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Sur le vif

Belgique : le débat avorté de l'ULB alimente un débat sur l'islam

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 29 Février 2012 à 13:13

           


En Belgique, le débat animé par Caroline Fourest à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) sur l’islamophobie du FN, n’en finit pas d’alimenter le débat sur l’islam.

Vivement interpellé par un groupe de manifestants sur sa propre islamophobie lors du débat, Caroline Fourest a du s'en aller. Le magazine belge, Le Vif, s’est alors interrogé dans un dossier « Peut-on encore critiquer l’Islam ? ». « La critique est mal reçue par les musulmans, pas par l’islam », répond l’islamologue et membre des Frères musulmans Michaël Privot.

Pour M. Privot, « dans une démocratie libérale, il n’y a aucune raison d’interdire une critique de l’islam », mais le spécialiste met en avant « des critiques excessives et mal documentées », entretenues par un « matraquage médiatique et politique ». En conséquence, les musulmans se sentiraient « victimes d’un système qui les oppresse » et moins ouverts à la critique.

Selon l’ancien président de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), Mohamed Boulif, la critique peut être source d’évolution mais il appelle lui aussi à plus de respect.

« Je n'ai pas et les musulmans ne devraient pas non plus avoir de problème à ce que des non-musulmans remettent en question notre religion. C'est leur droit comme j'ai le droit de critiquer ou de remettre en cause les autres religions ou convictions, ou tout autre sujet de société. Cela se fait depuis des siècles et c'est une bonne chose. Mais il y a une condition importante : le respect de l'autre. Cela doit se faire dans le dialogue et le partage sans blesser, insulter ou injurier, car cela mène à la confrontation et à la surenchère. C'est une exigence minimale du vivre ensemble », explique-t-il dans les colonnes du journal.

De leur côté, le Bureau des étudiants en médecine de l'ULB a finalement décidé d'annuler un débat devant se tenir jeudi 1er mars et revenir sur les événements du 7 février avec des intervenants jugés trop proches de Souhail Chichah, l'organisateur de l'action « Burqa blabla ». « Le climat est trop violent pour assurer un débat constructif et sain », s'explique-t-on par communiqué.

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