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Arts & Scènes

Darwich ‒ (D)rôles de Printemps ‒ Tête d’Or : les spectacles à voir au mois de mars

Rédigé par Fatima Khaldi | Mardi 10 Mars 2015 à 10:00

           


Quinze artistes maliens, sous la direction du metteur en scène Jean-Claude Fall, redonnent vie à la pièce de Paul Claudel, Tête d'Or, un desperado devenu aventurier puis despote, au Théâtre de la Tempête. (photo : © La Manufacture)
Quinze artistes maliens, sous la direction du metteur en scène Jean-Claude Fall, redonnent vie à la pièce de Paul Claudel, Tête d'Or, un desperado devenu aventurier puis despote, au Théâtre de la Tempête. (photo : © La Manufacture)

Tête d’Or

Du 12 mars au 12 avril, au Théâtre de la Tempête ‒ Cartoucherie, Jean-Claude Fall, l'ancien directeur du Théâtre Gérard Philippe (Saint-Denis) puis du théâtre des Treize Vents (Montpellier) et actuel directeur de la compagnie théâtrale La Manufacture, nous propose de découvrir ou de redécouvrir Tête d’Or, la première œuvre dramatique de Paul Claudel, sous un angle africain.

« Tête d’Or représente la révolte d’un cœur affamé de lumière, le débat d’une grande âme qui envisage le monde et le juge impuissant à le satisfaire », disait Claudel de ce personnage qui, au fil des actes, devient, malgré lui, un tyran fanatique imposant ses lois à qui n’entend pas son point de vue.

Le récit de Tête d’Or se déroule dans un pays imaginaire aux confins de l’Orient, dévasté par des ennemis très puissants, mais qui aurait très bien pu se dérouler au Mali au vu de son actualité récente. C’est sans aucun doute pour cette raison que Jean-Claude Fall a choisi ce pays pour monter la pièce en partenariat avec le dramaturge Jean-Louis Sagot-Duvauroux et la compagnie bamakoise BlomBa.

L’occasion de faire connaissance avec une quinzaine de comédiens, chanteurs et danseurs, parmi lesquels on retrouve Ramsès Damarifa, une grande figure du hip-hop malien et leader du groupe Tata Pound dans le rôle d’un Tête d’Or qui promet d’être tout, sauf classique.

Tête d'Or
De Paul Claudel, mise en scène de Jean-Claude Fall
Du 12 mars au 12 avril, au Théâtre de la Tempête ‒ Cartoucherie, à Paris 12e
Rencontre avec l'équipe du spectacle le dimanche 15 mars
En savoir plus : www.la-tempete.fr

Proche du grand auteur palestinien Mahmoud Darwich, l'homme de théâtre Mohamed Rouabhi lui rend hommage à travers deux textes, à la Maison des Métallos (photo : © Éric Legrand)
Proche du grand auteur palestinien Mahmoud Darwich, l'homme de théâtre Mohamed Rouabhi lui rend hommage à travers deux textes, à la Maison des Métallos (photo : © Éric Legrand)

Darwich : Discours de l’Indien rouge ‒ Une mémoire pour l’oubli

Du 10 au 22 mars, la Maison des Métallos accueille le comédien et metteur en scène Mohamed Rouabhi (auteur, notamment, de Vive la France, en 2008) pour une lecture rendant hommage au poète palestinien Mahmoud Darwich (1941-2008) à travers deux textes : Discours de l’Indien rouge et Une mémoire pour l’oubli.

L’œuvre de Darwich comprend 20 grands recueils de poésie ainsi que plusieurs ouvrages en prose et de nombreux articles. Elle est traduite dans plus de 40 langues. Porte-parole malgré lui du peuple palestinien, le poète s’est toujours défendu de devenir un héros ou une victime.

L’amour, la guerre et l’exil se rencontrent dans de mêmes textes, liant ainsi l’intime et le collectif, comme pour nous rappeler que tout le monde ressent les mêmes choses dans un pays où chacun semble préparé au même avenir et confronté au même destin.

Mohamed Rouabhi, qui a vécu à Ramallah (Palestine occupée) de 1998 à 2001, où il anima une dizaine d’ateliers d’écriture et de jeu à destination des enfants, a fréquenté le poète, a appris à le connaître, à l’étudier jusque dans ses moments de solitude. Le deuil étant fait, l’heure est à l’hommage, vibrant, poignant, que seul un homme de scène habité tel que Mohamed Rouabhi pouvait rendre à un poète béni comme Mahmoud Darwich.

Darwich
Du 10 au 22 mars, à la Maison des Métallos, Paris 11e
Discours de l’Indien rouge (1992), traduit de l’arabe (Palestine) par Elias Sanbar (Éd. Actes Sud)
Une mémoire pour l’oubli (1987), traduit de l’arabe (Palestine) par Yves Gonzalez-Quijano et Farouk Mardam-Bey (Éd. Actes Sud)
Avec Mohamed Rouabhi et la voix de Claire Lasne
Mise en scène et scénographie de Mohamed Rouabhi
En savoir plus : www.maisondesmetallos.org

Zawaya, de Hassan El Geretly, l'un des spectacles programmés dans le cadre de D)rôles de printemps !, au Tarmac. (photo : © Tamer Eissa)
Zawaya, de Hassan El Geretly, l'un des spectacles programmés dans le cadre de D)rôles de printemps !, au Tarmac. (photo : © Tamer Eissa)

(D)rôles de Printemps

Le Tarmac ‒ Scène internationale francophone accueille, du 11 au 28 mars, quatre spectacles et une installation artistique à la thématique commune intitulée (D)rôles de Printemps.

Des performances théâtrales au spectacle de danse, leurs six créateurs, trois hommes et trois femmes (Meriam Bousselmi, Sawsan Bou Khaled, Ahmed El Attar, Aicha M’Barek, Hafiz Dhaou et Hassan El Geretly), sont venus d’Égypte, du Liban et de Tunisie pour nous faire part, à travers leurs œuvres, de leurs frustrations et envies, comme celles de changer une réalité quelconque en l’imaginant autrement ou encore celle de faire changer les regards sur l’autre et de supprimer toutes formes de préjugés.

Chacun à sa façon subvertit les genres esthétiques, interrogent les formes en se questionnant sur la responsabilité de l’artiste face au monde. Mais toujours en première intention d’exprimer ce désir de liberté perturbée par cette incertitude du lendemain qui plane depuis un certain printemps arabe.

(D)rôles de printemps !
Du 11 au 28 mars 2015, au Tarmac, Paris 20e
Débat avec les artistes de la programmation (D)rôles de printemps !, le samedi 14 mars, à 18 h
On the importance of being an arab, performance théâtrale, mise en scène et interprétation d'Ahmed El Attar, du 11 au 14 mars
Alice, performance théâtrale, conception, mise en scène et interprétation de Sawsan Bou Khaled, du 11 au 14 mars
Sacré Printemps !, danse, conception et chorégraphie de Hafiz Dhaou et d'Aicha M’Barek, du 18 au 21 mars
Zawaya, témoignages de la révolution, théâtre, spectacle de Hassan El Geretly, du 25 au 28 mars
Truth Box, installation théâtrale (en accès libre et individuel 1 h avant et 1 h après les autres spectacles de (D)rôles de printemps, sauf les jeudis après-midi), conception, texte, direction de Meriam Bousselmi, du 11 au 28 mars
En savoir plus : www.letarmac.fr/





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