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« Je ne reconnais aucun titre à Joey Starr ni à Jamel Debbouze de me donner des leçons de droits de l'homme ou de respect des autres »

| Vendredi 23 Décembre 2005 à 13:16

           

Dans un vigoureux entretien accordé au quotidien Libération, c’est un Nicolas Sarkozy très remonté qui revient sur les émeutes en banlieues et qui s’en prend à toutes ces vedettes qui osent lui faire la leçon. Après Matthieu Kassovitz qui l’avait critiqué sur son blog et auquel il avait répondu, c’est au tour de Jamel Debbouze, Joey Starr ou Lilian Thuram de se retrouver être la cible du ministre de l’Intérieur.



Violent

« Thuram, je le plains de pouvoir être si caricatural. C'est un grand footballeur, ce n'est pas encore un maître à penser… », a déclaré Nicolas Sarkozy, avant de poursuivre, incisif : « Monsieur Thuram, ça fait bien longtemps qu'il n'a pas été dans les banlieues. Il vit en Italie, avec un salaire qui le regarde. Permettez-moi de vous dire que je considère que je connais un peu mieux ce qui se passe dans les banlieues françaises que Lilian Thuram, qui a certainement une vision nostalgique de ce qui se passait dans les banlieues à l'époque où il s'y trouvait. »

L’entretien accordé par le ministre de l’Intérieur au quotidien Libération s’apparenterait plus à une joute oratoire, à de la chamaillerie plutôt qu’à un dialogue construit et serein. Poursuivant son attaque des stars, Nicolas Sarkozy s’en est pris à Joey Starr et Jamel Debbouze : « Je ne reconnais aucun titre à Joey Starr, compte tenu de son passé, ni à Jamel Debbouze de me donner des leçons de droits de l'homme ou de respect des autres. Nous pouvons comparer nos bilans. »

« Quotas d’immigrés », « discrimination positive », « vote des étrangers aux municipales », « question de l’islam en France », « suppression de la double peine », arrêt des expulsions pour les « lycéens dont les parents n'ont pas de papiers ». A la question « Est-ce que vous n'avez pas parfois honte de votre manière de réagir aux événements sans aucun recul, et parfois sans beaucoup de réflexion ? », le ministre de l’Intérieur s’emporte et dresse le bilan flatteur de son action et de réformes dont il s’arroge la paternité. « Et vous osez dire que je devrais avoir honte ? », conclut-il. « C'est vous qui devriez avoir honte de poser une question aussi contraire à l'objectivité la plus élémentaire. »

Act Up en campagne

« On ne dénonce pas l'extrémisme en étant soi-même extrémiste et en cédant à la pratique systématique de l'amalgame. Voilà ce que je dis aux dirigeants d'Act Up. » Ces propos du ministre se rapportent à une campagne d’affichage lancée par l’association Act Up ces derniers jours à Paris. Sur les murs de la capitale, de grandes affiches à l’effigie de Nicolas Sarkozy proclament en lettres grasses : « Votez Le Pen. »

Sous le titre « Rions un peu avec la droite », Act Up écrit sur son site Internet : « D’un côté, des bonnes âmes comme Gay Lib (militants homosexuels de l’UMP, ndlr) ou les Jeunes Populaires (les jeunes de l’UMP, ndlr), nous font la leçon en se couvrant de ridicule par leur méconnaissance des enjeux de la lutte contre le sida. De l’autre, des responsables politiques se positionnent en grands défenseurs des valeurs républicaines, alors qu’au sein de l’UMP, ils sont les plus proches des thèses et idées du FN. »

Le journaliste concluant sur l’image « droitisée » du candidat Sarkozy à la présidentielle, ce dernier répond : « Je ne vois ni dérive, ni droitisation, mais des Français de droite comme de gauche qui veulent que les valeurs du travail, du respect, de l'autorité, de la justice et de l'humanité soient davantage mises en avant. Ce sont les valeurs que je défends. Elles sont celles de tous les Français. »




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