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Points de vue

Éduquer les jeunes chrétiens et musulmans à la justice et à la paix

Rédigé par Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux | Mardi 7 Août 2012 à 16:26

           


MESSAGE POUR LA FIN DU RAMADAN
‘Id al-Fitr 1433 H. / 2012 a.d.

Éduquer les jeunes chrétiens et musulmans à la justice et à la paix


Chers Amis musulmans,

1. La célébration de ‘Id al-Fitr, qui conclut le mois du Ramadan, nous donne la joie de vous présenter les vœux cordiaux du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux.

Avec vous, nous nous réjouissons de ce temps privilégié qui vous a permis, par le jeûne et d’autres pratiques de piété, d’approfondir l’obéissance à Dieu, valeur qui nous est également chère.

C’est pourquoi, cette année, il nous a semblé opportun de centrer notre réflexion commune sur le thème de l’éducation des jeunes chrétiens et musulmans à la justice et à la paix, inséparables de la vérité et de la liberté.

2. Comme vous le savez, si la tâche de l’éducation est confiée à toute la société, elle est tout d’abord, et d’une manière particulière, l’œuvre des parents et, avec eux, des familles, des écoles et des universités, sans oublier les responsables de la vie religieuse, culturelle, sociale, économique et du monde de la communication.

Il s’agit d’une entreprise à la fois belle et difficile : aider les enfants et les jeunes à découvrir et à développer les ressources que le Créateur leur a confiées et à instaurer des relations humaines responsables. Se référant à la tâche des éducateurs, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI affirmait récemment : “Plus que jamais sont nécessaires pour cela d’authentiques témoins et non pas de simples dispensateurs de règles et d’informations… Le témoin est celui qui vit en premier le chemin qu’il propose” (“Message pour la Journée Mondiale de la Paix” 2012). Rappelons, en outre, que les jeunes sont eux aussi responsables de leur propre éducation comme de leur formation à la justice et à la paix.

3. La justice est déterminée avant tout par l’identité de la personne humaine, considérée dans son intégralité ; elle ne saurait se réduire à sa dimension commutative et distributive. N’oublions pas que le bien commun ne peut être atteint sans la solidarité et l’amour fraternel ! Pour les croyants, la justice authentique vécue dans l’amitié avec Dieu approfondit les relations avec soi-même, avec les autres et avec la création tout entière. En outre, ils professent qu’elle a son origine dans le fait que tous les hommes sont créés par Dieu et sont appelés à former une seule et même famille. Une telle vision des choses, en plein respect pour la raison et ouverte à la transcendance, interpelle aussi tous les hommes et les femmes de bonne volonté, permettant de conjuguer harmonieusement droits et devoirs.

4. Dans le monde tourmenté qui est le nôtre, l’éducation des jeunes à la paix devient toujours plus urgente. Pour s’y engager d’une manière adéquate, il faut comprendre la véritable nature de la paix qui ne se limite pas à une absence de guerre, ni à l’équilibre des forces adverses, mais qui est à la fois don de Dieu et œuvre humaine, à construire sans cesse. Elle est un fruit de la justice et un effet de la charité. Il est important que les croyants soient toujours actifs au sein des communautés dont ils sont membres : pratiquant la compassion, la solidarité, la collaboration et la fraternité, ils peuvent contribuer efficacement à relever les grands défis de l’heure : croissance harmonieuse, développement intégral, prévention et résolution des conflits, pour n’en citer que quelques uns.

5. En terminant, nous souhaitons encourager les jeunes musulmans et chrétiens qui voudront bien lire ce Message, à toujours cultiver la vérité et la liberté, pour être d’authentiques hérauts de justice et de paix et pour être des bâtisseurs d’une culture qui respecte les droits et la dignité de chaque citoyen. Nous les invitons à avoir la patience et la ténacité nécessaires pour réaliser ces idéaux, sans jamais recourir à des compromis douteux, à des raccourcis trompeurs ou à des moyens peu respectueux de la personne humaine. Seuls des hommes et des femmes sincèrement convaincus de ces exigences pourront construire des sociétés où la justice et la paix deviendront réalité.

Veuille Dieu combler de sérénité et d’espérance les cœurs, les foyers et les communautés de ceux dont l’ambition est d’être des ‘instruments de paix’ !

Bonne fête à tous !

Du Vatican, le 3 août 2012

Jean-Louis Cardinal Tauran
Président

Archevêque Pier Luigi Celata
Secrétaire




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