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Religions

Aïd al-Adha : une circulaire pour préparer le sacrifice

Aïd el-Kébir 2012

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Vendredi 31 Août 2012 à 00:15

           

Les abattoirs vont connaître une forte affluence autour du 25 octobre, jour probable de l’Aïd al-Adha (ou Aïd el-Kébir). Comme chaque année, les autorités s’y préparent. Dernièrement, le ministre de l’Intérieur en charge des cultes, Manuel Valls, a adressé une circulaire datée du 27 août sur la célébration de ce sacrifice aux préfets de régions mais aussi aux conseils régionaux du culte musulman (CRCM) dépendant du Conseil français du culte musulman (CFCM). Bien que les dispositions de cette circulaire ne changent pas par rapport aux années précédentes, elle est surtout marquée par la nouvelle autorisation préfectorale imposée aux abattoirs.



Aïd al-Adha : une circulaire pour préparer le sacrifice
La célébration de l’Aïd al-Fitr vient de se terminer que déjà les musulmans songent à l’Aïd al-Adha. En ce jour de fête, qui devrait avoir lieu le 25 ou le 26 octobre, les musulmans sont attendus nombreux dans les abattoirs pour sacrifier une bête, souvent un mouton, et ainsi commémorer l’acte du Prophète Abraham.

Comme tous les ans, les fidèles sont invités à aller acheter leur viande dans des abattoirs habilités. Cette année, la circulaire qui entoure ses dispositions est cosignée par Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur en charge des cultes, et Stephane Le Foll, le ministre de l’Agriculture.

Comme Brice Hortefeux

Même s'il y a eu un changement de majorité avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, cette rupture ne se ressent pas dans la circulaire relative à l’Aïd al-Adha, cette année 2012. Ses dispositions et ses règles restent identiques aux années précédentes. Elle reprend, en effet, les instructions de la circulaire de 2011 signée du coté du ministère de l’Intérieur par Claude Guéant, reprenant lui-même les dispositions de la circulaire établie en 2010 par son prédécesseur Brice Hortefeux, l’ami d’enfance du président sortant Nicolas Sarkozy.

Comme tous les ans, l’abattage en dehors des abattoirs est interdit. De plus, ce rituel doit-être « réalisé par des sacrificateurs habilités par l’une des trois mosquées agréées (Mosquée de Paris, Mosquée d’Evry et Mosquée de Lyon) et l’immobilisation des animaux doit être assurée par un procédé mécanique excluant toute contention manuelle », précise la circulaire.

Les règles d’hygiène et de protection animale devront également être scrupuleusement respectées. Et comme le manque d’abattoirs est criant dans certaines zones, les préfectures sont invitées à « envisager l’aménagement d’abattoirs temporaires pour ovins agréés pour la durée de l’Aïd al-Adha répondant aux exigences précisées dans l’arrêté ministériel du 18 décembre 2009 relatif aux règles sanitaires applicables aux produits d’origine animale et aux denrées alimentaires en contenant ».

« Le jour même, la sévérité la plus grande devra être exercée à l’encontre des contrevenants, en veillant, chaque fois que cela sera nécessaire, à la mise en œuvre des sanctions prévues par la réglementation en vigueur », indique par ailleurs la circulaire. Encore une fois, les autorités disent se mobiliser contre les « sites d’abattage clandestins ».

Rien de nouveau donc pour les abattoirs et les consommateurs. Sauf que les professionnels qui souhaitent proposer l’abattage rituel halal lors de l’Aïd al-Adha devront être impérativement en possession d’une autorisation préfectorale, le jour J.

Pas assez d'abattoirs pour l'Aïd

Depuis le 1er juillet, les abattoirs qui souhaitent pratiquer l’abattage selon les rites juif et musulman doivent être en possession d’une autorisation préfectorale qui leur permet de déroger à l’obligation d’étourdissement. Avant cette date, les professionnels qui pratiquaient l’abattage rituel étaient soumis à un simple agrément sanitaire.

Dans la circulaire, envoyée également aux exploitants des abattoirs, ce changement est rappelé. Chaque abattoir qu’il « soit pérenne ou agréé pour la durée de l’Aïd al-Adha » devra être en possession de cette autorisation, est-il précisé.

Après dépôt d’un dossier complet à la préfecture, le délai de réponse est de trois mois. Mais les services des directions départementales pourraient « en fonction de leur charge de travail et des particularités de chaque dossier, être dans l’impossibilité de statuer à temps pour l’Aïd al-Adha 2012 sur les demandes déposées après le 25 juillet », fait savoir la circulaire.

Pour les professionnels qui ne s’y sont pas pris à l’avance, cela est une mauvaise nouvelle comme pour le consommateur musulman alors que les « capacités des abattoirs pérennes sont loin d’être atteintes lors de la fête de l’Aïd-al-Adha » et que « le bilan de la fête de l’Aïd al-Adha de 2010 fait état de nombreuses insuffisances dans les abattoirs temporaires », note les ministres. La liste des abattoirs agréés sera publiée au Journal officiel avant le jour de l’Aïd.

Rien de concret n’est proposé pour remédier à l’insuffisance d’abattoirs en France lors de l’Aïd al-Adha. Et l’instauration d’une autorisation préfectorale par le gouvernement précédent ne risque pas d’arranger les choses. Manuel Valls avait pourtant exprimé son souhait de rompre avec la politique hostile menée à l’égard de la communauté musulmane par son prédécesseur Claude Guéant. Offrir la possibilité à tous les musulmans de sacrifier une bête pour l’Aïd n’est vraisemblablement pas d’actualité.


Pour lire la circulaire interministérielle, en date du 27 août 2012, sur la célébration de l'Aïd al-Adha 2012, adressée aux préfectures, aux CRCM et aux abattoirs, télécharger le document ci-dessous :





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