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Dix jours en Ouzbékistan

Rédigé par Rakho Mom Assmaâ | Jeudi 8 Septembre 2005 à 00:00

           

L’Ouzbékistan. Qui de nous saurait avec exactitude situer ce pays sur une carte du monde ? A la vérité, très peu. Car si nous en entendons très ponctuellement parler, c’est par la voie des médias qui, alors, nous transmettent de peu réjouissantes nouvelles d’un état devenu la proie des enjeux régionaux, voire mondiaux. Et pourtant, Colette-Nour BRAHY, avec « Dix jours en Ouzbékistan », nous soulage quelque peu, dédaignant les richesses du sol tant convoitées pour en revenir aux richesses de l’esprit si occultées.



Andijan. Ville située à l’extrême est du pays, à la frontière avec le Kirghizistan, dans la plaine de la Fergana. Les dernières nouvelles ouzbeks viennent de cette ville, jusqu’ici inconnue du grand public et soudainement mise en avant par les médias. Et pour cause ! Le 16 mai 2005, ce que l’on qualifie pudiquement d’ « événements » ont officiellement entraîné la mort de 176 personnes. Les ONG quant à elles parlent plutôt de 500 à 1000 décès. Bref, un bilan controversé au sujet de ce que Human Rights Watch désigne comme un « massacre », à savoir des tirs de la part des forces de l’ordre sur des manifestants contre le pouvoir.

 

Pourtant, c’est une toute autre image de l’Ouzbékistan que souhaite nous transmettre l’auteur de 10 jours en Ouzbékistan. Car elle existe bel et bien cette autre image. Derrière une actualité sociale et politique terne, voire sanglante, se cache en effet « une terre mystique d’Asie centrale où vécurent Tamerlan, Boukhari et Bahâ’al Dîn Naqshband ».

 

Mais 10 jours dans ces contrées suffisent-elles à pénétrer en profondeur dans leur héritage ainsi qu’à s'en imprégner convenablement ? Assurément non. Et Colette-Nour Brahy nous le dit d’emblée dans son introduction : «  dix jours dans cette immensité est si dérisoire et si frustrant que j’ai prolongé mon plaisir en me racontant à moi-même ce second voyage en Ouzbékistan avec mes frères soufis ».

 

Retraçant tout d’abord succinctement une histoire complexe des peuples d’Ouzbékistan, partant des Chinois pour en arriver aux Russes, en passant par les Mongols, l’auteur en arrive ensuite à traiter de l’expansion musulmane et du rôle des confréries soufies en Asie centrale. Ce n’est qu’en deuxième partie de l’ouvrage qu’arrive ce pourquoi le texte a été écrit, c'est-à-dire la description et les sensations de Colette-Nour Brahy durant la visite de trois villes clés ouzbeks : « Tachkent-la-Neuve, Boukhara-la-Religieuse et Samarcande-la-Savante ».

 

Néanmoins, le lecteur de 10 jours en Ouzbékistan, en parcourant l’ouvrage, restera sur sa faim. Visiblement, ce livre est à considérer comme un petit carnet de route, un premier pas alléchant qui, sans conteste, nous pousse à faire le voyage. Et si l’on peut applaudir l’effort fourni par la maison d’édition quant à la présentation, la couverture de l’œuvre, nous ne pouvons que déplorer une trop évidente relecture -si elle a eu lieu, bâclée du manuscrit de Colette-Nour Brahy, et par la même sa publication parsemé de fautes.

 

Titre : Dix jours en Ouzbékistan.

Auteur : Colette-Nour BRAHY.

Nombre de pages : 173.

Edition : Al Bouraq.





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