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Sur le vif

Algérie : le retrait de « Bismillah » des manuels scolaires crée des remous

Rédigé par | Mardi 12 Septembre 2017 à 21:11

           


Algérie : le retrait de « Bismillah » des manuels scolaires crée des remous
La formule « Bismillah Ar-Rahman Ar-Rahim », soit en français « Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très miséricordieux », qui ornait l’ouverture de nombreux manuels scolaires algériens a été supprimée.

L’information a vite fait le tour des réseaux sociaux, provoquant l’ire de l’association des oulémas (ou savants musulmans) algériens. Celle-ci a accusé début septembre le ministère de l’Education nationale de « nuire à l'identité » algérienne et « de porter atteinte a l’intégrité spirituelle des enfants » selon un communiqué rapporté par le HuffPost Maghreb. L'association, pour justifier sa colère, indique que la basmala est une formule qui ouvre la Constitution, « référence suprême de l’Etat », et la Déclaration du 1er novembre 1954, « référence révolutionnaire suprême ».

Face aux critiques, sa ministre Nouria Benghebrit a dénoncé « un faux procès », faisant savoir que la formule est toujours inscrite dans les manuels d’éducation islamique, et ce de façon obligatoire.

Par ailleurs, « nous avons jeté un coup d’œil sur les manuels scolaires depuis 1962 à nos jours. Bismillah n’existe pas partout, y compris dans les manuels qui ont été rédigés par l’ex-président de l’Association des oulémas, le Dr Chibane », a-t-elle affirmé, assurant aussi que, « dans les programmes, le premier point fondamental qu’on a mis en avant, c’est comment ancrer les valeurs de l’algérianité qui est la synthèse des dimensions : arabité, islamité et amazighité ».

Le président du Haut conseil islamique (HCI) Bouabdellah Ghlamallah a tenté de calmer la polémique lundi 11 septembre.

« À mon avis, cette formule religieuse fait office d’en-tête, à l’instar de la phrase ‘République Algérienne Démocratique et Populaire’. Sa mention sur un livre de physique ou de mathématiques ne signifie aucunement qu’il s’agit de manuels religieux, mais sa suppression n’a aussi aucune incidence sur le coût d’impression du livre », a signifié l'homme, cité par TSA, tout en préconisant à la ministre « de l’inclure à nouveau dans les prochaines éditions du manuel scolaire, pour mentionner que l’État algérien est musulman ».

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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