactions très hostiles de la part de plusieurs ONG de défense des droits humains. Human Rights Watch juge que la France devrait « cesser d’ignorer les graves violations, y compris l’utilisation à grande échelle et de manière systématique de la torture par les services de sécurité égyptiens, qui pourrait constituer un crime contre l’humanité ».

Au programme de la visite d'Etat, une rencontre avec le président de la République Emmanuel Macron ainsi qu'avec François de Rugy et Gérard Larcher, respectivement présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. « Ces entrevues devraient être l’occasion de réévaluer le soutien économique, sécuritaire et militaire de la France au gouvernement égyptien, en le conditionnant à des améliorations tangibles de la situation des droits humains », déclarait avant l'entrevue HRW, qui s'alarmait en septembre d'« une épidémie de torture » dans les prisons.

L’ONG rappelle ainsi que, sous la présidence de François Hollande, « la France a fourni à l’Égypte des équipements militaires d’un montant de plusieurs milliards de dollars et a rarement critiqué ces graves violations ». Plus de six milliards d’euros de contrats d’armements ont été signés entre les deux pays depuis 2015. Une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral, et 24 avions de combat Rafale ont été achetés à la France. « Prétendre que la question des droits humains est évoquée dans les discussions tout en persistant à ne pas agir serait comme mettre sous le tapis les revendications et la souffrance des Égyptiens », affirme Bénédicte Jeannerod, directrice de HRW France.

« Un silence complice » pour les ONG

Des revendications passées à la trappe. Emmanuel Macron a choisi de ne « pas donner de leçons » à l’Egypte en matière des droits de l’homme, estimant devant la presse qu’il faut prendre en compte « le contexte sécuritaire » auquel la présidence égyptienne est confrontée.

Dans une tribune publiée sur Libération, Aymeric Elluin, chargé de plaidoyer et justice internationale à Amnesty International, rappelle qu’il y a quatre ans, « les autorités dispersaient par la force les sit-ins pacifiques des manifestants sur les places Rabaa al-Adawiya et Al-Nahda au Caire. En un seul jour, près de 900 morts et plus d’un millier de blessés… ».

« Si une fois encore la France ne condamne pas publiquement les violations des droits humains en Egypte et ne prend aucune mesure pour contrôler ses transferts d’armes qui les facilitent, le signal sera dramatique. Il serait celui d’un silence complice alors qu’ailleurs, le président français ne cesse de répéter son attachement aux droits humains », conclut-il.

Plusieurs ONG dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Reporters sans frontières et EuroMed Droits ont signé le 20 octobre dernier une lettre adressée à Emmanuel Macron. Elles soulignent que « les défenseurs et défenseuses des droits humains, les activistes LGBT et les journalistes sont constamment harcelés et poursuivis en justice pour l'exercice pacifique de leurs activités ». Elles demandent au président de réclamer au président égyptien « de mettre un terme à la campagne de criminalisation des défenseurs et à cesser de les poursuivre en raison de leurs activités légitimes et pacifiques ».

Lire aussi :
Egypte : Human Rights Watch dénonce « une épidémie de torture » dans les prisons (vidéo)
De Qatar à Gaza : quand le monde arabe est hors du mouvement de l'Histoire
Le grand mufti d'Egypte permet de reverser la zakat à l'armée




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par François CARMIGNOLA le 26/10/2017 21:32 | Alerter
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Al Sissi est d'abord l'ennemi principal de la confrérie des frères musulmans qu'il combat avec une énergie et une efficacité maximale. Au point que toute critique de cette lutte sent bon, au nom des "droits de l'homme", le soutien à ceux là même dont il est bien connu qu'ils en sont les meilleurs soutiens (je rigole).
Personnellement que les frères se fassent découper en tranches dans au moins un pays musulman me ravit. Vive Sissi !

2.Posté par Melen le 01/11/2017 16:34 | Alerter
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Soit on joue le jeu de la démocratie ce qui implique d'accepter les partis légitimement élus soit on ne l'est pas.
Morsi avait été légitimement élu. Que sa politique aient pu ne pas plaire par la suite, c'est etre chose, mais c'est le jeu de la démocratie.
Bref. Le sujet ce n'est pas tant la Confrérie, c'est le Maréchal.
Pour ne pas parler de lui on parle d'un autre.
Pas touche au Maréchal pour ainsi dire.
Militaire et démocratie ça ne rime pas.
Le Maréchal n'est pas un ennemi de la Confrérie, il est un ennemi de la démocratie.
Selon les identitaires occidentaux le Maréchal emprisonnerait uniquement des égyptiens musulmans. Les égyptiens chrétiens quand eux bénéficieraient de privilèges, heureux comme des poissons dans l'eau. On appelle ça de la propagande. On peut meme dire du racisme.

3.Posté par Melen le 01/11/2017 16:36 | Alerter
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Pardon.
....de...
On appelle ça du racisme.

4.Posté par François CARMIGNOLA le 04/11/2017 07:43 | Alerter
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@melen: le "maréchal" n'emprisonne pas "des égyptiens musulmans" (il est musulman lui même) mais les tenants de l'épouvantable vérole fasciste que constitue la confrérie des frères musulmans. Celle qui infecte gravement les pays musulmans et dont la dangerosité inquiète même l'Arabie Saoudite !

Vous semblez sous entendre que s'en prendre aux frères, c'est s'en prendre à la démocratie. J'avais compris ou je vous fais un mauvais procès "raciste" ?


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