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Koweït : le Parlement autorise le vote des femmes

Rédigé par Ammar B. | Mardi 17 Mai 2005 à 00:00

           

Le Parlement koweïtien a amendé la loi électorale afin d’autoriser les femmes à voter et à se présenter aux élections. A 35 voix contre 23 (une abstention), les parlementaires ont mis un terme à un débat vieux de plus de quarante ans. Dans les années 60, les opposants au vote des femmes évoquaient leur « immaturité ». Dans les années 80, ils puisaient leurs arguments dans les textes religieux. Mais aujourd’hui alors que les Koweïtiennes occupent des postes de responsabilités à divers niveau de la vie civile et de l’administration, alors que l’Emir Cheikh Jaber et le gouvernement sont favorables à leur participation au vote, les parlementaires n’y étaient toujours pas favorables.



 

Le Parlement koweïtien a amendé la loi électorale afin d’autoriser les femmes à voter et à se présenter aux élections. A 35 voix contre 23 (une abstention), les parlementaires ont mis un terme à un débat vieux de plus de quarante ans. Dans les années 60, les opposants au vote des femmes évoquaient leur « immaturité ». Dans les années 80, ils puisaient leurs arguments dans les textes religieux. Mais aujourd’hui alors que les Koweïtiennes occupent des postes de responsabilités à divers niveau de la vie civile et de l’administration, alors que l’Emir Cheikh Jaber et le gouvernement sont favorables à leur participation au vote, les parlementaires n’y étaient toujours pas favorables.

 

L’influence des dignitaires Salafites

 

Les déclarations de l’Emir Cheikh Jaber en faveur de la participation des femmes à la vie politique sont nombreuses. Dans les années 90, alors que le pays était sous occupation irakienne, il avait promis d’amender la loi électorale dans ce sens. En 1999, il avait promulgué un décret leur accordant le droit de vote et l’éligibilité. Le Parlement avait rejeté le décret.

 

Au mois de février un groupe de religieux musulmans du Golf avait directement appelé les parlementaires koweïtiens à autoriser l’amendement du code électoral. Parmi les signataires de ce communiqué on note de hauts dignitaires du mouvement Salafite. Leur intervention a très probablement contribué à influencer les avis des nombreux députés.

 

Il y a deux semaines, le 2 mai 2005, le projet de loi amendant le code électoral n’avait pu être adopté par le Parlement. Déjà la présentation au vote parlementaire signifie l’acceptation du gouvernement. Mais sur les soixante députés présents, 29 avaient voté pour, deux avaient voté contre. Les 29 autres s’étaient abstenus et le quorum ne fut pas atteint. Le vote fut reporté de deux semaines.  

 

Hier, les féministes s’étaient rendues au parlement en grand nombre pour suivre les débats en direct. Elles ont accueilli la nouvelle dans des cris et des larmes de joie.

 

Pour Rola Dashti, première koweïtiennes à diriger la puissante Société des économistes, c’est un nouveau combat qui commence : « je suis folle de joie dit-elle, j’ai du mal à le croire… Je commence ma campagne dès maintenant » annonce-t-elle faisant allusion aux législatives prévues en 2007 auxquelles elle compte se présenter.

 

37 % de la population pourront voter

 

Comparées aux femmes des autres monarchies du golf persique, les Koweïtiennes font plutôt bonne figure. Contrairement aux Saoudiennes, elles ont le droit de conduire une voiture et peuvent occuper de hauts postes de responsabilités administratives et politiques. Seulement, au contraire de leurs sœurs du Bahreïn, du Qatar et de Oman, elles n’avaient ni le droit de voter ni de se présenter aux élections.

 

Pendant l’occupation irakienne, les Koweïtiennes  se sont fait remarquer par leurs actions de résistance. Ce sont elles qui organisèrent la première manifestation contre l’occupant. Elles assurèrent le transport des armes en cachettes. Elles surent aussi cacher les hommes recherchés par les soldats irakiens qui les prenaient en otages pour les envoyer à Bagdad. Celles qui tombèrent aux mains de l’occupant furent torturées avant d’être tuées.

 

Les actes héroïques menés dans cette période sombre de l’histoire du Koweït ont contribué à affranchir définitivement les Koweïtiennes de tout complexe d’infériorité. Il leur fallait aussi conquérir le droit de voter et de briguer des mandats électifs.

 

La loi électorale datant de 1962, n’accordait pas le droit de vote aux femmes. Les votants tout comme les candidats devaient être de sexe masculin et âgés d’au moins 21 ans. 15% de la population étaient concernés. C’est cette loi qui vient d’être amendée. Désormais, c’est environ 37% de la population qui pourront participer aux élections.

 

 





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