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Finance éthique

France et finance islamique : un mariage de raison

IIIe Forum français de la finance islamique

Rédigé par | Lundi 14 Décembre 2009 à 00:00

           

La City devrait bientôt trembler face à la place de Paris en matière de finance islamique. C’est ce qu’espèrent en tout cas un grand nombre d’acteurs financiers présents au IIIe Forum de la finance islamique, mercredi 9 décembre, à Paris. Cette nouvelle édition, qui a vu la participation de la Banque islamique du développement (BID), vient une nouvelle fois confirmer l’intérêt suscité par ce système, qui prône l’éthique et l’investissement socialement responsable.



Malgré l'engouement de la France pour la finance islamique, Hervé de Charette, président du nouvel Institut français de la finance islamique (IFFI), estime que les avancées sont trop lentes.
Malgré l'engouement de la France pour la finance islamique, Hervé de Charette, président du nouvel Institut français de la finance islamique (IFFI), estime que les avancées sont trop lentes.
Alors que les musulmans se voient de plus en plus pointés du doigt par le débat sur l’identité nationale, la finance islamique fait l'objet d'une attention sans cesse croissante. Preuve en est de la tenue du IIIe Forum de la finance islamique, ce mercredi 9 décembre, à Paris, qui a lancé l'Institut français de la finance islamique (IFFI).

Présidé par Hervé de Charette, ancien ministre des Affaires étrangères et président de la Chambre de commerce franco-arabe, l’IFFI a été créé « parce qu'il nous semble nécessaire (d'avoir) dans l'espace politique, économique et financier français un lieu, si possible reconnu pour assurer la promotion de la finance islamique, en défendre l'utilité, assurer la formation dont les sujets ont besoin et apporter notre contribution à la recherche pour faire en sorte qu'elle soit opportune, utile au développement de notre pays ».

L’évènement est surtout marqué par la venue, très attendue, d’Ahmad Mohammad Ali, président de la Banque islamique de développement (BID). Temps fort de ce Forum : la signature d’un accord de partenariat entre l’institution financière et l’IFFI, qui fait de ce dernier le partenaire privilégié de la BID pour la promotion de la finance islamique en France.

La tenue d’un tel forum à Paris « démontre l’engagement du gouvernement pour voir la France devenir l’un des principaux acteurs de la finance islamique » dans le monde, a déclaré M. Mohammed Ali, saluant au passage « les efforts de Nicolas Sarkozy dans sa volonté à trouver des solutions » face à la crise mondiale.

Bercy réaffirme son engagement

Pour Thierry Dissaux, le conseiller de Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances, en charge du dossier au sein de Bercy, « il y a un véritable engagement des pouvoirs publics. Nous avons la conviction que la France constitue une excellente plateforme en euros pour le développement de la finance islamique et que le droit français est globalement compatible avec le droit coranique » en la matière.

Afin de permettre l’émission des sukuk (obligations islamiques) prochainement sur le territoire, « nous avons abandonné l'idée que nécessairement il fallait passer par un texte de loi. En l'occurrence, il n'est pas évident qu'il nous faille un texte de loi », a-t-il affirmé lors de son discours au Forum.

« Impressionné par la multiplication de forums, de colloques (…) à Paris sur la finance islamique » durant ces trois dernières années, M. de Charrette estime que le dossier avance encore lentement quand, dans le même temps, les attentes des acteurs financiers islamiques tout comme celles des musulmans en France sont très fortes. « On peut considérer que les autorités françaises abordent la finance islamique avec pas assez d’acharnement », a-t-il indiqué pour justifier l’existence même de l’IFFI.

Malgré les craintes de députés socialistes qui ont freiné l’avancée du dossier en octobre dernier, la détermination reste entière. Nul doute que la finance islamique a de beaux jours devant elle.



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1.Posté par Musulman,Citoyen,Electeur,Conscient le 14/12/2009 08:35 | Alerter
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L'Islam et les Musulmans constitueraient un danger pour les valeurs de la republique et de la chretiente,les femmes voilees,les mosquees,les minarets,ne sont pas les bienvenus,par contre,comme le dit le vieil adage : "l'argent n'a pas d'odeur",et voila que les memes qui stigmatisent et vilipendent l'Islam et les musulmans ,se mettent faire des ronds de jambes et des courbettes pour attirer en France non seulement les capitaux arabes ,mais aussi les fonds d'investissement ISLAMIQUES!!!
Quand l'Islam concerne le pognon,ca va,mais quand ils s'agit des hommes,des femmes,et des enfants musulmans,alors on s'en fout on peut les malmener,les discrimer,les offenser,les traiter comme des citoyens de seconde zone!!!
Nous musulmans de France,appellons en a nos freres et soeurs responsables des fonds d'investissement islamique et demandons leur de boycotter la France tant que celle ci ne respectera pas nos droits et ne cessera pas d'utiliser l'Islam et les musulmans comme epouvantail populiste a des fins electorales!!!

2.Posté par Betty le 15/12/2009 11:42 | Alerter
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Je suis tout à fait d'accord avec " Musulman,Citoyen,Electeur,Conscient " sur le fait qu'on ne veut pas du musulman mais son argent est le bienvenue ce qui est franchement agaçant !
Par contre l'idée d'un boycott me semble un peu exagérer, après tout nous avons besoin de ces banques nous citoyens musulmans et c'est d'ailleurs une grande avancée pour l'islam de France, le reste sera à gérer par " l'élite" de ces banques...

3.Posté par arrigault le 26/12/2009 14:00 | Alerter
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Bonjour,

les fondements de la finance islamique semble etre interessant sur le plan moral, et constituer une alternative à la finance anglosaxonne.

Maitenant, a l'instar des regles de vie en société, toutes issues d'une religion ou d'une autre, la chretienté en France, il me semble important de decorreler totalement les principes rationels qui nous interessent dans la finance islamique, de l'origine religieuse, de la finance dite islamique. Il n'est pas question de renier l'origine de ces principes mais plutot de leur conferer un bien fondé raisoné, compatible avec notre société moderne, se voulant depuis des siecles independante des courants spirituels de tout bord.

Cela revient a creer un concept d'economie raisonnable ou economie rationelle, qui soit acceptable et comprise de tous, et ainsi opposable à l'economie anglosaxonne sur des criteres raisonables.

Le simple adjectif religieux "islamique", dans une société laïque, fait tache, inspirant une incorporation de fondements religieux, sans adaption préalable et pourtant nécessaires. La finance, comme tout systeme vital de notre société, ne saurait se voir regie par des fondements affirmés par une religion, question de respect pour la grande majorité des citoyens de religion differentes voire fierement depourvus de religion comme les Athées du monde entier !



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