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Discrimination : l'Oréal et Adecco jugés en appel

| Mardi 15 Mai 2007 à 09:56

           

Aujourd’hui, la 11e chambre de la cour d'appel de Paris rejuge les sociétés Garnier, filiale du géant mondial des cosmétiques L'Oréal et Adecco, spécialiste du travail intérimaire, comme personnes morales pour discrimination raciale lors du recrutement de démonstratrices en 2000.



Ce procès visant de grandes sociétés cotées en Bourse est une première judiciaire en France, où les poursuites pénales pour racisme dans le monde du travail sont très rares.

Relaxées en première instance en juin 2006, le parquet du tribunal correctionnel de Paris et SOS-Racisme avait fait appel contre les deux entreprises, les sociétés Garnier, filiale du géant mondial des cosmétiques L'Oréal et Adecco, spécialiste du travail intérimaire.

Dans son jugement, la 31e chambre du tribunal correctionnel avait estimé que les poursuites avaient "été engagées à partir de suppositions et d'approximations" pour constater ensuite l'absence "d'élément matériel".

Seront rejugés les autres prévenus relaxés en première instance, Districom, partenaire de communication de L'Oréal, et des employés de toutes les sociétés, dont l'ancien patron français de Garnier, Laurent Dubois.

Les personnes physiques encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende, les sociétés des amendes. Elles nient les faits qui leur sont reprochés.

Type BBR

Garnier est accusé d'avoir demandé d'exclure les candidates d'origine arabe, africaine ou asiatique d'emplois d'animatrices en grandes surfaces, lors d'une campagne promotionnelle en 2000 dans la région parisienne pour la ligne de produits "Fructis Style".

L'accusation estime qu'elle dispose d'une preuve matérielle : une mention sur un fax du 12 juillet 2000, envoyé par la société de communication Districom à des agences d'intérim.

Ce document précisait les exigences requises pour les animatrices commerciales : être âgée de 18 à 22 ans, faire un taille de vêtements entre 38 à 42 et avoir le type "BBR".

Pour le parquet, cette mention, qui signifie "bleu-blanc-rouge", nom de la fête annuelle du Front national, est un code raciste connu des agences d'intérim pour exclure les candidats de couleur.

Moins de 4% du total

Lors de la première audience, le 18 mai 2006, Thérèse Coulange, ex-employée de Districom et auteur du fax, avait assuré qu'il s'agissait avec la mention "BBR" de demander des personnes "s'exprimant correctement en français".

Un témoin, également ancienne employée de Districom, avait cependant assuré que les candidates de couleur étaient explicitement exclues de la campagne L'Oréal.

Une enquête de l'inspection du travail versée au dossier a montré que les candidates de couleur avaient été de fait exclues par Adecco de l'équipe finale d'animatrices commerciales, où elles représentaient moins de 4% du total.

Le respect de la personne humaine est un principe fondamental de la culture de L'Oréal

Après l'audience, l'Oréal a estimé avoir été "très injustement" impliquée. "Le respect de la personne humaine est un principe fondamental de la culture de L'Oréal", affirmait alors le groupe dans un communiqué.

De très nombreux rapports ont montré que la discrimination à l'embauche visant les postulants noirs, arabes ou asiatiques s'était banalisée ces dernières années en France et même organisée.

Un rapport de l'ex-ministre de l'Industrie Roger Fauroux, publié en septembre 2005, estimait ainsi qu'à CV égal, une postulante maghrébine recevait trois fois moins de réponses favorables que la moyenne à une demande d'entretien d'embauche et un candidat maghrébin cinq fois moins.

Le respect de la personne humaine est un principe fondamental de la culture de L'Oréal

Après l'audience, l'Oréal a estimé avoir été "très injustement" impliquée. "Le respect de la personne humaine est un principe fondamental de la culture de L'Oréal", affirmait alors le groupe dans un communiqué.

De très nombreux rapports ont montré que la discrimination à l'embauche visant les postulants noirs, arabes ou asiatiques s'était banalisée ces dernières années en France et même organisée.

Un rapport de l'ex-ministre de l'Industrie Roger Fauroux, publié en septembre 2005, estimait ainsi qu'à CV égal, une postulante maghrébine recevait trois fois moins de réponses favorables que la moyenne à une demande d'entretien d'embauche et un candidat maghrébin cinq fois moins.





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