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Sur le vif

Asphyxie, hématomes... le décès troublant d’un Algérien expulsé

Rédigé par La Rédaction | Lundi 25 Août 2014 à 13:22

           


Les circonstances du décès d'un Algérien de 51 ans, mort jeudi 21 août lors de son transfert entre le centre de rétention administrative de Vincennes et l’aéroport de Roissy, d’où il devait être expulsé, demeurent troubles.

Le lendemain, la police a affirmé que la victime, Abdelhak Goradia, a succombé à « une crise cardiaque », malgré les tentatives de réanimation. Mais le procureur de Bobigny a livré, samedi 23 août, une explication différente de celle avancée par la police, évoquant « une asphyxie due à une régurgitation gastrique ». Des membres de sa famille, qui ont pu voir le corps, ont par ailleurs constaté des hématomes sur son visage.

La victime faisait l’objet d’un arrêté ministériel d’expulsion depuis le 12 août. Une première tentative d’expulsion avait eu lieu le 16, mais M. Goradia s’y était violement opposé, et avait été reconduit au centre de rétention administrative de Vincennes. Le ressortissant algérien a été condamné plusieurs fois en France depuis 2000, notamment pour des faits de vols, escroqueries, et violences. Il avait été incarcéré à plusieurs reprises, et il était en prison lorsque la décision de l’expulser a été prise.

« Il ne voulait pas se faire expulser, car toutes les voies de recours n'avaient pas été épuisées. Il a été pris par la force. Il a probablement dû se débattre », a expliqué son avocat Me Sohil Boudjellal, selon qui le contexte était « extrêmement tendu » lors du transfert.

Le parquet de Bobigny a ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire, estimant qu’il s’agit d’un décès « a priori accidentel ». L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a de son côté ouvert une enquête le soir même du drame.

La justice française n’est pas la seule à chercher des explications. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, réclame la vérité sur le décès de son ressortissant. Il « a immédiatement instruit l'ambassade d'Algérie à Paris, ainsi que les consulats de la région parisienne, à l'effet de recueillir les informations officielles et précises sur les circonstances de ce décès et sur l'identité exacte de ce citoyen », a déclaré, samedi 23 août, son porte-parole Abdelaziz Benali Cherif.

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