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Société

Europe : vers un programme ERASMUS euro-méditerranéen?

Rédigé par Pauline Compan | Lundi 18 Avril 2011 à 17:46

           

Un programme d’échange d’étudiants euro-méditerranéens sur le modèle des programmes d’échanges ERASMUS et Léonardo da Vinci, c’est une idée que Vincent Peillon (PS) et quatre autres députés européens soumettent actuellement au Parlement Européen. Une initiative symbolique suite au Printemps Arabe qui a soulevé la région. Ces révolutions majoritairement portées par des jeunes, ont montré le dynamisme et les besoins de la jeunesse de ces pays. Des échanges universitaires entre les pays des deux rives de la Méditerranée favoriseraient le dialogue culturel et la coopération internationale.



200 000 étudiants profitent du programme ERASMUS chaque année
200 000 étudiants profitent du programme ERASMUS chaque année
Cinq députés européens ont lancé une « déclaration écrite » auprès du Parlement de Strasbourg. Le but ? Obtenir la signature de la moitié des députés européens pour pouvoir présenter une « position officielle du Parlement » sur des échanges étudiants euro-méditerranéens auprès de la Commission de Bruxelles. La manœuvre est légale, elle est même monnaie courante. C’est d’ailleurs toute la difficulté, les assistants parlementaires et les députés à l’origine de cette « pétition » doivent maintenant défendre l’idée d’un ERASMUS méditerranéen auprès des parlementaires de Strasbourg.

Le processus légal

« Nous sommes aujourd’hui, lundi 18 avril à 52 signataires », explique à Saphirnews Jean-François Plard, assistant parlementaire de Vincent Peillon, « c’est un chiffre correct vu que nous avons débuté la collecte des signatures le 7 avril dernier et que les députés sont toujours très sollicités sur diverses questions ». Il reste donc encore 316 députés à convaincre. Le Parlement Européen compte, en effet, 736 députés. Pour qu’une « position officielle du Parlement » se fraie un chemin jusqu’à Bruxelles, il lui faut recueillir la moitié des signatures des députés plus une. Concernant la pétition sur la création d’un programme d’échanges étudiants entre les deux rives de la Méditerranée, M. Plard est confiant. L’échéance se terminera le 7 juillet prochain, ce qui laisse le temps de faire la chasse aux signatures.

Mais pourquoi une telle initiative et pourquoi maintenant ? « C’est vrai que le Parlement Européen n’a pas trop de poids en matière de politique étrangère mais M. Peillon avait envie d’une initiative forte de l’Europe vis à vis de la jeunesse des rives sud de la méditerranée, on a bien vu son rôle fondamental dans les révolutions du monde arabe. Un programme de formation universitaire apporte une réponse pratique à certains problèmes de ces pays comme le chômage par exemple.»

Le thème est en tout cas dans l’air du temps. Samedi 16 avril, lors d’un colloque sur le Printemps Arabe à l’Institut du Monde Arabe à Paris, le ministre des affaires étrangères Alain Juppé, a promis de nouvelles initiatives à destination de la jeunesse de ces pays. La création d’un Office méditerranéen de la Jeunesse a été évoqué, mais également une « multiplication des échanges entre jeunes » le but est de « créer des solidarités de fait entre les deux rives ».

Un signal fort de la part de l’Europe

Le programme ERASMUS concerne chaque année plus de 200 000 étudiants qui partent enrichir leur cursus dans des pays européens. Ce programme est un succès et une réalisation majeure de l’Europe. Il existe aussi une déclinaison internationale du programme : ERASMUS Mundus ainsi qu’un volet plus tourné vers le monde professionnel, le programme Leonardo da Vinci. Mais, mis à part une initiative du club Averroès, centrée sur des facultés montpelliéraines (34), il n’existe pas de programmes spécifiques à la méditerranée.

« L’objectif est de créer un vrai système d’échanges avec le concours de l’Union. Ceux-ci fonctionneraient aussi bien pour des échanges d’étudiants nord/sud, mais aussi entre étudiants de pays du sud », poursuit M. Plard. Comme pour l’ERASMUS, l’Union Européenne mettrait en place un système de bourses et encouragerait les partenariats entre les universités. Une initiative qui pourrait combattre le chômage endémique que connait ces pays, par la formation professionnelle et l’échange de compétences.

« C’est une réponse de ces députés au printemps arabe», précise M. Plard, «il faut souligner qu’ils n’ont pas la même nationalité [Françoise Castex (France), Franziska Brantner (Allemagne), Cristian Preda (Roumanie) et Ivo Vajgl (Slovénie)] et qu’ils n’appartiennent pas aux mêmes bords politiques [Cristian Preda appartient par exemple au parti européen conservateur]. » L’assistant parlementaire espère voir partir 50 000 à 60 000 jeunes, chaque année, grâce à ce programme.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Griesmar Denis le 19/04/2011 11:12 | Alerter
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Pourquoi pas ... à condition que cela n'aboutisse pas au "tout-anglais" ! L'anglais n'est pas une langue méditerranéenne !

2.Posté par Raphaël Florès le 26/04/2011 18:41 | Alerter
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Je devais moi-même partir en Egypte l'an prochain (L3 Droit) et effectivement c'est tout simplement lamentable le manque d'initiative et de volontés en la matière. Bien que de Nice, donc avec Marseille l'université sans doute la plus orientalisée si je puis dire, les programmes étaient minces, la communication chaotique (j'étais au courant d'un accord inter-université avec Alexandrie, ce qui n'était pas même le cas de l'administration de ma fac), et surtout les spécificités régionales absolument mises de côté: cours en anglais, programme nécessairement semblable à celui suivi en France, etc ...

Bref, le boulot est à faire au niveau local, dans les universités françaises, avant de s'attaquer de façon plus global au problème.

PS: bien entendu, avec la Révolution égyptienne ma faculté m'a au final refusé l'échange ... applaudissons le courage de ces "responsables", "décideurs", qui ne font pas du risque une valeur importante pour la jeunesse.


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