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Finance éthique

Anass Patel : la finance islamique « correspond à une certaine éthique »

Entretien avec le président de l'AIDIMM

Rédigé par Propos reccueillis par Assmaâ Rakho Mom | Mercredi 14 Mai 2008 à 10:08

           

L'association d'innovation pour le développement économique et immobilier (AIDIMM) organise, samedi 17 mai, de 9 h à 18 h, une journée de formation et d'initiation à la finance islamique. L'occasion pour Saphirnews de revenir, avec Anass Patel, le président de l'association, sur les activités de celle-ci et sur la finance islamique en général. Entretien.



Saphirnews : La finance islamique est-elle un sujet tabou en France ?

Anass Patel : Pas du tout ! Ce n'est pas un sujet tabou, parce qu'elle correspond à une certaine éthique. C'est vrai que la juxtaposition du mot « islamique » à un terme usuel comme la finance a tendance, à faire peur ou alors est très mal compris. Mais, clairement, pour moi, ce n'est ni choquant ni tabou, à condition de définir clairement ce que c'est ainsi que l'universalité de ces principes.

Notons au passage que la finance dite « éthique » existe depuis bien longtemps et que personne ne s’en offusque, bien au contraire : cela attire de plus en plus tant le système financier actuel est devenu amoral.

Existe-t-il en France, aujourd'hui, des produits de finance islamique ?

A. P. : Ce qu'il faut savoir c'est que la finance islamique en tant que telle repose avant tout sur des contrats. Et en France, du fait de la liberté contractuelle, entre vous et moi, on peut faire des contrats de finance islamique. Si vous avez de l'argent, vous pouvez acheter une maison, et entre nous deux, on se fait un genre de contrat qui me permettra d’en devenir propriétaire comme dans une structure familiale. Du moment que cela n'entre pas dans le monopole bancaire, et que c'est d'ordre privé tout en respectant la fiscalité en vigueur, on peut tout à fait faire de la finance dite « islamique ».

En revanche, concernant le grand public et l’existence d’une offre distribuée par le réseau bancaire, je n’en connais pas. Cependant, les professionnels, eux, n’ont pas attendu les pouvoirs publics, il y a pas mal de choses qui se font, notamment des investissements ; cela fait bien longtemps que des investisseurs du Moyen-Orient font des opérations en France, qu'elles soient immobilières ou autres, comme les projets d’infrastructure ou de rachat de société.

Parlez-nous de la formation en finance islamique que propose l'AIDIMM

A. P. : C'est une formation qui se veut pour le grand public, et qui est donc assez simple. On n'a pas besoin d'avoir des connaissances spécifiques en la matière. Elle sera animée, le 17 mai prochain, par Cheikh Mohammed Al Bachir, qui est diplômé non seulement en finance mais aussi en sciences islamiques, auteur de différentes recherches sur le sujet. C'est quelqu'un qui a une bonne pédagogie avec des exemples assez concrets. Il y aura aussi Ibrahim Cekici, qui est doctorant à l'université de Strasbourg, sur les aspects juridiques et de compatibilité pour la France.

La formation s'étalera sur une journée, de 9 h à 18 h, pour un montant de accessibles pour les particuliers, ainsi que les étudiants, ce qui nous différencie clairement des instituts visant les professionnels ou les gens fortunés pour payer ces formations.

Ce projet de formation découle-t-il d'une demande ?

A. P. : Tout à fait ! Au sein d'AIDIMM, il existe une très forte demande du public pour avoir des formations, surtout de la vulgarisation. L’objectif n’est pas de devenir un expert, mais au moins de comprendre mieux les choses. Donc nous avions fait un premier test, en interne auprès de nos adhérents, et nous nous sommes rendu compte que c'était non seulement nécessaire, mais aussi de plus en plus demandé. Donc on s'est dit que ce serait vraiment intéressant de le faire cette fois-ci pour un plus large public, sans nécessairement être adhérent de l’association.

Que recherchent ceux qui vous demandent de telles formations ?

A. P. : Déjà, comprendre ce qu'est la finance islamique. Faire le tri entre les préjugés et la réalité des choses, et ensuite voir comment eux peuvent contribuer ou en bénéficier.

Outre la formation, quelles sont les activités de l'AIDIMM ?

A. P. : AIDIMM, c'est effectivement un pôle formation. C'est aussi un pôle sensibilisation, par le biais de prospectus, de sites Internet, de colloques et de conférences. Et enfin un pôle plutôt axé sur la recherche, l'étude des concepts ou des modèles que nous essayons par la suite de tester soit entre nous soit avec des professionnels. Je dirais que c'est plutôt de la veille, notamment sur tout ce qui existe dans le domaine de l'immobilier social. L'idée, c'est de pouvoir dupliquer ces choses-là dans d'autres contextes et de sortir du social et de l'immobilier, puisque les principes sont assez similaires.




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par la finance islamique n'existe pas le 14/05/2008 13:00 | Alerter
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Ces gens ont forgé maintenant un concept"finance islamique" qu'ils essaient de vendre en utilisant les voies classiques du marketing. L'islam interdit l'usure c'est à dire les opérations à taux d'interet usuraire aussi bien pour le vendeur que pour l'acheteur.Cette interdiction ne s'applique pas seulement aux prets d'argent mais s'applique d'une manière generale à toutes les transactions commerciales comme par exemple la rétention de stocks pour provoquer un semblant de pénurie afin de faire monter les prix.le musulman sincère doit s'efforcer d'expliquer les regles islamiques sans faire prévaloir dans ce travail, la recherche de profits financiers

2.Posté par Acacia Finance le 14/05/2008 19:29 | Alerter
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La finance islamique existe en France t de puis peu la Société Générale distribue sur le marché "test" de l'Ile de la Réunion dont est originaire M. Patel un fonds de placement court terme shariah compliant. Le lancement d'un contrat d'assurance vie shariah est également en préparation ainsi qu'un produit de placement moyen terme (5/8 ans) indexé sur des actions shariah.
Enfin la filiale locale de la SG travaille aux premiers financements shariah via un système comparable au crédit bail.

3.Posté par titolet amina le 27/05/2008 13:19 | Alerter
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faire connaitre J'ai ecris une these sur les banques islamliques et je suis entrain de chercherun editeur pourl faire connaitre ces banques et leur difference avec les banques a interert si vous pouvez m'aider a trouver editeur je vous serrais tres reconnaissante

4.Posté par abdelkarim le 07/06/2008 20:53 | Alerter
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j ai souscrit a un fcp le ying yang a la BNP PARIBAS
est ce du riba ?
ce FCP garantit de conserver son capital meme en cas de baisse de la valeur des actions au bout des trois ans.
dans le cas d'une hausse des actions, je percevrais la plus value à hauteur de 23% maximum.
ces 23 % sont elles considérées comme de l'usure.
exemple :si au bout des 3 années, sur 100 euros investis , si mes actions perdent de leur valeur, je retrouverais mon capital de 100 euros ( moins les frais de gestions)
par contre si au bout de ces trois ans , la moyenne des plus values des actions est superieure ou égale a 23 euros
je percevrais 23 euros ( moins les frais et moins les taxes)
est ce que ces 23 euros sont considérés comme des intérets?
merci de m'aider

5.Posté par Lala le 27/06/2008 10:42 | Alerter
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Bonjour,

J'ai moi aussi souscrit à ce fonds. D'après ce que m'a dit mon conseiller, si vous avez souscrit à ce fonds dans le cadre d'une assurance vie(ce qui est mon cas), vos intérêts sont exonérés (sauf CSG CRDS) à condition de ne pas les toucher avant 8 ans. Par contre, j'aimerais vous demander combien ils vous'ont pris de commission à l'entrée, car, dans la plaquette distribuée par BNP, il est inscrit qu'il n'y a pas de com de souscription si on souscrit avant le 6 juin (ce qui est mon cas) et ils m'ont quand même pris 2% sur mon 1er dépot. Qu'en est-il pour vous?

6.Posté par Abu Maryam le 10/07/2008 19:11 | Alerter
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A abdelkarim, le FCP que tu décris est un prêt avec participation aux gains mais sans participation aux risques, autrement dit tu prêtes une somme à la banque qui te rendra cette même somme -ce qui est autorisé- ou bien une somme supérieure -ce qui est la définition même du riba-.
Wa hassana alayka,

7.Posté par resistance républicaine le 14/10/2010 17:47 | Alerter
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Qu'est-ce qu'il y a d'éthique à se conformer à un dogme politique réactionnaire, violent, inégalitaire, rétrograde, liberticide ?

8.Posté par Immobilier casablanca le 20/05/2013 19:14 | Alerter
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Très intéressant comme article. Bonne continuation


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