© Le Pacte
Houria est une danseuse classique passionnée par le ballet. Femme de ménage dans un hôtel le jour, elle participe le soir à des paris clandestins sur le résultat de combats de béliers. C'est une jeune femme moderne dans l’Algérie de ce début de XXIe siècle. Mais un soir, après avoir gagné gros, elle est agressée par un voyou et se retrouve à l’hôpital. Fini les rêves de carrière de ballerine. Elle va devoir reconstruire son projet de vie alors que son agresseur, un repenti du Groupe islamique armé (GIA), n’est pas inquiété par la police.
Le dernier film de Mounia Meddour retrouve un thème déjà travaillé par d’autres réalisateurs, celui de la « renaissance » d’un individu après un accident de la vie. Mais autour de ce thème, la réalisatrice - qui a remporté le César du meilleur premier film en 2019 pour « Papicha » - en profite pour explorer à nouveau la société algérienne. Une société compliquée dans laquelle les aspirations des jeunes générations à une vie meilleure sont contrariées par le manque de démocratie et le poids des traditions. La volonté des pouvoirs publics de faire oublier la guerre civile se heurte aux souvenirs de toutes les victimes du GIA. Sur fond de difficultés matérielles et de fermeture sociale et politique.
Le dernier film de Mounia Meddour retrouve un thème déjà travaillé par d’autres réalisateurs, celui de la « renaissance » d’un individu après un accident de la vie. Mais autour de ce thème, la réalisatrice - qui a remporté le César du meilleur premier film en 2019 pour « Papicha » - en profite pour explorer à nouveau la société algérienne. Une société compliquée dans laquelle les aspirations des jeunes générations à une vie meilleure sont contrariées par le manque de démocratie et le poids des traditions. La volonté des pouvoirs publics de faire oublier la guerre civile se heurte aux souvenirs de toutes les victimes du GIA. Sur fond de difficultés matérielles et de fermeture sociale et politique.
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Une ode aux femmes libres dans un pays corseté
Houria va se reconstruire en rencontrant un groupe de femmes handicapées dont certaines l'ont été à la suite d’événements traumatisants durant la décennie noire. Elle va les aider à s’exprimer grâce… à la danse. Une danse différente, plus contemporaine, plus ancrée dans le sol et la terre. Ce film est donc un récit de voyage intérieur, de l’anéantissement vers une renaissance personnelle.
C’est aussi une ode aux femmes libres. Houria signifie d'ailleurs liberté en arabe. Sabrina, la mère d’Houria (Rachida Brakni), est danseuse, professeure de danse et vit sans homme. « La danse se pratique en lieux privés, mais très peu en extérieur, explique Mounia Meddour. Le corps des femmes est tabou. Une femme qui danse, c’est une femme qui désire s’exprimer. Ce n’est pas anodin dans une société patriarcale et traditionnelle, avec des mœurs et des mécanismes d’honneur. »
Après son agression, Houria devient muette, une métaphore pour la réalisatrice. « Le mutisme d’Houria est symbolique de toutes ces femmes qu’on a voulu faire taire, qu’on a chassées, écartées, étouffées, humiliées et réduites au silence », assure-t-elle. La communication va passer par le langage des signes et les corps blessés « vont se réparer par la danse signée pour trouver une sorte de liberté et de beauté ». Houria va passer d’une danse classique corsetée à un nouveau langage corporel compréhensible uniquement des femmes qui le pratiquent.
Les scènes de danse sont très bien filmées, alternant plans d’ensemble et plans serrés pour dévoiler les expressions des visages. Celui d’Houria notamment, interprétée magistralement par Lyna Khoudri (elle aussi primée du César du meilleur espoir féminin pour Papicha), qui permet au spectateur de comprendre les sentiments qui traversent l’esprit du personnage, sa détermination aussi. Un film intense et émouvant.
C’est aussi une ode aux femmes libres. Houria signifie d'ailleurs liberté en arabe. Sabrina, la mère d’Houria (Rachida Brakni), est danseuse, professeure de danse et vit sans homme. « La danse se pratique en lieux privés, mais très peu en extérieur, explique Mounia Meddour. Le corps des femmes est tabou. Une femme qui danse, c’est une femme qui désire s’exprimer. Ce n’est pas anodin dans une société patriarcale et traditionnelle, avec des mœurs et des mécanismes d’honneur. »
Après son agression, Houria devient muette, une métaphore pour la réalisatrice. « Le mutisme d’Houria est symbolique de toutes ces femmes qu’on a voulu faire taire, qu’on a chassées, écartées, étouffées, humiliées et réduites au silence », assure-t-elle. La communication va passer par le langage des signes et les corps blessés « vont se réparer par la danse signée pour trouver une sorte de liberté et de beauté ». Houria va passer d’une danse classique corsetée à un nouveau langage corporel compréhensible uniquement des femmes qui le pratiquent.
Les scènes de danse sont très bien filmées, alternant plans d’ensemble et plans serrés pour dévoiler les expressions des visages. Celui d’Houria notamment, interprétée magistralement par Lyna Khoudri (elle aussi primée du César du meilleur espoir féminin pour Papicha), qui permet au spectateur de comprendre les sentiments qui traversent l’esprit du personnage, sa détermination aussi. Un film intense et émouvant.
Houria, de Mounia Meddour
France, Algérie, 1h38
Avec Kyna Khoudri, Rachida Brakni, Nadia Kaci, Hilda Amira Douaouda, Meriem Medjkane, Zahra Manel Doumandji, Sarah Guendouz.
Sortie en salles le 15 mars 2023
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