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Société

Al-Kindi, nous sommes prêts à ouvrir

| Samedi 17 Février 2007 à 09:40

           

Le tribunal administratif de Lyon considère qu'il n'y a aucun obstacle à l'ouverture du projet de collège-lycée musulman "Al-Kindi" à Décines (Rhône). Vendredi, l'association Al-Kindi a indiqué qu'elle était prête à ouvrir l'établissement très rapidement. De son côté, le recteur de l'Académie de Lyon, a affirmé vendredi, dans une interview à Europe 1, qu'on avait "tenté de (l')impressionner" lors d'une réunion au ministère de l'Intérieur en août 2006.



Le collège-lycée Al-Kindi
Le collège-lycée Al-Kindi

Nous sommes prêts

Vendredi, l'association Al-Kindi, qui a construit un collège-lycée musulman à Décines (Rhône), a indiqué qu'elle était prête à ouvrir l'établissement très rapidement après que le tribunal administratif de Lyon a refusé jeudi de se prononcer sur le fond du dossier.

"Aujourd'hui, nous sommes prêts techniquement, juridiquement et administrativement pour accueillir les élèves", a déclaré lors d'une conférence de presse Nazir Hakim, président de l'association Al-Kindi, précisant que la date d'ouverture du collège-lycée se déciderait à l'issue d'une réunion "dimanche avec les parents d'élèves".

"Ca peut aller très vite", a ajouté Hakim Chergui, vice-président d'Al-Kindi.

"Mais les familles sont-elles prêtes à transférer leurs enfants en cours d'année scolaire?", s'est interrogé M. Hakim, qui envisage "une ouverture partielle" des classes si elles ne sont pas entièrement remplies.

le tribunal ne s'est pas prononcé sur le fond du dossier

Saisi de l'opposition du rectorat à l'ouverture de l'établissement, le tribunal administratif de Lyon ne s'est pas prononcé jeudi sur le fond du dossier, estimant que seules les instance juridiques propres à l'éducation nationale (Conseil académique de l'éducation nationale --CAEN-- en première instance et Conseil supérieur de l'éducation --CSE-- en appel) pouvaient trancher.

Le CSE avait de son côté renvoyé en novembre le dossier devant la justice administrative, estimant qu'il ne pouvait s'opposer à l'ouverture d'un lycée que pour des questions d'hygiène ou de morale, qui ne sont pas soulevées par le recteur.

Le recteur de Lyon s'oppose depuis la rentrée à l'ouverture de cet établissement, évoquant des raisons de sécurité et l'absence de direction effective. Selon lui, le futur directeur sert de "prête-nom" pour mettre en place une "direction de paille".

"Il résulte de l'analyse du jugement du CSE et du jugement du tribunal, qu'à ce jour, il n'y a plus d'opposition juridique valable à l'ouverture" du collège-lycée, a estimé Gilles Devers, avocat des porteurs du projet.

Seconde procédure

Une seconde procédure est en cours, et le CAEN a confirmé le 8 janvier le refus opposé en décembre par le recteur de Lyon à une nouvelle demande d'ouverture du lycée Al-Kindi, en raison de la présence notamment d'une conduite de gaz à côté de l'établissement.

"Il serait très imprudent de considérer que le tribunal a levé l'opposition à l'ouverture du lycée", a estimé vendredi le rectorat, en soulignant qu'une seconde demande, refusée par le CAEN pour des raisons de sécurité, devait être considérée en appel par le CSE le 28 février.

"En attendant, l'opposition subsiste", a ajouté le rectorat.

On tentait de m'impressionner

Le recteur de l'Académie de Lyon, a affirmé vendredi, dans une interview à Europe 1, qu'on avait "tenté de (l')impressionner" lors d'une réunion au ministère de l'Intérieur en août 2006.

"J'ai eu le sentiment très clair que l'on tentait de m'impressionner, de me circonvenir, bien sûr de me circonvenir courtoisement, mais de me circonvenir tout de même", a expliqué Alain Morvan à la radio, confirmant des informations parues dans l'hebdomadaire Tribune de Lyon.

La réunion en question s'est tenue le 18 août, en présence du recteur, du préfet du Rhône, Jean-Pierre Lacroix, et du directeur-adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy, Jacques Gérault, selon l'hebdomadaire.

Faire le point sur les compétences des uns et des autres

Selon Tribune de Lyon, M. Morvan a écrit une lettre le 18 janvier au préfet de Rhône, dans laquelle il fait mention de cette réunion à laquelle il a été "convoqué" et dont l'orientation était "sans ambiguïté".

Selon ce courrier, que l'hebdomadaire s'est procuré, la personne présidant cette réunion aurait précisé "à deux reprises, à propos de ceux qui tenteraient de s'opposer à l'ouverture de cet établissement, qu'il s'agirait là d'un combat -perdu d'avance-".

Interrogé par Tribune de Lyon, M. Gérault a démenti les accusations du recteur. "Cette réunion (...) avait pour objet de faire le point sur les compétences des uns et des autres sur ce dossier", a-t-il répondu à l'hebdomadaire.





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