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Religions

CRCM, un bel outil sans moyens d'actions

Rédigé par Nadia Sweeny | Samedi 27 Mai 2006 à 03:25

           

Les CRCM, Conseils régionaux du culte musulman, sont peu connus. Censés représenter le Conseil français du culte musulman (CFCM) à l’échelon régional, les CRCM sont confrontés à une problématique totalement différente des conflits qui handicapent le CFCM. Ce qui leur permet de poursuivre leurs actions malgré l'absence de sources de financement.



Un interlocuteur des services publics


A la création du Conseil français du culte musulman (2003), 25 Conseils régionaux du culte musulman (CRCM) ont été mises en place. Chaque CRCM est élu par les délégués des lieux de cultes de la région, au prorata de la superficie des mosquées. Ils ont pour mission de mener à bien les projets de construction de mosquées, la création et la gestion des carrés musulmans dans les cimetières, l'organisation des fêtes religieuses, la nomination des aumôniers dans les hôpitaux, les prisons, les lycées et collèges, la formation des imams. Pour chacune de ces questions spécifiques, une commission est généralement mise en place. Les CRCM sont ainsi des associations qui répondent à la loi 1901. Dans le Limousin par exemple, selon le mode de cautisation en vigueur, il ne reste que 450 € de la part de la structure nationale (CFCM) pour couvrir les frais de fonctionnement. Ce manque de moyen est l'un des nombreux problèmes que rencontrent les CRCM.

Par ailleurs les projets des CRCM sont proposés aux pouvoirs publics qui détiennent un pouvoir décisionnel primordial sur la mise en œuvre. Bien souvent, les difficultés des commissions des CRCM dans l’application de leurs solutions résident dans la relation conflictuelle qu’entretien le CRCM avec ces pouvoirs publics.

Sur le plan administratif, chaque CRCM met en place un Conseil d’administration qui élit son président. Produit de l’institutionnalisation du culte musulman, les CRCM ont aidé à faciliter le dialogue et la relation des associations musulmanes avec les pouvoirs publics. Ils sont devenus, en quelque sorte, les « voix officielles » des musulmans de France, favorisant ainsi une certaine reconnaissance et une légitimité dont les associations isolées ne parvenaient parfois pas à bénéficier.

CRCM, un bel outil sans moyens d'actions

Le cas du CRCM-Limousin


Dans le Limousin par exemple, la commission « Enseignement et citoyenneté », « a pour but de transmettre la vision de l’islam de France et de répondre à toutes les interrogations éventuelles sur ce sujet. » A ce titre, elle s’est notamment occupée du cas d’une élève exclue de son lycée en vertu de la loi du 15 mars 2004 sur les insignes religieux à l'école. Le CRCM est en discussion afin de pouvoir inscrire cette jeune fille dans un lycée privé catholique. Engageant un dialogue avec le rectorat et dépassant la question du foulard, la commission du CRCM a soulevé la question de l’enseignement du « fait religieux » musulman à l’école. Pour les établissements qui le souhaitent, elle pourra intervenir. Parallèlement, une veille juridique est mise en place pour être informée de « ce qui se fait, se dit, s’écrit et se publie sur l’islam et les musulmans dans la région. Si nécessaire ce bureau de veille pourra réagira de manière appropriée, selon toutes les voies que la législation lui permet. »

Mais le chemin à parcourir reste long. Dans les prisons et maisons d’arrêts de la région, la quasi absence d'aumônier est frappante. Les imams assurant ce service se sont vus refuser l’indemnisation forfaitaire mensuelle que les pouvoirs publics versent aux aumôniers des autres religions. La situation est telle que seul l’acheminement de tapis de prières, d'exemplaires du Coran et de livres religieux est possible. Pour garder le contact avec les prisonniers, un journal de l’aumônerie est en préparation.

« Les relations qu’entretiennent les associations avec les pouvoirs publics n’ont pas systématiquement été modifiées avec la création des CRCM » explique Mathieu Mehdi Gauthier, secrétaire général du CRCM - Limousin. « Lorsque cela fonctionne bien dans certaines régions, c’est que ça marchait déjà avant le CRCM » dit-il avant de justifier que « Les problèmes sont que nous n’avons aucune directive du CFCM. Il n’y a pas d’accords pour les régions. De plus, le ministère de l’Intérieur, n’a pas communiqué d’instructions positives auprès des préfectures régionales pour faciliter la concrétisation de nos actions. La structure en elle-même est une merveille, mais dans sa réalisation nous sommes seuls. »




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par timo67 le 27/05/2006 19:36 | Alerter
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Salam,
Il est vrai que le CFCM et les CRCM manquent crucialement de moyens.
Mais c’est une grave erreur que de considérer que leur échec est du essentiellement à ce manque de moyens !
En effet, quoiqu’on dise la communauté musulmane même si elle n’est pas très riche, elle a suffisamment de moyens pour subvenir à ses besoins : Pour se construire ses mosquées, ses écoles se payer des imams et même les former etc.
J’ai l’envie de dire à ces pleurnichards qui se plaignent que les autorités françaises se refusent à les reconnaitre:
Arrêtez ces lamentations faites votre mea-culpa et essayer de vous prendre vous-même en charge.
En France les droits ne se quémandent pas mais se méritent puis s’exigent.
De toute façon les autorités françaises ne vont pas proposer aux musulmans un conseil représentatif pour la beauté de leurs yeux mais c’est uniquement pour mieux les contrôler.

Ce qui manque à la communauté musulmane de France c’est :

- Une confiance en ses prétendus représentants (Nombreux de ces représentant trahissent les fidèles soit parce qu’ils les court-circuitent et ne les consultent pas, soit parce qu’ils vont du favoritisme vis-à-vis d’une partie de la communauté ou qu’ils soient régionalistes, soit qu’ils ont une pratique de la religion plutôt douteuse etc.)
A leur tête le Président même du CFCM qui n’a jamais été choisi démocratiquement
Il y a en effet un mur de Berlin entre ces prétendus représentants de la communauté (la plupart du moins) et les musulmans de base ; pour s’en as...  

2.Posté par melissa le 27/05/2006 19:49 | Alerter
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je ne pense pas que le mot myen soit utilisé ici pour argent. manque de moyens d'action pour moi c'est de l'aide et une facilité administrative en plusd u manque d'argent à ce que j'ai compris !

3.Posté par Seb le 27/05/2006 21:56 | Alerter
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He bien Timo67 a l'air d'avoir bien étudié la question. Moi ça me fait peur de lire tout ça. Je crois qu'avec ou sans moyen, il faudra changer les gens qui nous dirigent et il faudra aussi du temps. Qu'en pensez-vous?

4.Posté par melissa le 28/05/2006 12:30 | Alerter
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je suis d'accord. en fait je trouve vraiment domage qu'on ai la possibilité d'avoir à notre disposition un outil qui peut etre vraiment utile mais que certain l'utilise pas ou le gache dans des luttes de pouvoirs. vraiment c dommage pour les musulmans de france. les CRCM c une autre problématique apparemment ça marche mieux ils sont plus proche des gens ! c deja ça.

5.Posté par imad le 30/05/2006 20:54 | Alerter
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si vous demandez de changer les gens , d'autres viendront pour demander de vous changer!! c'est la loi de la nature.

je suis plutôt pour donner du temps à ces tentatives d’organiser le culte musulman. Si aujourd’hui la situation est dramatique je ne pense pas qu’elle le sera demain.

6.Posté par Onur76 le 03/06/2006 21:44 | Alerter
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Tino 67 sera surement d'accord avec moi, si le regroupement des musulmans avait été endogène et non exogène comme c'est le cas actuellement avec les CRCM, non seulement, les musulmans auraient complètement financés toutes leurs actions mais en plus il n'y aurait pas eu tant de luttes fratricides.

Avant de se poser la question de quel outil nous avons besoin, tout chef de projet qui se respecte aurait été d'accord avec moi qu'il aurait fallu identifier et analyser les besoins de la communauté. Maslow dit que les individus qui ont satisfait leurs besoins primaires ont de nouveaux besoins plus sophistiqués. Là, la construction des mosquées, que dis-je des lieux de culte (pour moi une mosquée c'est spacieux, en centre-ville, visible, avec minaret ; pas en zone industrielle, en zus ou à la périphérie des villes...) étant besoin satisfait, les musulmans effectivement commencent à avoir besoin d'être entendus, représentés...

Le CRCM tel qu'il est conçu aujourd'hui ne sert pas à grand chose. En région pas de moyens (d'action, financier, volonté politique...) et au niveau national véritable honte. Il sert à Sarkozy pour se défendre d'etre raciste. Même les chaînes françaises qui traitent du sujet de l'islam ne consultent pas le Président du CFCM mais continuent à inviter le Recteur de la mosquée de Paris.

Attention les musulmans vous être en train de vous faire évaluer par la communauté nationale. Et là, franchement, la note est trés négative.

Sur ce, l'exemple du Limousin n'a pas l'ai...  


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