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Sur le vif

En Angleterre, l'ordination de femmes évêques autorisée

Rédigé par La Rédaction | Mardi 15 Juillet 2014 à 13:20

           


Réunie en synode général à York, l’Eglise anglicane d’Angleterre a autorisé, lundi 14 juillet, l’ordination de femmes évêques, au terme de cinq heures de débat. La première femme évêque pourrait être ordonnée en début d’année prochaine.

Votée par 152 voix pour, 12 contre, et 5 abstentions, la décision devra ensuite être avalisée par le Parlement britannique et recevoir l’approbation de la reine Elisabeth II, qui reste par tradition chef de l’Eglise anglicane. La réforme devra ensuite revenir devant un autre synode général au mois de novembre pour être définitivement entérinée, une procédure qui ne devrait être qu’une formalité.

L’Eglise anglicane ordonne déjà des femmes prêtres depuis 1992. Ces dernières représentent aujourd’hui un tiers du clergé. Elles pouvaient déjà devenir évêques dans d’autres branches de l’Eglise anglicane, notamment aux Etats-Unis, au Canada, au Pays de Galles ou en Afrique du Sud, mais en Angleterre, la réforme suscitait la controverse depuis des années.

Pour Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef spirituel des 80 millions d’Anglicans dans le monde, cette décision « est l'achèvement de ce qui a commencé il y a plus de vingt ans avec l'ordination des femmes comme prêtres. Je suis ravi du résultat d'aujourd'hui ». Il avait estimé qu'un nouveau vote « non » ne serait pas compris par l'opinion publique. En novembre 2012, un précédent vote avait échoué de seulement six voix.

David Cameron, fervent partisan de la réforme, s’est félicité de cette décision. « C'est un grand jour pour l'Eglise et pour l'égalité des droits », a-t-il déclaré. Mais si elle est saluée par les hautes instances de l’Eglise anglicane et le Premier ministre, la décision ne réjouit cependant pas tous les fidèles. Certains, ancrés dans la tradition « anglo-catholique », estiment que cette réforme va à l’encontre de « la tradition biblique ».

Le Vatican considère de son côté que l'ordination de femmes est un « accroc à la tradition apostolique » et constitue « un obstacle à la réconciliation » entre les deux Eglises, catholique et anglicane – cette dernière est née d'une scission avec l'Eglise catholique au XVIe siècle, après le refus du pape d’autoriser l'annulation du mariage du roi Henri VIII.

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