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Société

Islam et écologie : la voix de Tareq Oubrou

Rédigé par Christelle Gence | Lundi 29 Septembre 2014 à 06:00

           


Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux.
Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux.
Le recteur de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou, a participé en juin au lancement du « jeûne pour le climat », une initiative qui vise à encourager, le 1er de chaque mois, l'abstinence alimentaire en solidarité avec les victimes du changement climatique, afin d'inciter les décideurs politiques à prendre des mesures concrètes.

Tareq Oubrou, également président de la Fédération musulmane de Gironde,, qui déclare soutenir l’initiative à titre personnel, a répondu à cet appel parce qu’il pense « que les musulmans n’accordent pas beaucoup d’importance à l’écologie », « alors que nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis ».

C’est « dramatique » que les musulmans ne se préoccupent pas plus de questions environnementales. « Les musulmans redécouvrent l’écologie par le biais d’un Occident qui a négligé la nature depuis le Moyen-Âge. L’idée de l’Homme à part a commencé avec le christianisme, puis a été pérennisée par les Lumières », explique le recteur.

Se soucier de l'écologie, une nécessité

Les musulmans devraient d’autant plus se soucier de l'écologie, qu’à la différence du christianisme, le Coran n’a pas placé l’Homme au-dessus la Création, mais dans la Création : « L’islam a une vision concernant l’Homme qui se démarque des autres religions. Il a placé l’Homme dans la nature, pas à part ». « Les théologiens musulmans ont été les premiers à s’intéresser aux animaux et à la nature. Le Coran place l’Homme dans une place d’humilité. Il s’agit de se servir de la nature avec modération », poursuit-il.

Outre son soutien marqué à la cause de la protection de l'environnement, l’idée du jeûne, promue par l’initiative, l’a séduit, rappelant que « jeûner pour Dieu, c’est jeûner pour la nature. Il est fait pour Dieu, mais la nature appartient à Dieu ». « Les gens ne mettent pas en rapport la religion avec les problèmes du monde contemporain. Il faut un renouvellement de la religion pour la mettre au diapason avec les interrogations actuelles de l’Homme. Il faut vivre avec son époque », conclut Tareq Oubrou.





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