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Sur le vif

Kagamé réclame des 'excuses' à la France

| Samedi 16 Décembre 2006 à 08:34

           


Près d'un mois après la rupture des relations diplomatiques entre Kigali et Paris, le président rwandais Paul Kagamé réclame des "excuses" à la France, qu'il accuse d'être "complice" du génocide de 1994 dans son pays.

"Paris est complice de génocide, oui", déclare Paul Kagamé dans un entretien publié samedi dans "Le Figaro". "Tout le monde sait très bien que les militaires français ont entraîné, des mois avant la mort de (Juvénal) Habyarimana (président rwandais dont la mort avait précédé le déclenchement du génocide en 1994, NDLR), les milices et les tueurs qui ont réalisé le génocide. Les Nations unies ont des rapports sur cela".

Prenant l'exemple de la venue au Rwanda de "responsables de grands pays, le Premier ministre belge, le président américain" qui "se sont excusés", Paul Kagamé réclame les excuses officielles de Paris.

"La France n'a jamais eu le moindre mot. Les Français sont les plus impliqués et... rien, pas un mot", déplore-t-il. "Si un officiel français venait à Kigali pour présenter ses excuses aux Rwandais, cela fait une énorme différence. C'est ce qu'attendent les Rwandais".

Près d'un mois après avoir rompu les relations diplomatiques avec la France, à la suite de l'émission par le juge français Jean-Louis Bruguière de mandats d'arrêts contre neuf de ses proches dans le cadre l'enquête sur l'attentat de Juvénal Habyarimana, le président rwandais explique que Paris et Kigali vivent "un conflit sérieux" initié par Paris.

Selon l'ancien chef de rébellion tutsie du Front patriotique rwandais (FPR), "le gouvernement français est derrière le juge (Bruguière)", qu'il soutient "pour couvrir sa propre culpabilité" dans le génocide des Tutsis par les Hutus en 1994.

"Nous pouvons, nous aussi, émettre des mandats d'arrêt contre les officiels français impliqués dans le génocide. Contre d'anciens militaires et des responsables politiques", prévient-il, citant en exemple Dominique de Villepin qui était "à l'époque au cabinet du ministère des Affaires étrangères".

"Si la France accepte que le juge Bruguière incrimine des officiels rwandais, alors il est évident que des juges rwandais peuvent incriminer des officiels français", souligne-t-il.





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