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Sur le vif

Etats-Unis : les persécutions envers les Rohingyas reconnues comme un génocide

Rédigé par Emir Kaplan | Lundi 21 Mars 2022 à 16:30

           


Près d'un million de Rohingyas sont réfugiés au Bangladesh après une répression féroce de l'armée birmane, désormais reconnue comme un génocide par les Etats-Unis. © EU/ECHO/Pierre Prakash
Près d'un million de Rohingyas sont réfugiés au Bangladesh après une répression féroce de l'armée birmane, désormais reconnue comme un génocide par les Etats-Unis. © EU/ECHO/Pierre Prakash
Les Etats-Unis ont reconnu, lundi 21 mars, le caractère génocidaire des violences commises par l’armée birmane à l’encontre des Rohingyas. Cette reconnaissance a eu lieu dans le cadre de la visite du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken au musée de l’Holocauste situé à Washington, au cours d'une exposition intitulée « Le chemin de la Birmanie vers le génocide » (Burma’s Path to Genocide). Il a déclaré avoir « établi que de des membres de l'armée birmane ont commis un génocide et des crimes contre l'humanité contre les Rohingyas en 2016 et 2017 ».

A ses yeux, « les intentions de l'armée sont allées au-delà du nettoyage ethnique, pour aller jusqu'à une véritable destruction » des Rohingyas. C’est la huitième fois depuis l'Holocauste que les États-Unis reconnaissent officiellement l'existence d'un génocide, a-t-il précisé.

Un rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme datant du 15 mars et portant sur la période ayant suivi le putsch a appelé la communauté internationale à prendre des sanctions. La junte birmane au pouvoir faisait déjà l’objet d’un embargo d’armes par les Américains depuis le coup d’Etat militaire du 1er février dernier.

Manny Maung, pour l'ONG Human Rights Watch (HRW), est réservée concernant cette annonce déclarant qu'il est « difficile de voir comment la déclaration de génocide va améliorer la vie de gens qui ont souffert d'une terrible répression d'Etat ». « À moins que les hauts gradés de l’armée ne soient identifiés, tenus de rendre des comptes et poursuivis en justice, la perspective que la Birmanie devienne un endroit sûr pour les Rohingyas reste très mince. »

L'ancienne lauréate du Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, actuellement en prison, avait été critiquée par les groupes de défense des droits humains pour son soutien aux persécutions qui « ont tué plus de 9 000 Rohingyas » selon Antony Blinken. Près d’un million de personnes ont trouvé refuge au Bangladesh.

La Cour Internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction des Nations Unies située à la Haye, a ouvert en 2019 une enquête à la demande de la Gambie pour évaluer le caractère génocidaire des violences qui ont commencé après une répression féroce du pouvoir en 2017.

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