Alors quoi de neuf cette année ? Après vingt-deux ans de congrès organisés au Parc des expositions du Bourget, on est tenté de se demander quelles nouveautés l’UOIF avait à proposer aux musulmans pour sa 23è session qui s’est déroulée du 5 au 8 mai.
A vrai dire, pas de changements révolutionnaires. Certes, quelques améliorations concrètes sont à relever comme le doublement des points sanitaires qui a certainement soulagé les 30 à 40 000 visiteurs/ jour qui ont fait le déplacement. De nombreux écrans géants, bien disposés, ont aussi permis au public d’assister aux nombreuses conférences de savants, prédicateurs et leaders associatifs musulmans. Les sourds et muets ont pu en profiter grâce à l’extension de la traduction des différentes interventions en langage des signes.
A vrai dire, pas de changements révolutionnaires. Certes, quelques améliorations concrètes sont à relever comme le doublement des points sanitaires qui a certainement soulagé les 30 à 40 000 visiteurs/ jour qui ont fait le déplacement. De nombreux écrans géants, bien disposés, ont aussi permis au public d’assister aux nombreuses conférences de savants, prédicateurs et leaders associatifs musulmans. Les sourds et muets ont pu en profiter grâce à l’extension de la traduction des différentes interventions en langage des signes.
« Pauvre CFCM »
Pourtant, s’il fallait en trouver une, la vraie nouveauté du congrès 2006 aura été sans aucun doute le changement de ton et de discours de la direction de l’UOIF à l’égard du ministre de l’intérieur. Dans un discours prononcé samedi sur l’état des libertés religieuses en France, Fouad Alaoui a directement pointé du doigt les propos de Nicolas Sarkozy qui liait la question de l’intégration française à l’acceptation des caricatures, au retrait du voile sur les photos d’identité et à la consultation de médecins hommes pour les musulmanes. Autant d’atteintes, pour Alaoui, à la liberté de choix et d’opinion des musulmans de France. Il faut dire que l’actuel projet de loi sur l’immigration du chef de l’UMP et ses récents propos sur le thème de « la France, si on l’aime pas, on l’a quitte », propos digne d’un Philippe de Villiers dont il est devenu le concurrent direct, n’auront guère laissé de choix à la direction de l’UOIF. Invité au titre de président de l’UMP, Nicolas Sarkozy n’a d’ailleurs pas répondu à l’invitation, à l’instar des autres chefs de partis, gauche et droite confondus.
Deux ans après l’arrivée « glorieuse » de Nicolas Sarkozy à la rencontre 2003 du Bourget, la rupture semble donc bien consommée. Au final, l’aventure Sarkozy aura coûté cher à l’UOIF qui a perdu le soutien d’une partie significative de sa base. De nombreuses critiques, tant internes qu’externes, avaient dénoncé le rapprochement de la fédération musulmane à la politique du ministre de l’intérieur. Ainsi explique-t-on la fatwa prononcée au cours des émeutes urbaines, qu’on a dit commandée par la Place Beauvau. Même chose pour le silence relatif qui a prévalu, un temps, sur la question palestinienne. La rencontre entre les dirigeants du CRIF et l’UOIF, peu de temps après la mort de Cheikh Yassine, avait été très mal vécue par ses militants.
Pour faire oublier ces « égarements » politiques, l’UOIF mise donc vers un retour aux sources de son discours et des ses valeurs. Un retour qui n’a pas épargné le CFCM qualifié par Fouad Alaoui de « pauvre CFCM, déchiré par ses querelles internes ». Désormais, la langue de bois est presque mise au placard.
Idem pour la Palestine. L’invitation du cheikh Taymimi, président de la magistrature palestinienne, l’ovation qui a suivie son intervention, tout comme l’accueil réservé par les officiels à Dieudonné, n’ont pas manqué de confirmer ce retour aux sources de la cause palestinienne, qui était pendant longtemps une des marques de fabrique de l’UOIF.
Mais, au-delà des déclarations et des discours, il est encore trop tôt pour dire si ce retour aux sources de l’UOIF est authentique ou stratégique. L’hostilité consensuelle des partis politiques français au fait musulman ne permet pas de prédire la trajectoire que prendra l’orientation politique des musulmans de France. La seule certitude étant que l’islam jouera certainement un rôle majeur, à son corps défendant, dans les prochaines campagnes électorales de 2007.
Deux ans après l’arrivée « glorieuse » de Nicolas Sarkozy à la rencontre 2003 du Bourget, la rupture semble donc bien consommée. Au final, l’aventure Sarkozy aura coûté cher à l’UOIF qui a perdu le soutien d’une partie significative de sa base. De nombreuses critiques, tant internes qu’externes, avaient dénoncé le rapprochement de la fédération musulmane à la politique du ministre de l’intérieur. Ainsi explique-t-on la fatwa prononcée au cours des émeutes urbaines, qu’on a dit commandée par la Place Beauvau. Même chose pour le silence relatif qui a prévalu, un temps, sur la question palestinienne. La rencontre entre les dirigeants du CRIF et l’UOIF, peu de temps après la mort de Cheikh Yassine, avait été très mal vécue par ses militants.
Pour faire oublier ces « égarements » politiques, l’UOIF mise donc vers un retour aux sources de son discours et des ses valeurs. Un retour qui n’a pas épargné le CFCM qualifié par Fouad Alaoui de « pauvre CFCM, déchiré par ses querelles internes ». Désormais, la langue de bois est presque mise au placard.
Idem pour la Palestine. L’invitation du cheikh Taymimi, président de la magistrature palestinienne, l’ovation qui a suivie son intervention, tout comme l’accueil réservé par les officiels à Dieudonné, n’ont pas manqué de confirmer ce retour aux sources de la cause palestinienne, qui était pendant longtemps une des marques de fabrique de l’UOIF.
Mais, au-delà des déclarations et des discours, il est encore trop tôt pour dire si ce retour aux sources de l’UOIF est authentique ou stratégique. L’hostilité consensuelle des partis politiques français au fait musulman ne permet pas de prédire la trajectoire que prendra l’orientation politique des musulmans de France. La seule certitude étant que l’islam jouera certainement un rôle majeur, à son corps défendant, dans les prochaines campagnes électorales de 2007.