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Sur le vif

Israël et la Syrie auraient secrètement négocié

| Mardi 16 Janvier 2007 à 13:18

           


Dans son édition de mardi, le quotidien israélien "Haaretz" affirme qu' Israël et la Syrie se seraient entendus sur les conditions d'un futur accord de paix entre les deux pays à l'issue d'une série de rencontres secrètes organisées en Europe avant la guerre au Liban l'an dernier.

Selon "Haaretz", représentants syriens et israéliens se sont rencontrés secrètement à plusieurs reprises en Europe entre septembre 2004 et juillet 2006 et ont défini le cadre d'un accord prévoyant notamment un retrait israélien des hauteurs du Golan, plateau stratégique dominant le nord de l'Etat hébreu, capturé par Tsahal durant la guerre des Six-jours de juin 1967, jusqu'au bord du lac de Tibériade; en échange, la Syrie cesserait de soutenir les groupes militants anti-israéliens et prendrait ses distances avec l'Iran; les deux côtés de la frontière seraient démilitarisés. Des désaccords auraient subsisté sur le calendrier des opérations: cinq ans pour les Syriens, 15 pour les Israéliens.

Si "Haaretz" n'avance pas de raison à l'arrêt des pourparlers, il publie le texte d'un accord non signé, établi en août 2005 et actualisé lors de réunions en Europe, la plus récente se situant après le début de la guerre au Liban entre Israël et le Hezbollah.

Des responsables israéliens ont catégoriquement démenti ces informations, niant toute implication ou information du gouvernement, mais un autre responsable a confirmé sous le couvert de l'anonymat que des tractations non officielles avaient eu lieu. Selon "Haaretz", Israël était représenté par Alon Liel, un ancien haut diplomate, et l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, aujourd'hui dans le coma, était tenu au courant; Ehoud Olmert aurait aussi été informé. Au domicile d'Alon Liel, une femme a déclaré au téléphone que l'intéressé n'avait représenté que lui-même.

Le représentant syrien à ces pourparlers, selon "Haaretz", était Ibrahim Souleiman, un ressortissant américain qui a apporté à Jérusalem un message exprimant l'intérêt de Damas pour un accord avec l'Etat hébreu.

Le quotidien israélien affirme que l'initiative en revient au président syrien Bachar el-Assad, et que des Turcs jusqu'à l'été 2004, puis un Européen non identifié, avaient assuré la médiation entre les deux parties. Geoffrey Aronson, un Américain de la Fondation pour la paix au Proche-Orient, basée à Washington, aurait également participé aux échanges.

Les négociations de paix officielles entre Israël et la Syrie ont échoué en 2000 à cause du Golan, Damas exigeant un retrait israélien complet jusqu'au lac de Tibériade sur le versant occidental, alors que l'Etat hébreu voulait au préalable le règlement des questions de sécurité et la normalisation des relations. Le contact semblait cependant discrètement maintenu, du fait d'initiatives privées ou à la connaissance tacite des autorités.

Bachar el-Assad a récemment laissé entendre qu'il souhaitait relancer les pourparlers de paix mais Ehoud Olmert exige d'abord que Damas renonce à soutenir les groupes palestiniens et le Hezbollah, et qu'il s'éloigne de Téhéran. Les Etats-Unis, alliés d'Israël, accusent la Syrie de soutenir l'insurrection sunnite en Irak.

Réagissant à l'article de "Haaretz", Itamar Rabinovich, ancien responsable israélien des négociations avec la Syrie, a souligné que, "par définition, (ce genre de contacts) doit rester informel et secret". "Dès l'instant où un tel secret est éventé, le canal est mort et c'est fini.




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