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Psycho

Hasna : « Nos disputes portent sur l’éducation de notre fille »

Rédigé par Lalla Chams en Nour | Mercredi 30 Septembre 2015 à 12:03

           


Hasna : « Nos disputes portent sur l’éducation de notre fille »
Je suis mariée depuis huit ans avec un homme qui a grandi au Maroc. Avant le mariage tout se passait bien mais très vite après nous nous disputions pour des bêtises.

Nous avons maintenant une petite fille de 5 ans et ça ne va pas mieux : au contraire, beaucoup de nos disputes portent sur l’éducation de notre fille.

C’est quelqu’un qui n’exprime pas ses sentiments, préfère se réfugier dans le silence ; dit juste quand je creuse qu’il n’est pas heureux de notre vie. Nos caractères sont à l’opposé l’un de l’autre : j’aime profiter de ma famille (lui et ma fille), sortir en famille et avoir une vie paisible toute simple alors que lui préfère rester à la maison, propose rarement une sortie, sort quasiment jamais avec sa fille seul...

Et il accorde trop d’importance à l’argent sans être radin mais fait très attention à toutes les dépenses alors que pour moi l’argent est un moyen de vivre bien sans le gaspiller. Nous avons des comptes bancaires séparés et les charges sont réparties 50-50 mais j’ai plus de dépenses car tout ce qui concerne ma fille et la maison c’est moi qui m’en charge.

Le pire de notre situation est que nous n’avons aucun projet en commun, par exemple d’achat d’un appartement (ici ou là-bas)... même si je lui en ai parlé plusieurs fois. Il va même me dire qu’il a peur de prendre un crédit qu’on n’arriverait pas rembourser à cause de mon irresponsabilité... alors que je n’ai aucun crédit sur le dos, mes dépenses sont raisonnables.

Bref, un manque de confiance en moi criant de sa part (il le dit clairement sans gêne).

Je suis très déçue, malheureuse et ne vois pas d’issue heureuse. Selon ses dires, je serais une mauvaise mère car j’éduque mal ma fille, pas assez femme d’intérieur (je travaille aussi à l’extérieur)... Des qualités, je n’en entends pas beaucoup de sa bouche.

Que dois- je faire ? Résister pour ma fille ? Ou plutôt nous séparer pour mettre fin à cette vie de couple qui n’en est pas ?

Merci pour aide.
Hasna

Lalla Chams en Nour, psychanalyste

Réussir son couple, cela passe par le fait d’accepter les limites de l’autre, et non pas rêver qu’il devienne comme vous voudriez qu’il soit. Là est souvent le grand malentendu. On demande à l’autre de combler ses manques, de rassurer, de protéger, comme si cela nous permettait d’esquiver nos responsabilités d’êtres humains.

Je vous souhaite sincèrement de pouvoir dialoguer avec lui, peut-être devant un thérapeute de couple. Ce serait dommage, après plus de huit ans de vie commune, de se séparer après l’arrivée de votre enfant.

Chacun de vous deux doit s’interroger sur lui-même, et le faire aussi en commun. Si vous réussissez à franchir cette étape, votre couple en sortira renforcé…

Cependant, si vous avez l’impression persistante que rien n’est plus possible pour améliorer les choses, si vous êtes tous les deux malheureux ensemble, mon expérience me pousse à vous dire que votre fille risque de ne pas s’épanouir dans une famille où rôde le sentiment du malheur.

Mes patients qui ont connu des parents désaccordés mais restés ensemble « pour le bien des enfants » auraient en général préféré que leurs parents divorcent. Douloureux mais beaucoup plus facile quand même pour se reconstruire.

Votre fille a 5 ans, cela prouve que vous avez essayé, persisté, patienté. Mais peut-être vous faut-il être cette fois-ci épaulés tous les deux en thérapie de couple… Et si jamais votre décision est de vous séparer, je vous souhaite de réussir votre divorce dans la paix dans l’intérêt de votre fille, qui ne doit pas se trouver déchirée entre deux loyautés, mais se sentir aimée par papa et maman, quoiqu’il leur arrive…

La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?

Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com




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