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Société

#FreeMoussa : la mairie de Montreuil fête le retour de Moussa

Rédigé par | Jeudi 11 Août 2016 à 20:35

           

Trois jours après le retour de Moussa Tchantchuing en France, le portrait de l’humanitaire qui avait été retenu au Bangladesh pendant plus de sept mois a été décroché du fronton de la mairie de Montreuil mercredi 10 août. La municipalité a organisé une conférence de presse et une cérémonie spéciale en son honneur.



Mercredi 10 août, Patrick Bessac, le maire de Montreuil, et Moussa Tchantchuing, ont décroché le portrait de l'humanitaire qui avait été fixé sur le fronton de l'hôtel de ville pendant 7 mois. Un geste qui symbolise la libération du Montreuillois.
Mercredi 10 août, Patrick Bessac, le maire de Montreuil, et Moussa Tchantchuing, ont décroché le portrait de l'humanitaire qui avait été fixé sur le fronton de l'hôtel de ville pendant 7 mois. Un geste qui symbolise la libération du Montreuillois.
« Avant tout je suis un humanitaire engagé pour la cause des démunis ». C’est avec cette formule lapidaire que s’est présenté Maxime Puemo Tchantchuing, alias Moussa Ibn Yacoub, face à la presse qui s’est déplacée à la mairie de Montreuil pour recueillir ses premières déclarations publiques.

Retenu pendant sept mois par les autorités du Bangladesh pour son intervention auprès de la minorité opprimée des Rohingyas, il est revenu en France dimanche 7 août.

La situation des Rohingyas mise en lumière

Le Montreuillois raconte comment il a démarré son combat auprès des Roms et des sans-abris avant d’être enrôlé par l’ONG Baraka City dans des projets humanitaires à l’étranger. Malgré son incarcération dans des conditions difficiles, Moussa préfère mettre en avant « le bon côté des choses » de son aventure : la mise en lumière de la question des Rohingyas.

« Ce qui est extraordinaire, c’est que cela fait trois ans que je me bats pour ces personnes et il a fallu que je me fasse arrêter pour qu’elles puissent voir le jour », résume-t-il. Le jeune homme de 28 ans profite par ailleurs de la présence de la presse pour diffuser une vidéo de présentation de Bani Street, son nouveau projet humanitaire. Il souhaite ainsi lever 300 000 € pour financer un orphelinat pour les enfants des rues au Bangladesh.

Une mobilisation parlementaire qui avait peine à démarrer

Très diplomate et généreux en remerciements, Moussa évite d’aborder les différentes polémiques qui ont entouré la mobilisation faite autour de lui. Il évoque, par exemple, « des maladresses » concernant Baraka City, faisait ainsi référence à l’intervention de l’ONG sur le plateau du Supplément de Canal+.

En revanche Fatiha Khettab, porte-parole du comité de soutien à Moussa, se fait plus diserte. Se présentant avec un tee-shirt de soutien au peuple rohingya, elle pointe les « polémiques complètement futiles et même dangereuses » alimentées par les « médias de masse ». « Je déplore également la faible mobilisation parlementaire : avec Razzy Hamadi (député de Montreuil) nous avons perdu énormément de temps à solliciter le soutien des députés et des sénateurs. C’est seulement après l’abandon des charges qu’une trentaine de députés ont signé l’appel à la libération de Moussa », ajoute-t-elle avant de remercier néanmoins le rôle des fonctionnaires du Quai d’Orsay.

« Moussa est l’exemple type anti-Daesh »

Hosni Maati, l’un des avocats de Moussa, prend ensuite la parole et rappelle le contexte particulier de l’incarcération de son client. Selon lui, la considération de l’Etat français sur cette affaire avait un impact direct sur le comportement de l’Etat bangladais.

Après la conférence de presse, quelque 200 personnes fêtaient le retour de Moussa sur le parvis de l'hôtel de ville de Montreuil (93).
Après la conférence de presse, quelque 200 personnes fêtaient le retour de Moussa sur le parvis de l'hôtel de ville de Montreuil (93).
« Moussa est l’exemple type anti-Daesh, les soupçons sur lui étaient infondés, preuve en est le soutien massif qui allait bien au-delà de sa communauté spirituelle », explique l’avocat. Hosni Maati et son homologue Michel Tubiana ont été introduits tardivement sur le dossier de la libération de Moussa.

Pendant les premières semaines d’incarcération, l’avocat Karim Achoui se présentait comme le défenseur des intérêts de l’humanitaire avant que ce dernier oppose un démenti par l’intermédiaire de son frère Kamdem. Le 2 août dernier, Buzzfeed publiait une enquête affirmant que Karim Achoui a porté plainte contre le petit frère de Moussa. « Il n’y a à ce jour aucune plainte », déclare, en revanche, Hosni Maati, concluant ainsi la conférence de presse.

Le maire de Montreuil Patrick Bessac a ensuite accompagné Moussa et sa famille sur le perron de la mairie, où l’attendait une foule d’environ 200 personnes. « Aujourd’hui, notre ville fête le retour de l’un de ses enfants. Nous sommes heureux et soulagés », s’est exclamé le maire. Après quelques remerciements adressés à ses supporters, le héros du jour s’est avancé vers son portrait qui figure sur un des piliers de l’hôtel de ville depuis janvier puis l’a décroché sous les hourras et le crépitement des flashs. La soirée s’est achevée avec des sourires et quelques selfies.





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