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Sur le vif

Discours du président tunisien Moncef Marzouki : la démocratie tunisienne au cœur de l’hémicycle français (vidéo)

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 19 Juillet 2012 à 13:30

           


Le président tunisien Moncef Marzouki a eu droit à une véritable tribune en France, mercredi 18 juillet. En visite dans l’Hexagone depuis la veille, il s’est exprimé devant les députés, à l’Assemblée nationale.

Au cœur de l’hémicycle, Moncef Marzouki a pu témoigner de la démocratie dans laquelle se trouve actuellement le pays et rassurer ceux qui pourraient craindre une montée de l’islamisme depuis la victoire du parti Ennhada aux élections législatives.
« On me pose souvent la question : est-ce que la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de l’islamisme ? La réponse est non, la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de la démocratie », a-t-il clamé.

Le chef d’Etat s’est évertué à défendre l’alliance que son parti de centre-gauche a scellée avec le parti islamiste Ennahda, comparant judicieusement ce parti islamo-démocrate aux partis chrétiens-démocrates qui existent en Europe.

Démocratie à part entière, la Tunisie tient à garder des relations étroites avec l’Hexagone car, même si « une fraction de la France officielle a soutenu, directement ou indirectement, la dictature qui nous a opprimés (…) la partie essentielle de la France, celle des partis et des syndicats, des organisations de la société civile, la France des médias, des intellectuels et des simples citoyens, la France qui m’a donné asile, ne nous a jamais fait défaut et nous a soutenus autant qu’elle le pouvait », a-t-il rappelé.

Fort de ce constat, Moncef Marzouki annonce vouloir, comme il souhaite aussi développer ses relations avec le Maghreb et l’Afrique, promouvoir les rapports avec l’Europe et la France. « La France est notre porte d’entrée dans l’Europe, avec qui nous avons tellement de liens », a-t-il dit.

Voir le discours du président tunisien devant l’Assemblée nationale :

Un message que peu de députés UMP ont entendu de vive voix. En effet, beaucoup ont boycotté le discours du Président tunisien. L’ancien secrétaire d’Etat Pierre Lellouche a ainsi jugé que le processus démocratique de la Tunisie n’était « pas encore stabilisé ».
« Il y a une différence entre reconnaître un Etat, l’aider et, en même temps, donner cette espèce d’onction qui consiste à venir dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté.

A l’inverse, les députés de la majorité (PS) ont écouté attentivement M. Marzouki et lui ont délivré une véritable ovation.

Depuis José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, en 2006, les députés français n’avaient pas accueilli un responsable étranger dans l’hémicycle.
Avant le président tunisien, le roi Hassan II du Maroc et le président algérien Abdelaziz Bouteflika sont des dirigeants arabes qui ont déjà obtenu l’honneur de s’exprimer devant l’Assemblée nationale.
Au total, 17 chefs d’Etat étrangers ont pu y donner un discours.


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